Quad on parle d’anti-régime de Pierre Nkurunziza, il faut sous entendre toute une galaxie d’unions de partis politiques sans assise populaire et quelques associations qui se définissent à tort et à travers de la société civile, ainsi que quelques personnalités politiquement aux abois. Dans cette congrégation des insurgés, putschistes et fossoyeurs de la démocratie, deux tendances se dégagent, celle des nostalgiques des régimes allant de 1963 à 2003 qui pour eux, le système CNDD-FDD est à démanteler. L’autre tendance est celle des frondeurs du parti CNDD-FDD qui veulent tout simplement le départ de Pierre Nkurunziza et son équipe rapprochée. Tous ces catalyseurs de malheur ont des plans qui convergent à la déstabilisation des institutions du Burundi.
Ils avaient juré sur l’honneur que les élections n’auront pas lieu. Première claque, car elles se sont bien déroulées. Ils avaient promis au monde entier que Pierre Nkurunziza ne sera pas réélu. Deuxième claque, car la majorité du peuple burundais est restée derrière leur champion président populaire. Ils avaient parié que Pierre Nkurunziza ne pretera pas serment. Troisième claque, car Pierre Nkurunziza a été bel et bien investi sous le regard médusé de ses détracteurs. Ils avaient dit que le nouveau gouvernement issu des élections ne sera pas reconnu par la communauté internationale. Quatrième claque, car si une partie de cette communauté reste du coté de ces pyromanes, une autre partie reconnait la légitimité des nouvelles institutions burundaises. Malgré cette série de claques, malgré cet épisode rocambolesque, pour ces fauteurs de troubles, la lassitude et le découragement ne sont pas au rendez-vous. Ils continuent à s’investir corps et âmes dans leur plan de nuisance. Actuellement ils ont ouvert trois batailles simultanément :
Première bataille, la formation d’une rébellion
Après plusieurs attaques armées dans les provinces de Cibitoke, Kayanza, Bubanza, Makamba et Bujumbura rural qui se sont toujours et à chaque fois soldées par un échec cuisant, après la tentative de putsch qui a échoué lamentablement dont par ailleurs on ignore si oui ou non le général commanditaire Niyombare Godefroid est en vie, ils ont imploré et reçu l’expertise et la logistique militaire de Kigali. Connaissant la bravoure de l’armée burundaise et la détermination de la population burundaise qui en a marre de la guerre, il est difficile pour le moment de s’aventurer sur le terrain de la guerre, d’où le changement de tactique : éliminer d’abord de façon systématique tous les poids lourds du système Nkurunziza en utilisant des éléments putschistes qui sont de façon incognito encore actifs dans l’armée régulière afin de provoquer une prévalence de l’émotivité ethnique au sein de l’armée ce qui affaiblirait sa capacité de se concentrer sur l’ennemi. Et dans l’entretemps la formation des rebelles battrait son plein sur le sol rwandais. Mais alors, jusqu’où ira cette aventure de rébellion ? Jusqu’où ira l’ambition de Kigali de faire du mal à ses pays voisins ? Face à tout cela, la première difficulté que pourrait avoir le Président Nkurunziza, c’est de maitriser la totalité des éléments de son armée. Du fait qu’elle est composée par des éléments issus de différents ex-mouvements armés qui étaient hostiles les uns envers les autres, cela étant bien entendu l’une des conséquences de ne pas avoir gagné la guerre. Contrairement à Kagamé qui a pris le pouvoir par les armes après avoir contraint à l’exil tout ce qui est de Havyarimana, ce qui lui a donné du coup, le contrôle total de son armée. De toute façon, si certaines langues qualifient à juste titre la guerre de destructeur, ce qui est totalement vrai, la guerre, l’on connait d’où ça vient mais l’on ne connait pas sa finalité. Si Léonard Nyangoma, à l’origine du CNDD-FDD était parmi les principaux actionnaires, à la fin, il s’est vu rester en dehors de la marge et vit toujours dans l’indigence quelque part en France. Comme les mêmes causes produisent les mêmes effets, avec CNARED, ce sera le même sort. En plus, si Alfred Rwigema était le pilier, le moteur et le cœur du Front Patriotique Rwandais, actuellement c’est comme si il n’a jamais existé. Ceci pour dire que le secret de la guerre en aval, personne n’en maitrise, ce n’est même pas Paul Kagamé qui dira le contraire.
