Le soulèvement militaire en cours à Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire) où des tirs à l’arme lourde sont entendus depuis plusieurs heures vendredi a atteint la ville de Daloa (centre-ouest), a appris Xinhua auprès d’habitants de cette ville.
« Ici, ça ne va pas. On entend des tirs partout, les commerces sont fermés et c’est la débandade générale », a affirmé au téléphone un habitant de Daloa, situé dans la 2e région militaire du pays.
Les tirs ont commencé vers 10h (locale et GMT) dans cette ville située à 400 km d’Abidjan, selon un enseignant sur place. « On a cessé les cours. Chacun est rentré chez lui et les rues sont vides actuellement, toutes les activités sont paralysées », a-t-il indiqué à Xinhua.
A Bouaké (à 380 km d’Abidjan), les premiers tirs ont été entendus vers 2h du matin (locale et GMT) et les insurgés en tenue militaire occupaient les corridors de la ville où ils tiraient à l’arme de guerre. Un journaliste local citant des sources concordantes rapporte que des armes ont été prises dans des commissariats par les insurgés et que les commerces ont fermé.
Des habitants de la ville joints au téléphone ont indiqué que des tirs sporadiques continuaient de se faire entendre et qu’ils seraient l’œuvre de soldats démobilisés.
La ville de Bouaké, située dans la 3e région militaire et ancienne capitale de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) entre 2002 et 2010, a été, comme Abidjan et Man (ouest), le théâtre de plusieurs mouvements d’anciens soldats mécontents du processus de démobilisation, de désarmement et de réinsertion qui a pris fin en juin 2015.
Sur près de 75.000 anciens combattants issus des FN et de la crise post-électorale de 2010, environ 50.000 ont été réinsérés. Depuis début décembre dernier, des rumeurs de soulèvement des anciens combattants réclamant leur « butin de guerre » ont parcouru Bouaké.
Les autorités administratives et militaires locales avaient tenté de désamorcer la situation par une réunion publique d’information le 7 décembre dernier.
Source: Xinhua