Le ministre des Relations Extérieures et de la Coopération du Burundi indique que la diplomatie burundaise s’est renforcée avec la crise qui a débuté en 2015. Il répond à d’autres questions : les relations avec la Belgique, le Rwanda, l’Iran, l’administration Obama, l’Asie. Dans cette longue interview, il revient sur le retrait du Burundi de la CPI avant de formuler ses espoirs dans l’année 2017 .
Le Ministre Nyamitwe, lors de l’interview par Ikiriho
Globalement, quel est le bilan faites-vous de l’activité diplomatique du Burundi en 2016 ?
Je peux dire que durant l’année 2016, le Burundi a plutôt gagné sur le plan diplomatique.
Pas de relations perdues consécutives à la tension avec bien des pays et des organisations ?
L’année 2016 a été une année difficile peut-être pour certains partenaires d’accepter le chemin et les options formulées par les Burundais. Mais, la quasi-totalité de ces partenaires sont revenus à leurs bonnes intentions. Il n’y a pas d’amitiés perdues. Il y a eu peut-être un réajustement de l’un et de l’autre programme mais toutes les relations qui existaient entre nos partenaires existent encore parfaitement jusqu’aujourd’hui.
D’un côté, pas d’amitié perdue, dites-vous. De l’autre, quelles amitiés gagnées ?
Le Burundi a formulé de nouvelles relations avec plusieurs pays notamment d’Amérique du Sud. Nous avons par exemple établi des relations diplomatiques qui n’existaient pas avec la Bolivie. Nous avons renforcé les relations qui existaient si heureusement entre le Burundi et le Venezuela, et avec Cuba.
Le ministre a effectué aussi des voyages en Asie….
Oui. Nous avons également renforcé nos relations avec l’Arménie qui est un État qui faisait partie du giron soviétique dans le temps et qui depuis son indépendance n’avait pas entretenu de relations claires et définies avec le Burundi.
Toutes les hautes délégations que vous avez accueillies au Burundi en 2016 comme le Conseil de Sécurité des NU, le Haut Panel des Présidents de l’UA, le Secrétaire Général des NU, le Président Mkapa, toutes constatent le violent contraste entre le récit médiatique sur le pays, et la réalité du terrain. Comment interprétez-vous cela? N’est-ce pas un signe que les canaux de communication et de diplomatie du Burundi ne jouissent pas de considération, puisqu’il faille venir au pays pour se rendre compte de la réalité ?
Partout dans le monde, il faut se rendre sur le terrain pour se rendre compte de la réalité. Ce n’est pas un fait particulier au Burundi. Je crois que c’est plutôt un bon signe que la diplomatie burundaise a été prise au sérieux, que ce que nous avons demandé a été accepté.
Toutes ces organisations, toutes ces instances ont reconnu que ce que nous disions dans la réunion était parfaitement correct et cadrait avec la réalité sur terrain. Il y a eu quelques incidents de sécurité que nous déplorons mais dans l’ensemble la situation sécuritaire est très bonne sur l’étendue du territoire burundais. C’est ce que nous disions et c’est ce que nous continuons de dire.
Beaucoup de concertations aussi avec les pays de la sous-région…
Le Burundi de 2016 a absolument été celui de la concertation comme vous le dites, par toutes ces instances, y compris la Communauté Est-africaine qui a aussi fait ce constat et est allée beaucoup plus loin pour lever la décision qui avait préexisté de ne pas tenir des réunions au Burundi. Donc, je crois savoir que c’est plutôt l’inverse de ce que vous dites dans votre question : les canaux de communication et de la diplomatie burundaise ont été entendus.
Nous vous avons vu effectuer une visite en Iran. Qu’est-ce qu’elle a concrètement apporté au Burundi?
La visite en Iran rentrait dans le cadre, d′abord, de renforcement des relations habituelles de coopération entre nos deux pays. Vous vous souvenez que la toute dernière visite de haut niveau, au niveau ministériel avait été effectuée par le Ministre iranien des Affaires Étrangères au mois de Février 2015. Il s′agissait donc de réciprocité.
Quelle aura été la plus-value de cette visite pour le Burundi ?