La deuxième bataille, l’embargo économique
Sur ce point, les opposants semblent marquer les points, certains pays occidentaux jadis partenaires privilégiés, montrent leur réticence à continuer le partenariat avec le Burundi. Mais ce qui est frustrant c’est de trouver encore une fois une main de Kigali pour enfoncer les clous. Comment se fait-il que le Rwanda drible sa diplomatie pour que le Burundi soit étouffé économiquement ? Plus grave encore comment se fait-il que des hommes devenus frondeurs qui sont ce qu’ils sont parce que le régime du CNDD-FDD les a tiré du néant, quelques soient leurs différends avec le Président Nkurunziza, sont actuellement les premiers à réclamer les sanctions économiques sur le peuple burundais qui les a mis pendant dix ans sous le parapluie contre les soucis financiers de tous les jours (voitures de fonction climatisées, intendance etc..)? N’est ce pas de l’ingratitude notoire et le manque de considération envers le peuple burundais ? Sur tous les angles, les sanctions économiques seront une injustice. Maintes fois on le dit et on le répète, Nkurunziza Pierre n’a pas violé la constitution, encore moins les accords d’Arusha, seulement l’inébranlable Pierre Nkurunziza a des soucis à se faire entendre, car ses diplomates n’ont pas fait leur job correctement de tant plus que certains étaient frondeurs sans qu’il le sache, les autres sont des hyper incompétents et d’autres qui sont, on dirait en vacance à l’extérieur. Raison pour laquelle, il faut des fabuleux personnages qui ne restent pas bouche bée comme l’incontournable Willy Nyamitwé qui fait tout son mieux malgré quelques imperfections à corriger, des stratèges qui se croquent en figures grotesques et non les courtisans qui uniquement sucent le système, surtout travailler en synergie avec les membres de la diaspora burundaise qui sont encore fidèles. Ouvrir d’autres horizons de partenariat c’est très bien, mais pas question de lâcher les partenaires historiques aux mains des insurgés, surtout pas commettre cet erreur.
La troisième bataille, la justice internationale
Depuis l’époque de Charles Mukasi, on entendait les mots terroristes et génocidaires pour designer les membres du parti politique FRODEBU et ses satellites ainsi que les membres et sympathisants des mouvements armés. Actuellement, on dirait que les frodebustes n’ont rien compris de la lourdeur de ces mots. Peut être parce qu’ils ont travaillé avec le système Buyoya qui les a tranquillisé et immunisé ! Même si le ventre affamé gargouille, c’est honteux d’entendre un certain Odifax, un certain Mamès, un certain Pancras et autres prendre le devant et emboiter les pas de Mukasi et Rutamucero, pour accuser leurs semblables du CNDD-FDD de génocidaires. Qu’à cela ne tienne, on ne panique pas, même si les semeurs de troubles, les mêmes chefs des insurgés, sont les premiers à se faire passer comme victimes, les faits sont là. Où était cette justice internationale quand depuis les années 1963 jusqu’en 2003, le peuple burundais se faisait massacrer par les pouvoirs dictatoriaux ? Pensent-ils que l’on a oublié l’hécatombe de 1972, de 1988, de 1991, de 1993 ? Des massacres des étudiants de l’Université du Burundi en 1995 ? Des camps de concentrations de Buyoya en 1997 ? C’est vraiment cynique, quand les insurgés comme Pacifique Nininahazwe établissent des charges montées de toute pièce contre le gouvernement du Burundi et parlent d’un gouvernement qui tue son peuple. S’estiment-ils innocents par rapport à l’organisation et la participation aux manifestations qui ont endeuillé plusieurs familles ? Combien de personnes ont été brulés vifs, assassinés, traumatisées par les insurgés de Musaga, Nyakabiga, Cibitoke, pour le simple raison qu’ils sont membres du CNDD-FDD, parce qu’ils sont policiers, ou parce qu’ils sont hutus burundais rwandophones ? Et quand la justice burundaise rend publique la liste et le rôle de chaque meneur de cette insurrection meurtrière, les Pacifique Nininahazwe, la peur au ventre crient haut et fort que c’est la liste des personnes à exécuter. Et pour chercher d’avantage d’éléments à charges contre le système CNDD-FDD, ils ne manquent pas d’imagination, ils mettent des tenues de la police nationale et font des poses photos ou vidéo entrain de faire la comédie simulant la torture, exactement comme ça s’est passé au Rwanda en 1994 où les inkotanyi s’étaient déguisés en Interahamwe pour commettre l’irréparable, tout sur le dos du MRND. Tout comme ces innombrables fous qui étaient dans la ville de Kigali en 1994, alors qu’en réalité, ils étaient des commandos du FPR. C’est connu de tout le monde que les opposants burundais font le copié collé rwandais et fabriquent des preuves en jouant la victime. Mais ils ignorent que leurs plans vont tous échouer.
Le Burundi somnole mais ne s’endort pas.
Bacinoni Roberto