Le Rwanda et l’Ouganda sont en effet accusés de soutenir des groupes armés pour s’assurer le contrôle d’une partie de l’exploitation minière de l’est de la République démocratique du Congo.
La naissance des groupes armés dans l’est de la RDC trouve son origine dans les deux guerres « dites de libération » qu’a connues le pays, en 1996 puis en 1998.
A cette époque, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDC), de Laurent Désiré Kabila, prend les armes pour chasser le président Mobutu du pouvoir avec l’aide du Rwanda et de l’Ouganda, dont les armées entrent dans le pays.
C’est le point de départ de la prolifération des groupes armés, se souvient Bura Baloma, habitant de Bunia.
« Il y avait l’armée ougandaise qui faisait la loi, ici, en Ituri et à Beni aussi – dans le Nord-Kivu. Il y avait l’armée rwandaise qui était également partout dans le pays jusqu’à Kinshasa. Les Burundais étaient aussi entrés sur le territoire congolais. Même les Tanzaniens étaient là. Ainsi les FDLR qui sont des étrangers se trouvent toujours aujourd’hui RDC. »
Le rôle des armées étrangères
La présence sur le territoire congolais de militaires étrangers empêche alors les forces armées congolaises de coordonner les opérations de sécurisation sur un pan important du territoire – les zones minières en particulier, où le trafic illicite de minéraux enrichit les groupes armés comme le M23.
Celui-ci est soutenu par Kigali et bénéficie de complicités au sein des FARDC. Mais selon Juvenal Twaibu, du Centre indépendant de recherche du Sud-Kivu, il y a aussi l’échec des programmes de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants dans l’armée congolaise.
« D’autres étrangers se sont infiltrés dans l’armée congolaise. Ils ont constitué des antennes de liaison de pays voisins qui contrôlaient des forces régulières au sein de l’armée congolaise. »
La déstabilisation du Congo et la porosité des frontières facilitent les trafics de minerais en direction du Rwanda qui profite ainsi de la violence dans l’est de la RDC.
Dans un rapport publié en 2012, l’ONG Global Witness, a souligné que l’or, la cassitérite et le coltan congolais continuaient d’être exploités par divers groupes armés pour être ensuite exportés frauduleusement au Rwanda, qui les réexporte comme étant des minerais rwandais.
Mais depuis l’élection du président congolais Félix Tshisekedi, les relations entre Kigali et Kinshasa semblent s’améliorer.
Le renouveau avec Félix Tshisekedi
Les armées congolaise et rwandaise s’efforcent de coordonner leurs opérations contre les rebelles FDLR, opposés à Kigali, dans le Sud-Kivu.
Les FDLR rassemblent d’anciens miliciens rwandais impliqués dans le génocide des Tutsis rwandais en 1994.
Cependant, Olivier Nduhungirehe, secrétaire d’Etat rwandais aux Affaires étrangères, dément toute présence militaire rwandaise en République démocratique du Congo. Mais il concède qu’il existe une coopération en matière de renseignements.
« Vous savez, ce genre de rumeurs vous l’entendrez souvent. Il y a des gens qui disent que l’armée rwandaise est sur le sol congolais.. Ça ne s’arrêtera jamais donc on ne peut rien y faire. La réalité est qu’il y a un nouveau leadership qui entreprend des actions décisives contre les groupes armés. De notre côté bien sûr, nous n’avons aucun problème avec toute forme d’assistance en matière de renseignements du gouvernement congolais. »
Un succès récent a été enregistré en septembre dernier, lorsque l’armée congolaise a annoncé avoir tué le chef du FDLR, Sylvestre Mudacumura.
Celui-ci était visé depuis juillet 2012 par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI).
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