On se demande pourquoi un certain LeMec, ambassadeur de la France aux Nations Unies vient toujours à la charge, en proposant l’envoi de 200 militaires (ou policiers) au Burundi, quand celui-ci n’en éprouve aucun besoin, parce qu’il maitrise la situation, et parce que de toutes façons, 200 cents unités ne peuvent pas arrêter une catastrophe si elle doit arriver. Le Rwanda de 1994 en est l’exemple. On en déduit que cette force symbolique ne sert pas à assurer la sécurité, mais vient pour d’autres mobiles, que nous tentons de chercher. Parce que ce n’est pas la première fois que la France fait une telle démarche.
En avril 2015, la France avait mis en état d’alerte un contingent de 200 militaires français basés à Abidjan en Côte d’Ivoire, pour qu’ils puissent débarquer sur Bujumbura à tout moment. Qui lui avait demandé de lancer cette initiative ? La Belgique ? Probablement. Ils ne sont jamais venus, parce que l’Europe avait dessiné sur le papier un scénario de génocide à la rwandaise, comme si les burundais étaient des robots manipulables comme des dés ou des pions; l’Europe avait même dépêché une armada de journalistes et photo reporters pour assister au spectacle d’un génocide en direct. Ils rentrèrent honteux et confus; le Burundi n’est pas le Rwanda, ont-ils fini par admettre.
Très probablement encore, c’est la Belgique qui presse Mr LeMec pour qu’il présente des résolutions en sens antihoraire par rapport à l’histoire, parce que la Belgique ne se résigne pas à perdre sa colonie, un podium politique sur lequel elle se dresse pour apparaitre plus grande qu’elle ne l’est en réalité.
La France aussi ne veut pas être éjectée totalement de l’Afrique des Grands Lacs, mais elle ne sait pas sur quel pied danser. Elle s’est retrouvée du mauvais côté (celui des vaincus) avec Habyarimana, elle ne voudrait pas revivre le même cauchemar. Mais, se dit-elle, qui vaincra au Burundi cette fois? Les Hima ou les autres ? Dans l’indécision elle propose des solutions inutiles, juste pour dire qu’elle est présente sur la scène. Elle sait pertinemment que le Burundi ne deviendra jamais un département français d’outre-mer, comme le sont tous les états africains francophones, du Congo Brazza jusqu’au Senegal et Mauritanie, qui doivent utiliser un chifon monétaire appelé le CFA, contrôlé depuis toujours par la Banque Centrale Française, raison pour laquelle ces pays ne se développeront jamais. Tous les biens de cette moitié du continent sont charriés vers la France, à un prix qu’elle fixe; les résultats sont sous nos yeux: pauvreté galopante côté africain, opulance en métropole..
La France lutte aussi désespérément pour maintenir la langue française dans nos pays, parce que c’est un vecteur de sa domination culturelle et économique. Le Rwanda l’a abandonnée. On ne sait pas si la France réalise qu’en soutenant les extrémistes hima (rwandais et burundais), elle se fout le doigt dans l’oeil, et rend un grand service à ceux qui très probablement éradiqueront pour toujours cette langue, pour s’harmoniser avec les gouvernements voisins, s’ils venaient à vaincre.
C’est pour toutes ces raisons que le gouvernement du Burundi est dans son droit de refuser ce petit jeu de cache cache indigne d’un pays qui se dit grand, mais dont la grandeur s’érige sur un monticule de débris des autres nations.
burundiindependent
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