La généalogie de l’actuelle Cnared est très compliquée parce qu’elle est le fruit d’une multitude de croisements, dont certains sont peu glorieux. Mais il est certain que l’ancêtre du CNARED est le Raddes de Nzeyimana Jopeph, qui mourut en 2007. Homme extrémiste, il avait recueilli en un parti politique toutes les milices qui ont semé la désolation à Bujumbura et à l’intérieur du pays, de 1993 à 1996, en éventrant femmes et hommes avec des bambous pointus, les tristement célèbres Sans Échecs et Sans Défaites et le Sojedem de Déo Niyonzima. Nzeyimana Joseph, alias Difficile, était connu dans les années 80 pour un fait qui n’est pas si divers que ça: ayant porté une femme dans la brousse de Rukoko, il l’avait fait dormir sur un manteau d’herbes, et tandis qu’ils consommaient leur trahison, un serpent avait mordu la dame. Elle mourut à l’hôpital Prince Régent Charles.
Voilà qui fut le patriarche du CNARED. A la mort de Nzeyimana, Alexis Sinduhije créa, des cendres du Raddes, son MSD qui comprend essentiellement des jeunes violents, habitués à tuer. Dans le MSD entrèrent aussi des jeunes ambitieux qui fuyaient l’UPRONA, parce que celui-ci ne les laissaient pas émerger. Le MSD recevra l’appui de Buyoya, qui pensait manipuler ces jeunes bouillants pour retourner au pouvoir, comme il les avait utilisés en 1993. En plus, Sinduhije leur chef, avait créé un amplificateur de leur voix et de leurs revendications, la RPA. Un grand avantage pour le calculateur Buyoya. C’est donc par la manœuvre de Buyoya que le MSD et ses satellites, le FNL de Rwasa Agathon, l’UPD, ont refusé le résultat des élections 2010 (pourtant libres et équitables), pour former le magmas IKIBIRI. Mais c’est toujours Sinduhije, déterminé et fort de ses relations, qui menait la danse. La défection de Rwasa en 2015 a porté un coup dur à cette coalition du refus, qui est restée pratiquement vide, raison pour laquelle elle compense son a-pesanteur avec de la violence. Ce qu’elle ne peut plus désormais obtenir par les élections (elle n’a pas de base), elle veut l’arracher par force.
La transformation de l’IKIBIRI en CNARED en 2015 est une tentative d’augmenter le capital humain, pour combler le ravin laissé par le FNL. Mais, la chance n’est pas au rendez-vous: Minani a perdu son FRODEBU NYAKURI, Radjabu a claqué les portes (avec son UPD); il reste un squelette qui tient debout grâce aux ficelles et à la colle de l’Union Européenne (Belgique surtout). C’est pour cela qu’ils aiment s’afficher avec quelque fonctionnaire de l’UE, pour prouver au monde que malgré tout, ils existent encore. Quand à la base il y a une histoire de serpent, on ne peut s’attendre qu’au venin et à la mort.
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