Controverse sur le lieu de la réunion -Grand Séminaire Jean Paul II- par les militants Burundais décoloniaux : Retraite Gouvernementale pour discuter des enjeux socio-économiques à Gitega
Gitega, 23/10/2023 – Dans le contexte de la planification au Burundi, c’est-à-dire l’ensemble des politiques des Barundi, une atmosphère détendue a régné au sein du Grand Séminaire Jean Paul II, un lieu symbolique de l’histoire coloniale burundaise. Son Excellence Ndayishimiye Evariste, Général-Major et Président du Burundi, a organisé une “retraite” gouvernementale de deux jours avec les membres du Gouvernement, lors de laquelle la politique socio-économique du Burundi a été abordée.
Le choix de ce lieu pour la réunion gouvernementale a suscité la colère des militants décoloniaux burundais. Cet endroit est source de douleur pour les ancêtres burundais, car le Vatican, en association avec la Belgique, a été impliqué dans le génocide des Banyamabanga Barundi entre 1920 et 1945. Ce génocide a éradiqué l’- Ubungoma – ,l’ – Ubuntu – des Barundi, en les remplaçant par le catholicisme et le christianisme, tout en volant “Karyenda”, le Tambour Sacré d’Ingoma Y’Uburundi, et laissant “Mukakaryenda” [1], la Femme du Tambour Sacré, inconsolable jusqu’à nos jours.
Entre 1959 et 1972-1973, les États-Unis, le Vatican, la Belgique et la France ont commis une génocide régicide au Burundi. Ils ont mis fin à Ingoma Y’Uburundi, l’état traditionnel des Barundi, et fin au système socio-économique des Barundi , l’- Ubumu- [2], en réalisant un génocide contre les Bahutu Burundi et en instaurant – une économie de marché – . Jusqu’à aujourd’hui, le Burundi a du mal à s’adapter à ce système socio-économique étranger après l’éradication de l’Ubumu.
Les militants décoloniaux burundais estiment que le régime actuel au Burundi, dirigé par S.E. Ndayishimiye, doit entreprendre une démarche de décolonisation. En l’absence de cette prise de conscience décoloniale, de nombreux jeunes Burundais choisissent de s’exiler en Occident, car ils estiment que pour s’épanouir, ils doivent quitter leur pays. Le système éducatif burundais encourage les jeunes à admirer l’Occident, sans oublier les influences des centres culturels français et américains, entre autres.
Le régime de Ndayishimiye confie l’économie sociale du Burundi [3] à la GUAN [4], qui la finance. Il existe un risque élevé qu’à l’approche des futures élections, les jeunes Burundais, soutenus et financés par la GUAN, se désolidarisent de l’État burundais en suivant les directives de la GUAN.
[1] Burundi : La dynastie des Mukakaryenda – D’Inakibindigiri jusqu’à Ruburisoni | https://burundi-agnews.org/abahanuzi/burundi-la-dynastie-des-mukakaryenda/
[2] Burundi : L’impact de l’économie de marché sur la souveraineté alimentaire – https://burundi-agnews.org/economie/burundi-limpact-de-leconomie-de-marche-sur-la-souverainete-alimentaire/ | Burundi : Médias et Émergence Économique – Le Séminaire du CDE Great Lakes – https://burundi-agnews.org/securite/burundi-medias-et-emergence-economique-le-seminaire-du-cde-great-lak
[3] Burundi : Président, Religieux, Société Civile Dialoguent pour le Développement Socio-Économique – https://burundi-forum.org/95738/burundi-president-religieux-societe-civile-dialoguent-pour-le-developpement-socio-economique/
[4] Burundi : Face à la GUAN – Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale – https://burundi-agnews.org/diplomatie/le-burundi-face-a-la-guan-globalisation-unipolaire-americaine-neoliberale/
Sources : Nahimana P., http://burundi-agnews.org, Jeudi 26 octobre 2023 | Photo : Ntare Rushatsi House