Un commando d’hommes armés a fait irruption mardi après-midi dans un complexe hôtelier abritant également des bureaux à Nairobi, la capitale du Kenya, faisant au moins 15 morts, selon des témoins et un employé de la morgue. L’attaque a été revendiquée par le groupe islamiste somalien des Chabaab.
Parmi les tués figurent un Américain et un Britannique, a précisé l’employé de la morgue de Chiromo. Onze autres sont des Kenyans et deux n’avaient pas de papiers d’identité sur eux, empêchant leur identification dans l’immédiat.
De nombreux blessés étaient toujours pris au piège dans certains secteurs du complexe hôtelier, ont indiqué les services d’urgence, alors même que le ministre kenyan de l’Intérieur, Fred Matiang’i, avait annoncé plus tôt, vers 23h00 (20h00 GMT), soit sept heures après le début de l’attaque, que tous les bâtiments du complexe avaient été sécurisés et de nombreuses personnes évacuées.
Le ministre n’a fourni aucune précision sur le sort des assaillants, indiquant seulement que les forces de sécurité continuaient à ratisser les environs. Une fusillade a de nouveau retenti une heure plus tard.
La police avait indiqué en milieu de soirée que certains assaillants se trouvaient peut-être encore à l’intérieur de l’hôtel chic du complexe 14 Riverside Drive, plongé dans le noir par une coupure d’électricité.
L’attaque a débuté vers 15h00 par une explosion à proximité de voitures garées devant l’hôtel, a dit le chef de la police, Joseph Boinnet.
Les images des caméras de télésurveillance montrent que les assaillants étaient au moins quatre, dont deux avaient le visage dissimulé sous un foulard.
LE PRÉCÉDENT DE WESTGATE
Serge Médic, le patron suisse d’une société de sécurité qui s’est rendu sur les lieux, a raconté que la porte principale de l’hôtel avait volé en éclats sous l’effet de l’explosion.
En plus de l’hôtel, qui appartient à une chaîne thaïlandaise, le complexe du 14 Riverside abrite les sièges locaux de plusieurs entreprises internationales, dont BASF, Colgate Palmolive, Reckitt Benckiser ou encore Pernod Ricard, Dow Chemical et SAP.
De nombreux employés sont restés cachés dans leurs bureaux pendant plusieurs heures, avant d’être évacués par les forces de sécurité.
Le groupe islamiste somalien des Chabaab a revendiqué cette attaque. « Nous sommes derrière l’attaque à Nairobi », a déclaré à Reuters leur porte-parole pour les opérations armées. « Nous donnerons des détails plus tard », a ajouté Abdiasis Abu Musab.
Ces mêmes Chabaab ont mené en 2013 une des attaques meurtrières qui ont visé Nairobi ces dernières années en prenant d’assaut le centre commercial Westgate lors d’une opération qui avait fait 67 morts. Deux ans plus tard, près de 150 étudiants avaient été massacrés par les Chaabab à l’université de Garissa.
L’attaque de mardi s’est produite alors que la justice kenyane s’apprête à rendre son verdict contre quatre hommes accusés d’avoir aidé les assaillants de Westgate.
@rib News, 15/01/2019 – Source Reuters