Durant notre séjour, nous avons eu l′occasion de passer en revue les différentes modes de coopération. L′Iran a offert de former nos jeunes dans tout ce qui est enseignement professionnel. Des études sont en cours pour la concrétisation de cette offre de l′Iran et une délégation du ministère de l′Éducation Nationale ne tardera pas à se rendre en Iran.
L’Iran, un pays qui a toujours connu des relations en dents de scie avec l’Occident. Aurait-il fait sien les préoccupations du Burundi lors de grands rendez-vous internationaux ?
Effectivement. Au moment de notre visite, l′Iran était encore président en exercice du mouvement des non-alignés et le Burundi avait besoin de soutien du mouvement des non-alignés dans ses efforts diplomatiques. Cela a été d′ailleurs concrétisé davantage dans les prises de position de l′Iran et d′autres Etats durant les réunions de non-alignées tenues à l’Île de Margarita au Venezuela.
Par ailleurs, vous avez été cette année au moins à deux reprise en Amérique du Sud (Venezuela, Cuba) parler notamment de coopération. Est-ce qu′on peut s′attendre de ces pays des apports qui remplaceraient laide qu′accorderait les bailleurs traditionnels comme la Belgique ou l’UE?
Dans tous les efforts que nous effectuons, nous ne sous-estimons pas l′aide des partenaires traditionnels. Nous estimons plutôt que ce que nous faisons est une activité qui vise à rendre complémentaire cette coopération traditionnelle des pays pris individuellement comme la Belgique et la France et autres. La coopération avec les pays de l′Amérique latine ou ce qu′on appelle globalement la coopération “Sud-Sud” est une coopération qui ne vient pas supplanter la coopération traditionnelle, mais qui vient la compléter et la renforcer davantage.
Fini donc pour vous la vision manichéenne Nord-Sud, Est-Ouest ?
Le monde est devenu un, on ne peut pas séparer ou bipolariser la coopération en la segmentant “Nord-Sud” ou “Est-Ouest” comme à l′époque de la guerre froide mais plutôt en allant dans le sens de renforcer davantage les liens qui existent entre peuples, entre cultures, entre pays, selon les contextes dans lesquels évoluent les pays et les Nations. Le Burundi et les pays de l′Amérique latine partagent énormément, font partie des mêmes groupes politiques : le G77, les pays des non-alignés. Ce ne sont pas des groupes auxquels appartiennent par exemple les pays européens. Et dans le concert des nations, au sein de l′Assemblée générale des Nations Unies par exemple, nous avons le soutien ferme de ces pays. Que ce soit en termes de Conseil des Droits de l′Homme ou d′autres organes des Nations Unies, on voit le soutien de principes de ces pays vis-à-vis du Burundi et vice-versa.
Comment se portent les relations entre le Burundi et la Francophonie? A quand la reprise de la coopération?
Il faut peut-être placer la question dans le contexte de la décision qui a été prise, celle de mettre le Burundi sous observation. Et dans ces décisions qui étaient prévues l′année dernière au mois d′avril. Il n′a jamais été question de suspendre la coopération totalement. Il a été question de peut-être réduire la participation de l′OIF dans certaines activités. Mais il n′a jamais été question de suspendre le Burundi totalement, ni de mettre un frein à toute activité ou toute participation de la République du Burundi dans les instances de la Francophonie. La preuve est que le Burundi a participé à toutes les réunions, à tous les organes de cette organisation. Les toutes dernières réunions ayant été « célébrée », permettez l′expression, à Madagascar au mois de novembre de l′année dernière.
Vers la fin de novembre, on a cru à une amorce de dégel des relations entre Bruxelles et Bujumbura, avant que ne se tienne le fameux débat au Sénat belge, puis la tentative d′assassinat de Willy Nyamitwe imputé à des éléments qui se trouvent au Rwanda et en Belgique. Pour le Burundi, quels sont les préalables pour une normalisation des relations belgo-burundaises?
