Le syndicat national du personnel paramédical et d’appui de la santé publique (Synapa) et le syndicat national des travailleurs de la santé (SNTS) dénoncent une convention de partenariat entre le ministère de la Santé et une agence d’entretien des morgues comme le nœud du problème des chambres froides qui s’observe.
Dans un communiqué de presse qu’ils viennent de sortir, ils se disent consternés par un message audio qui a circulé sur les réseaux sociaux d’une femme qui se plaignait d’avoir cherché en vain une chambre froide pour un membre décédé de sa famille. Pour en avoir une, des agents d’une morgue lui ont imposé une pompe funèbre.
Pour ces syndicats, le refus de recevoir un corps qui devrait être conservé dans une morgue est non seulement une faute déontologique grave en rapport avec le non-respect de la dépouille mortelle, mais aussi cela viole les droits des citoyens.
Ces deux syndicats affirment que l’origine de cette mauvaise gestion est la signature d’une convention de partenariat entre le ministère de la Santé et l’Agence d’entretien des morgues et d’organisation des funérailles (Agemof) conclue en décembre 2019. Ces syndicats indiquent avoir demandé au ministre Thaddée Ndikumana, en février 2020, d’annuler cette convention pour l’intérêt de la population. Car « la question des funérailles est hautement sociale et culturelle de telle manière que l’on ne peut pas imposer l’organisation de l’inhumation des corps aux familles». Mais leur demande est restée lettre morte jusqu’aujourd’hui.
Synapa et SNTS saluent, toutefois, la réaction immédiate du ministre de la Santé sur le message de la femme lésée qui a circulé. Le 22 février dernier, le ministre de la Santé publique et celui de l’Education nationale ont convoqué une réunion avec tous les concernés dans cette affaire.
Mais les deux syndicats estiment que cette réunion aurait été une façon de tromper la vigilance du gouvernement et du public, tant que la convention entre le ministère et l’Agemof n’est pas encore annulée.
Ils demandent à la police, qui s’est saisie de l’affaire, de mener des enquêtes approfondies en tenant compte de la vraie origine de ce problème qui n’est autre que la signature de ce contrat de partenariat.
Par Clarisse Shaka