Cette semaine  Kigali a déployé une délégation auprès de l’UE en vue d’adoucir les sanctions et ses conséquences.

Nous avons appris qu’un séjour organisé de façon prompte et précipitée d’une forte délégation composée de 12 personnalités ayant comme chef de délégation le Ministre des relations extérieures Nduhungirehe et renforcé par deux propres enfants du Président de la République du Rwanda, est arrivée cette semaine en Belgique. Ils ont élu domicile à « The Hotel » en Région de Bruxelles-Capitale. C’est avec les bons offices du Commissaire Français à l’UE que le nécessaire administratif a été obtenu et que cette mission, sommes toutes périlleuse, a été rendue possible : faire adopter ce 17 mars 2025 par l’UE des sanctions réduites à leur plus simple expression, autrement-dit des sanctions cosmétiques à portée nulle.

Tous ceux qui suivent l’actualité de notre sous-région savent que cela fait déjà plus de trente ans qu’elle est en situation de déstabilisation politique, économique et sécuritaire, avec le lot de misères qui s’en suivent notamment la violation systématique des droits humains en RDC dont plus de 10 millions d’âmes ont déjà été occis, un véritable génocide. A qui profite le crime ?

Cette déstabilisation politique, économique et sécuritaire de certains pays de la sous-région, viole la Charte des Nations Unies, viole le Pacte des Nations de cohabitation pacifique entre Etats, viole le principe de l’intangibilité des frontières héritées lors des indépendances, viole le principe du respect de la souveraineté des peuples à s’autogérer et à s’autodéterminer, viole les principes de fraternité et de bienveillance panafricains, bref viole l’humanisme et l’humanité.

Le M23 et leur soutient, sont accusés de violations graves des droits humains en RDC, de traitements inhumains et dégradants envers les Congolais, de viols de filles et de femmes par dizaines de milliers, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, de pillages systématiques des ressources minières, d’achat des consciences des Congolais par la voie de la corruption y compris les Hauts officiers et les officiers subalternes des FARDC, ce qui explique la prise facile des villes de Goma et de Bukavu, assassinats ciblés et j’en passe.

Depuis que le Conseil de sécurité des Nations Unies à pris le taureau par les cornes et qu’il s’est prononcé sur le caractère immédiat du retrait des forces non invitées en RDC et la fin des hostilités du  M23 ainsi que la reprise des processus pacifiques en vue de trouver une issue négociée aux différends revendiqués par les uns et les autres, le refus d’obtempérer s’est soldé par l’adoption par les grandes puissances des sanctions contre le principal soutien du M23 et ses dirigeants.

Cette semaine, le Conseil de sécurité s’est réuni à nouveau pour analyser la même question et prochainement il va se réunir en vue de corser les sanctions puisque la version soft n’a pas produit le résultat escompté. Les dés sont déjà jetés et l’issue est inéluctable, parce que les différents rapports qui ont été produits pendant cette longue période vont enfin apporter l’éclairage suffisant pour mettre un terme à ce crime organisé et qu’enfin justice soit faite. La CPI a déjà commencé à mettre l’ouvrage sur le métier ça n’est plus qu’une question de jours et le couperet va tomber.

Les calculs du soutien du M23 deviennent pratiquement impossibles à réaliser tant le nombre d’inconnues dépasse largement celui des équations disponibles et nécessaires à la résolution de la problématique. Effectivement, l’essentiel n’est pas ce que l’on voit et le monde est invariablement très complexe. Pourtant, tout le monde aspire à vivre en paix chez soi, malheureusement pour certains c’est un principe à géométrie variable voire impensable croient-ils, l’insécurité chez le voisin équivaudrait la paix chez soi. Une véritable impasse. Nous savons aussi que le sang appelle le sang, il faudrait y réfléchir, la guerre n’a jamais été une vertu du progrès au contraire elle fait le lit de la destruction, de la dépravation des mœurs et de la désolation. Aucune valeur culturelle positive et quelle que soit la contrée n’a jamais magnifiée le fait de passer son semblable de vie à trépas.

Espérons que les sanctions envisagées pourront permettre aux concernés à prendre un peu de recul quant à leurs actes pour enfin adopter la voie de la raison puisque la sanction possède en elle-même un côté pédagogique.

Ruvyogo Michel