Il me semble que les deux pays, les deux États, ont intérêt à entretenir de bonnes relations d′abord et avant tout. Les événements qui se sont déroulés les derniers mois ont montré qu′une certaine partie de la classe politique belge n′avait peut-être pas encore compris que le vent avait tourné. Le Burundi est un État souverain depuis le premier juillet 1962 et la Belgique serait le dernier pays à ne pas le savoir. Et, compte tenu de la relation historique privilégiée, je crois qu′il est important qu′un débat franc puisse être engagé entre nos deux États afin que nous puissions repartir sur des bases solides. Parce que tel que je vois personnellement les rapports entre nos deux pays, je crains que nous ne soyons en train d′aller vers une mauvaise direction.
Justement, certaines sources laissent présager prochainement une rupture des relations diplomatiques entre le Burundi et la Belgique. Est-ce vrai?
Il ne faut pas être trop rapide dans ces conclusions. Il me semble que les deux États ont établi des relations diplomatiques parce qu’ils estimaient qu’ils avaient besoin l′un de l′autre. Et je crois savoir qu′au jour d′aujourd’hui cet intérêt mutuel reste. La Belgique a des intérêts au Burundi comme le Burundi a des intérêts en Belgique. Il est important que chaque partenaire puisse le comprendre et le comprendre d′une manière claire et sans complexe.
En parlant du Rwanda, voyez-vous un dégel avant la tenue des élections début août prochain?
Ça dépendra encore une fois ici de la manière dont les responsables de cet État vont se comporter vis-à-vis du Burundi. Je crois qu′il est clair aujourd’hui que le Burundi n′a été que victime des agissements de certains responsables de l’État rwandais. Par conséquent, s’il doit y avoir une détente, il me semble que les signaux devraient provenir plutôt de cet État mais pas l′inverse. Sinon le Burundi est prédisposé à entretenir de bonnes relations avec tous ses voisins, y compris le Rwanda.
Des membres du gouvernement burundais ont accueilli avec jubilation l′élection de Donald Trump aux USA. Pourquoi cette méfiance contre Hillary Clinton?
Je ne sais pas s’il a été question de méfiance vis-à-vis de la candidate Hillary Clinton. L’élection de Donald Trump à la tête de l’État américain est un choix que le Burundi en tant qu′Etat doit respecter puisqu’effectué par le peuple américain dans sa souveraineté. Tout comme d′ailleurs le Burundi avait demandé à l′administration Obama de respecter le choix effectué par le peuple burundais lors des élections de 2015. Je ne pense pas qu′il puisse avoir été question de choix, ni de préférence d′un candidat par rapport à l′autre si ce n′est que le constat et le respect du choix effectué par le peuple américain.
Quel souvenir allez-vous garder de l’administration Obama sur le Burundi?
La relation était très, très bonne au début de son administration, ça veut dire en 2008 et en 2009. Mais j’ai l’impression qu’au fil des ans, quelques positions ou quelques actions, initiatives malheureuses ont été le fait de cette administration vis-à-vis du Burundi. Nous avons eu l’occasion de le faire savoir à leur représentation à Bujumbura, mais aussi directement au Département d’État.
Obama qui a dit dans son discours d’Accra que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. Comment est-ce possible d’avoir des institutions forts sans femmes et hommes forts?
Je pense que c’est à lui qu’il fallait que tu poses la question. Sinon, j’ai toujours pensé qu’Obama était un homme fort lui-même et par conséquent qu’il n’avait pas tout à fait raison dans cette évaluation. On ne peut pas parler d’institutions africaines, des États africains de la même manière dont on parlerait des institutions de l’Etat américain puisque l’histoire n’est pas la même. Les États-Unis sont arrivés à un système à deux mandats maximum après plusieurs décennies. On a vu quelqu’un prendre trois mandats et cela n’a pas choqué le peuple américain à l’époque puisque c’était quelque chose qui était globalement acceptée. Roosevelt allait même prendre un quatrième mandat si la santé ne l’avait pas lâchée. On ne peut pas comparer les États africains à l’aune des réalités américaines puisque l’Afrique c’est l’Afrique, l’Amérique c’est l’Amérique.
En termes de symbole géopolitique et de message politique, comment analysez-vous la reprise progressive du contrôle de la Syrie par le Président Assad, grâce au soutien de la Russie et de l’Iran ?
