Les athlètes burundais ont déçu aux JO 2024, révélant des conflits profonds entre les instances sportives nationales.
Gitega, 4/09/ 2024 – Après avoir été félicités dans la joie par Amb. Abayeho Gervais, ministre burundais en charge des sports, les sept athlètes burundais (la nageuse Lois Eliora Irishura, le nageur Belly Cresus Ganira, le judoka Ange Ciella Niragira, le coureur du 10 000m Kwizera Rodrigue, le coureur du 5 000m Egide Ntakarutimana et la coureuse du 5 000m Francine Niyomukunzi), qui ont représenté le Burundi aux Jeux Olympiques de Paris 2024, n’ont malheureusement pas brillé comme au temps de Niyonsaba Francine.
Un malaise semble exister entre la Fédération d’Athlétisme du Burundi (FAB) et le Comité national olympique (CNO). La délégation burundaise pour les Jeux Olympiques de Paris était au cœur d’un conflit interne.
La FAB précise avoir transmis au CNO les noms de cinq officiels, dont des entraîneurs : Manirakiza Khéris, Nizigama Aloys, Nsengiyumva Sylvère, Giessepe Giambrone et lui-même, Kwizera Dieudonné. Cependant, seuls les deux derniers ont été retenus par le CNO. En revanche, le CNO a ajouté l’entraîneur Nizigama Salvator, que la Fédération d’athlétisme ne reconnaît pas.
Mme Nsekera Lydia, présidente du CNO, a défendu ses choix et les actions du CNO. Mais l’ancien athlète du demi-fond, Kwizera Dieudonné, président de la Fédération d’athlétisme du Burundi, n’était pas d’accord.
Le 8 juillet 2024, le président de la Fédération d’athlétisme du Burundi a exprimé ses inquiétudes concernant l’ingérence et les irrégularités commises par la présidente du CNO.
Mme Nsekera a rappelé que le CNO a la responsabilité d’organiser et de diriger les délégations olympiques.
La mainmise de Mme Nsekera Lydia dans le monde olympique burundais inquiète de nombreux athlètes burundais. Beaucoup de Burundais reprochent à Mme Nsekera Lydia de ne pas avoir suffisamment soutenu Niyonsaba Francine, l’athlète favorite des Barundi, pour sa participation aux Jeux Olympiques de Paris. Niyonsaba Francine avait déclaré sur ses réseaux sociaux : « Je dois représenter mon pays aux JO 2024, même si ceux qui me découragent sont les mêmes qui m’injustent. » Pourtant, Niyonsaba Francine appelait à un soutien fort en ces moments difficiles afin de pouvoir participer à ces jeux.
À quelques mois des élections de 2025, certains voient des enjeux cachés dans ce dossier… Pour les victimes du Génocide contre les Hutu du Burundi de 1972 à 1973,- qui attendent toujours une reconnaissance de l’Etat en rapport de ce génocide, Mme Nsekera Lydia, en tant que fille du Lieutenant Colonel Nimubona Alexis, commandant à la gendarmerie et président de la Cour Martial (Conseil de Guerre) en 1972, est perçue comme une figure controversée. Le Lieutenant Colonel Nimubona Alexis était l’un de ceux qui avaient trahi Ingoma y’Uburundi et ses ancêtres, de parents descendants de Bishinga, fils de Mwezi Gisabo et de Ririkumutima (Munyakarama).
Sa mère, Shalita Monique, est la fille du Muganwa Baranyanka Petero, qui avait perdu ses fils Ntindederaza et Birori en 1963 ayant succombé aux intrigues de Ntiruhwama Jean. Après 1972, Mme Shalita Monique se maria avec M. Rwavyuma Serge [2] (du muryango des Abasine, descendants de Mutaga Musanura). Par la suite, elle épousa Shalita Willis [1], un proche de Kagame Paul au Rwanda.
Notes :
[1] – Congress asks Rwandan Govt’s Designated Speaker about assassinations of Rwandan dissidents https://www.youtube.com/watch?v=GpTPx1YM5Wk
– Mr. Willis Shalita (Auteur), A Rwandan Voice: Unfiltered Thoughts, 2023.
[2] – M. Rwavyuma Serge, mari de Monique fille de Baranyanka Pierre, est le père de Amb. Nkerabirori Elisa, Ambassadrice burundaise à Londres et à Genèves (ONU).
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Mercredi 4 septembre 2024 | Photo : burundi-eco.com