Le pays est pourtant éminemment complexe. Son territoire, grand comme deux fois celui de la France, voit cohabiter Sémites et Bantous, orthodoxes, musulmans, protestants et animistes, dans une infinie variété de paysages.
Il n’a jamais été soumis. Ignorant les enseignements de la défaite qui leur fut infligée en 1896 à la bataille d’Adoua, les Italiens tentèrent une seconde fois d’asservir le pays en 1935. La résistance s’organisa, et tint bon jusqu’en 1941, date à laquelle les Britanniques et les Belges mirent fin à l’aventure coloniale de Mussolini. Le prestige qu’en tira le pays et son président d’alors rayonna jusqu’en Jamaïque, où les rastafaris se déclarèrent enfants de l’Éthiopie, cependant que les cours européennes déroulaient le tapis rouge à chaque visite du Négus. Individuelle et collective, la fierté est l’un des traits majeurs de ce peuple.
L’éthiopien est également dur à la tâche. Il n’a guère le choix. Avec un revenu national brut de 390 dollars par habitant (2011), dont presque la moitié provient de l’agriculture, faiblement industrialisée, handicapé par une administration hypertrophiée, il est coutumier des disettes liées aux variations climatiques. Les résultats escomptés des plans quinquennaux de croissance et de transformation tardent encore à porter leur fruit, mais malgré cela, l’endettement du pays n’excède pas 40 % du PIB.
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