Avec l’appui de l’Union Africaine, cette rencontre rassemble des experts des quatre pays riverains du lac Tanganyika à savoir le Burundi, la RDC, la Zambie et la Tanzanie. « Dans le lac Tanganyika, il y a un point de trijonction qui partage le Burundi, la Tanzanie et la RDC. C’est à partir de ce point que la frontière descend vers la Zambie », a indiqué le Général-Major Ildefonse Habarurema, président de la Commission nationale des frontières.
Dans ce lac, il a précisé que la frontière entre le Burundi et la RDC est déterminée par une ligne médiane. Actuellement, a-t-il nuancé, la préoccupation ne se situe pas au niveau de la délimitation mais de la digitalisation de la frontière. « Ce qui signifie montrer matériellement les points qui constituent la ligne médiane dans le lac ».
De son côté, ambassadeur Fred Gateretse Ngoga, du bureau du commissaire à la Paix et Sécurité et les Affaires politiques chargé du Programme Frontière de l’UA (PFUA) a souligné que le lac Tanganyika regorge plusieurs ressources. Il a évoqué les produits de la pêche, le gaz naturel, etc. « Et pour éviter des probables disputes, il faut matérialiser la frontière ».
Qu’en est-il des frontières terrestres ?
Pour le cas du Burundi, le Général-Major Habarurema a d’abord rappelé que sa frontière internationale tienne à trois textes juridiques : le protocole de Kigoma signé le 5 août 1924 entre l’Angleterre et la Belgique. La première colonisait le Tanganyika Territory et la deuxième s’occupait du Ruanda-Urundi.
Le second texte est, selon lui, l’arrangement du 14 mai 1910 entre l’Allemagne et la Belgique pour fixer la frontière entre la RDC et le Burundi.
Enfin, vient l’ordonnance N°21/58 du 31 janvier 1958 qui régit la frontière entre le territoire du Burundi et celui du Rwanda. Dans le souci d’éviter des affrontements, l’UA a recommandé à ses Etats membres de vider les problèmes et les questions liées aux conflits frontaliers.
Ainsi, depuis 2014, a-t-il signalé, différentes commissions d’experts statuent sur cette question de matérialisation et de démarcation des frontières internationales. « En effet, suite aux actions humaines, aux effets des changements climatiques, … des bornes installées, des ruisseaux ou rivières servant de frontières peuvent disparaître ».
Ce qui crée des conflits, confirme ambassadeur Fred Gateretse Ngoga, du bureau du commissaire à la Paix et Sécurité et les Affaires politiques chargé du PFUA. D’après lui, seulement 35 % des frontières sont déjà matérialisées. « Et à l’heure actuelle, il y a au moins 100 conflits liés aux frontières ».
Le Programme Frontière de l’UA (PFUA) a été établi en 2007 par les Chefs d’Etats et des gouvernements africains après avoir constaté qu’il existe des problèmes des frontières non délimitées et matérialisées.