La pandémie de Coronavirus-19 qui endeuille actuellement la planète toute entière arrive au moment où le Burundi approche les échéances électorales qui devraient désigner le successeur de l’actuel Président Pierre NKURUNZIZA. Des élections que l’opinion tant nationale qu’internationale attendent impatiemment. Plusieurs observateurs commencent à se poser des questions si dans telles circonstances le calendrier arrêté pour ces élections pourra être respecté ? Oui ou non, peut-on dire.
Pour le moment, rien n’envisage le report desdites élections de tant plus que le Burundi est toujours épargné de ce fléau dévastateur. Des mesures conséquentes ont été prises par le gouvernement pour prévenir et empêcher sa propagation. La plupart des Burundais reste consciente de la dangerosité du COVID-19 et observe scrupuleusement les consignes données par les institutions de tutelle et leurs divers partenaires appelés à gérer cette pandémie. Ce qui laisse entendre que cette dernière sera maitrisée et que le processus électoral pourra continuer normalement. De toutes les façons, même si la poursuite et la sauvegarde des acquis démocratiques demeurent une parole de la bible, la priorité pour le gouvernement aujourd’hui est d’assurer la sécurité de la population, et ce sous tous les plans, y compris le sanitaire.
Quant à l’éventualité de revoir ce calendrier, beaucoup s’accordent à ce que les dispositions légales soient interrogées pour éviter des incompréhensions politiques que cela pourrait engendre. Pour l’instant, au Burundi, personne ne doit s’inquiéter car le pays est toujours dirigé par un gouvernement légal et démocratiquement élu. Ce qui implique que toutes les décisions seront prises pour l’intérêt du peuple qui l’a mandaté. Ceci dit, tous ceux (celles)-là qui de près ou de loin s’arrogent le droit de vouloir profiter de cette pandémie et la récupérer pour des fins politiques doivent se ressaisir immédiatement. C’est malheureusement le cas des antidémocrates burundais, pilotés par l’ancien Président et dictateur burundais, Pierre BUYOYA, qui continuent à rêver de revenir au pouvoir par d’autres voies autres que les urnes.
Comme dit cet adage français « A quelque chose, malheur est bon », selon les informations recueillies auprès d’un proche de cet ancien dictateur, pour lui le moment est venu pour profiter de cette pandémie afin d’étouffer dans l’œuf la tenue des élections de mai 2020 au Burundi. D’après lui, la présence déclarée des cas du coronavirus au Burundi signifierait la fin du processus électoral et l’espoir à long terme d’un gouvernement de transition négocié dans lequel ils feront leur retour. C’est pourquoi chaque jour qui passe sans qu’il y ait un cas déclaré de COVID-19 est synonyme d’échec dans leur plan machiavélique. Ainsi, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure en réactivant leurs réseaux dans le secteur de la santé pour faire comprendre à l’opinion que le coronavirus est déjà arrivé au Burundi. Une sorte de créer la panique parmi la population et de pousser le gouvernement à prendre des mesures plus radicales. L’exemple le plus frappant est celui de l’hôpital KIRA, dirigé par un ancien membre du fameux SOGEDEM, Dr Christophe SAHABO.
En date du 21 mars 2020, après avoir lancé une alerte via un certain Libérât NTIBASHIRAKANDI, d’origine burundaise et naturalisé Belge, comme quoi des cas de COVID-19 sont déjà signalés au Burundi et que des mesures fermes, y compris un confinement total de la population allaient être prises dans les 48 heures, l’hôpital KIRA avait fait une diversion en sortant un communiqué libellé ainsi « KIRA Hospital à la connaissance du public qu’il n’est ni un centre de dépistage ni de prise en charge du COVID-19 ». Et de signaler des numéros de contact en cas d’urgence. Mr NTBASHIRAKANDI se basait apparemment sur ce communiqué pour intoxiquer l’opinion et créer une psychose généralisée. Il a fallu un démenti formel du ministère de la santé publique et de la lutte contre le SIDA pour faire remettre ce dernier et ses mentors à leur place. Malheureusement, toujours dans le même objectif, et à la surprise générale, une lettre datée de ce 27 mars, signée par Dr SAHABO et adressée au Ministre de la Santé Publique et de Lutte Contre le SIDA est rendue publique et circule depuis sur les réseaux sociaux. Ce qui est étrange est que, malgré sa demande légitime de réactifs de dépistage du COVID-19, la correspondance mentionne l’existence des cas très suspects du COVID-19 depuis trois semaines. Ainsi des questions se posent ?
D’un, se référant sur le communiqué du 21 mars 2020 et la correspondance de ce 27 mars 2020, il y a vraiment une nette contradiction. Comment ont-ils pu constater ces cas alors qu’ils n’en avaient pas les prorogatives ? De deux, pendant ces trois semaines, est-ce que KIRA Hospital n’opérait pas sur le territoire burundais ? Si tel est le cas, en avait-il informé les autorités et services compétents ? Quel que soit l’argument que l’on peut avancer dans ce sens, il y a des éléments qui laissent penser que cette mention porte bien ses intentions. Imaginons que dans la limite de l’argumentaire, ce serait pour démontrer l’urgence d’une réponse positive à leur requête ; là on comprendrait. D’un autre côté, le danger est vraiment réel quant à la psychose générée par cette lettre parmi l’opinion. Ce qui viendrait renforcer la stratégie utilisée par ceux qui veulent récupérer effectivement cette pandémie pour des fins politiques. Donc un acte intentionnel si le Directeur Général n’avait pas mesuré la portée de ses propos et que l’on peut croire qu’il a organisé lui-même la fuite constatée sur ces réseaux. Enfin, si ces cas suspects étaient confirmés, pouvait-il s’imaginer quelle lourde responsabilité son hôpital portait en cas de nouvelles contamination ? Espérons que tel ne sera pas le cas et que KIRA Hospital a eu des fausses alertes.
Pour conclure, j’invite tous les services publiques ou privés appelés à assurer la protection et la santé de la population burundaise à ne pas céder aux sollicitations de certaines gens malintentionnées en cette période de menace sanitaire que traverse le Burundi en particulier et le monde en général. Qu’ils laissent les institutions habilitées à communiquer sur la crise afin de continuer à sauvegarder la quiétude de la population burundaise. A tous ceux-là qui veulent récupérer le COVID-19 pour assouvir leurs appétits politiques, qu’ils sachent qu’un jour l’histoire les rattrapera et qu’ils en paieront le prix.
David KARIKUNZIZA