Il y a d’abord eu une erreur fondamentale de croire qu’on pouvait effectuer un changement de régime en Syrie à partir de l’extérieur. Il est important que chaque fois qu’il y a une volonté de changer l’ordre constitutionnel, qu’elle émane du peuple lui-même et qu’il n’y ait pas d’ingérence étrangère. Il n’y a pas pire exemple d’ingérence étrangère aujourd’hui que la Syrie, ou la Libye il y a quelques mois, qui aujourd’hui est un État « dans tous ses états », permettez l’expression. Il faut donc qu’on reconnaisse que la victoire de Bashar Al Assad et son gouvernement sur le terrain militaire est une démonstration d’abord du fait qu’il avait une armée solide et du fait aussi qu’il n’est pas si isolé qu’on voudrait nous faire croire.
Avec le retrait du Burundi de la CPI, plusieurs commentaires présageaient un effet domino en Afrique. Depuis, le feu médiatique semble s’être éteint, et un pays comme la Gambie promet de revenir sur la décision de quitter la Cour, à la faveur de l’élection présidentielle…Parallèlement, la CPI s’est employée à tranquilliser les Etats africains, disant « entendre leurs critiques ». Est-ce que la position du Burundi ne risque pas d’être finalement quelque peu singulière ?
Et même s’il était singulier, ne s’agirait-elle pas d’une décision d’un Etat souverain ? Le Burundi était partie à la CPI sans demander l’avis de qui que ce soit. Il est sorti de la CPI sans demander l’avis de qui que ce soit non plus. Ceci dit, je ne crois pas qu’il s’agisse d’une décision singulière dans la mesure où, quand même sur le continent africain, nous avons plus de vingt États qui ne sont pas parties au Traité de Rome. Lequel ne régit pas l’humanité tout entière: l’Inde et la Chine constituent à eux seuls facilement les 2/5 de la population mondiale. Mais ces États ne sont pas couverts par le traité de Rome. Et vous me parlez d’un traité Universel !
Vous avez au moins deux États membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui ne sont pas parties au Statut de Rome : la Russie et la Chine. Vous avez beaucoup d’États en Orient comme en Amérique Latine, qui ne sont pas parties au Traité de Rome. Sans parler des États-Unis. Et vous parlez d’un traité universel ! Mais non ! Disons qu’il y a beaucoup plus de raison finalement dans le camp de ceux qui ne sont pas partie au Traité de Rome.
Toutes proportions gardées, si vous devriez donner quelques astuces pour gérer une tension diplomatique autour d’enjeux électoraux, que diriez-vous à votre collègue de la RDC?
La RDC a trouvé, me semble-t-il, un chemin avec les deux accords du 18 octobre 2016 et de la saint Sylvestre 2016-2017. Je crois que l’année 2017 est cruciale et importante ce pays-frère. Il est important qu’on laisse le peuple congolais dans sa souveraineté, dans sa sérénité procéder à l’organisation des scrutins qui sont prévus cette année 2017 selon les termes des deux accords. Il est important également que l’on sache que si le peuple congolais , pour des raisons qui lui sont propres, décidait de faire cette élection à une échéance précise de l’année, que ce sera leur choix et qu’il faudra le respecter. L’essentiel étant que la RDC ait des élections qui soient le reflet du choix populaire.
Le Burundi vient de passer plus d’une année à dire diplomatiquement « Non ! »…à la MAPROBU, au rapport de l’Enquête Indépendante de l’ONU sur le Burundi, aux experts de la Commission des Droits de l’Homme, à la Résolution 2303 et ses policiers onusiens, au dialogue avec le CNARED, à l’Office du Haut-Commissariat des NU, etc. Est-ce que vous ne pensez pas que cela nuit à l’image du pays, qui risque d’être perçu comme « intransigeant », au compromis?
