Des sociétés de médias chinoises et africaines ont fait vœu lundi d’approfondir leur coopération en matière de partage d’informations, de meilleures pratiques et de formation, afin d’améliorer la diffusion d’informations sur les relations sino-africaines.

Le Forum des médias Chine-Afrique lundi à Johannesburg a réuni plus de 40 représentants de médias de Chine et de 11 pays africains rassemblés dans le but d’explorer de nouveaux domaines de coopération.

Guo Weimin, directeur adjoint du Bureau d’information du Conseil d’État de Chine, a déclaré que l’amitié entre les médias devrait compléter les relations d’amitié entre les peuples et de coopération politique et économique existantes. Les médias chinois et africains devraient œuvrer à contrer les médias occidentaux qui ont tendance de représenter simplement ce continent comme un lieu de guerres, de maladies et de pauvreté.

M. Guo a appelé les médias chinois et africains à mettre en place de nouvelles structures de coopération dans le domaine des médias et à contester le monopole des médias occidentaux.

L’ambassadeur de Chine en Afrique du Sud, Lin Songtian, a affirmé que les médias devraient développer les « success stories » des différents pays partenaires. La présence de la Chine en Afrique génère une situation « gagnant-gagnant » en aidant à la construction des infrastructures, au transfert de compétences et à la création d’emplois, et les médias devraient contribuer à soutenir les relations sino-africaines, a-t-il observé.

« Les médias africains et chinois devraient œuvrer au développement commun. Nous devons développer l’image positive de nos relations, souligner nos valeurs communes, notre amitié et nos intérêts communs. Les deux parties devraient se dresser fièrement pour clamer aux gens du monde entier qui sont leurs amis véritables et fiables », a dit M. Lin.

M. Lin a appelé par ailleurs les médias occidentaux à présenter la qualité des projets d’infrastructures au Kenya, en Zambie, en Éthiopie et dans d’autres pays africains, afin d’en présenter des reportages factuels.

Tendai Manzvanzvike, directrice en chef du journal zimbabwéen The Herald, a déclaré que la coopération sino-africaine était nécessaire pour briser le monopole occidental qui suit des motifs politiques spécifiques.

« Aucun pays africain n’est dans une situation gagnant-gagnant avec l’Occident, en revanche c’est ce que nous avons avec la Chine. Les opportunités de coopération des médias abondent, et ces opportunités peuvent être un instrument de développement et de prospérité pour la Chine. L’une des questions sur lesquelles les médias africains doivent apprendre de leurs homologues chinois réside dans l’information sur les questions de développement, car ces informations soutiendront la prise de décision des gouvernements en matière de politiques pour le développement », a-t-elle ajouté.

Mme Manzvanzvike a félicité la Chine pour la manière dont elle améliore les infrastructures de technologie de l’information, ce qui bénéficie à l’ensemble des médias africains. Le Zimbabwe remercie la Chine d’offrir aux professionnels des médias africains des formations, a-t-elle dit, suggérant que des ressources devraient être allouées pour permettre à davantage de professionnels des médias de réaliser des reportages sur l’actualité africaine avec l’aide des médias africains, et réciproquement.

« Au lieu de se contenter d’un faible nombre de professionnels des médias formés en mandarin, ce devrait être un impératif majeur pour les écoles de proposer des formations en journalisme et en compétences des médias, y compris en langues étrangères, et l’un des langues principaux devrait être le mandarin », a-t-elle dit.

Kevin Ritchie, directeur exécutif régional de Independent Media, a estimé que l’appartenance de l’Afrique du Sud au groupe BRICS offrait à ce pays une opportunité de s’associer à une autre région du monde présentant de nombreuses similitudes en termes d’histoire et de défis à relever.

« Les BRICS nous offrent non seulement une réelle opportunité d’atténuer les risques économiques et sociaux, mais aussi spécifiquement une opportunité de contribuer à fournir une vision différente, ce qui est exactement notre objectif en tant que médias. Beaucoup de parties à l’extérieur du bloc BRICS, et en particulier au sein des pôles de pouvoir traditionnel, ont intérêt à voir les BRICS échouer ou à les ignorer tout simplement », a-t-il ajouté.

Les institutions de médias au sein du groupe BRICS ont le devoir de placer l’actualité du bloc au cœur de leur sommaire, selon M. Ritchie. Les médias des pays BRICS ont le devoir de présenter les opportunités économiques et les « success stories » de ces pays, a-t-il souligné.

« En tant que médias de Chine et d’Afrique du Sud, nous pouvons profiter de cette opportunité pour établir des liens, apprendre les uns des autres, et discuter des limites que nous pourrions rencontrer ou encore trouver des solutions à des problèmes qui sont en réalité commun pour nous tous, ce qui reflète les besoins de notre réalité », a dit M. Ritchie.

Andrew Kagwa Gathaara, responsable du journal kenyan Standard, a noté que des professionnels des médias chinois sont actuellement déployés auprès de médias africains, et qu’ils font également appel aux Africains pour raconter leur propre actualité.

Articulé autour du thème de « La Coopération gagnant-gagnant pour le progrès commun », le Forum des médias Chine-Afrique est organisé par le Bureau d’information du Conseil d’État de Chine, avec comme co-organisateurs l’agence de presse chinoise Xinhua, et le groupe sud-africain Independent Media.

Xinhua