Ce n’est pas inhabituel en diplomatie qu’un État dise «Non !» à une décision prise même par une institution comme le Conseil de Sécurité. Il n’y a même pas un mois, Israël rejetait une résolution importante votée par 14 sur 15 États membres du Conseil de Sécurité avec une seule abstention d’un État, les États-Unis. Le monde a trouvé plus ou moins normal qu’Israël dise « Non !» à une résolution pourtant importante qui est la suite d’une série d’autres résolutions qui avaient été prises dans le conflit israélo-palestinien. Dans la mesure où il estime que ses intérêts vitaux sont en danger, le Burundi peut également, ne pas se trouver à mesure de mettre en œuvre certaines résolutions, surtout lorsque les procédures généralement suivies ont été gaillardement violées. Comment voulez-vous qu’on puisse mettre en œuvre une résolution votée à la suite d’une procédure engagée par un groupe d’États qui ont un contentieux avec le Burundi? Comment voulez-vous que nous puissions estimer que cette résolution votée par le Conseil des Droits de l’Homme est une résolution qui soit moralement acceptable et donc juridiquement applicable?
Si j’ai bien compris, il n’y pas risque que le Burundi soit perçu comme un pays intransigeant, réfractaire au compromis?
Sachez très bien que le Burundi n’est pas du tout réfractaire au compromis dans la mesure où le Burundi fait partie de plusieurs organes des Nations Unies ; il en dirige même certains aujourd’hui. Le Burundi dirige le groupe africain au sein des Nations Unies depuis quelques semaines. Le Burundi a présidé le Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine et va encore le faire cette année. Le Burundi est membre du Conseil des Droits de l’Homme, etc. Simplement, si nous devons rester égaux à nous-même et pousser la réflexion jusqu’au bout, nous devons reconnaître le principe d’égalité souveraine des États et ce principe s’applique aussi dans des cas comme celui de la CPI.
Avec l’évolution du dialogue inter-burundais, st-ce que vous ne craignez pas une radicalisation définitive dans la crise, la CNARED étant tentée de recourir aux armes pour contraindre le gouvernement à l’écouter avec l’appui tacite des pays qui en hébergent les leaders ?
Je décourage la violence et je décourage par conséquent tout acteur qui estimerait nécessaire de prendre les armes contre les institutions légitimement élues par le peuple burundais. Les expériences précédentes n’ont pas été heureuses. Il n’est nécessaire de retenter ce genre d’initiatives. En revanche, il appartient à la facilitation de voir et d’analyser la dynamique principale de la situation au Burundi et de voir si effectivement certains acteurs qui cadrent bien entendu avec les résolutions 2248 et 2279 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, sont des gens qui peuvent ou qui doivent être invités par la facilitation au dialogue inter-burundais. Le Gouvernement, s’il est invité lui, il participera bien entendu parce que, le Gouvernement a reconnu la facilitation du Président Mkapa.
Nous sommes en plein 2017. Quels espoirs placez-vous dans cette année?
Le message que nous recevons de tous les partenaires est que ce qu’il est important de faire aujourd’hui, c’est de préparer les élections de 2020 dans la sérénité et de ne pas trop regarder dans le rétroviseur, où certaines personnes tentent de rouvrir le débat clos de 2015. Il est donc important qu’en 2017 nous puissions travailler d’arrache-pied, parce que d’ici 2020, il ne reste pas énormément de temps et les élections prennent du temps pour être préparées.
Ne serait-il pas trop tôt les élections qui se tiendront en 20120?
Celles de 2015 étaient préparées par toute la classe politique depuis 2012, avec les différents forums et réunions organisés un peu partout dans le pays, dont notamment celui de Kayanza. Il faut donc qu’on soit conséquent avec ce que nous voulons. Si nous voulons avoir des élections paisibles en 2020, nous devons les préparer déjà dès maintenant.
Avec qui le gouvernement préparera-t-il ces élections?
Tous les partenaires politiques qui souhaiteraient sont invités. Le gouvernement a aussi le droit de se choisir ceux avec lesquels il travaillera. Le vœu du gouvernement est que l’élection de 2020 soit paisible et reflète la volonté populaire. Mais en 2020, comme en 2015, comme en 2010, ce sera le choix populaire qui sera respecté, pas le choix des individus. C’est le message le plus important.
by Philippe Ngendakumana