Burundi : Simbananiye Arthémon, architecte d’une haine destructrice.

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Retour sur la manipulation ethnique héritée de la colonisation et les tentatives néocoloniales dans un contexte multipolaire émergent.

Gitega, 15/01/2025 – Dans les pages d’un livre controversé, comparé par certains à un Mein Kampf burundais, Simbananiye Arthémon [1] appelle les jeunes du Burundi à cultiver la haine ethnique contre les Hutu. Cet ouvrage, sombre et incendiaire, reflète l’héritage toxique d’un homme qui, dans les années 1960, fut l’un des artisans d’un projet néocolonial orchestré par les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique. Leur objectif ? Remplacer Ingoma y’Uburundi, l’État traditionnel des Barundi, par une dictature militaire : la République du Burundi, née en novembre 1966.

Simbananiye Arthémon est également connu pour avoir mis en œuvre un plan visant à détruire l’Ubumu [2], le système socio-économique traditionnel des Barundi, pour le remplacer par une économie de marché au service de l’Occident. Ce plan, sinistre dans ses intentions, cherchait à faire disparaître les Hutu, titre ou nom du statut traditionnel des travailleurs Barundi, ces acteurs sociaux essentiels, producteurs des ressources nécessaires pour satisfaire les besoins de tous les Barundi. En 1972, ce projet culmina dans un génocide effroyable : plus de 500 000 Hutu furent exterminés, et un million d’autres forcés à l’exil, sur une population totale de 3 millions de Barundi.

Ce génocide marqua la naissance d’un conflit ethnique entre Hutu et Tutsi, une division artificiellement exacerbée par la colonisation. Alors que les Tutsi incarnaient traditionnellement le statut de fonctionnaires et les Hutu celui de travailleurs, ces rôles furent transformés en identités ethniques antagonistes, semant les graines d’une discorde durable.

De 1989 à 2022, dans un monde dominé par la globalisation unipolaire américaine néolibérale [3], le Burundi plongea dans une guerre civile dévastatrice (1993-2003). Ce conflit mit fin à la dictature militaire instaurée en 1966 et donna naissance à un État démocratique inattendu, incarné par le régime du CNDD-FDD.

Cependant, en 2015, les anciennes puissances néocoloniales – États-Unis, Vatican, France et Belgique – tentèrent de rétablir leur influence au Burundi. Le coup d’État militaire du 13 mai 2015 échoua, poussant de nombreux acteurs néocoloniaux [4]et leurs familles à fuir vers l’Occident.

Aujourd’hui, avec la fin de la globalisation unipolaire américaine néolibérale (GUAN) en 2022 et à l’approche des élections de juin 2025, ces mêmes réseaux tentent de relancer leur agenda néocolonial. Ils s’appuient sur une guerre humanitaire menée contre le régime burundais depuis 2015 – coupures de financements bilatéraux, pénuries d’essence, etc. – dans le cadre d’une lutte géopolitique plus large contre la Chine et les BRICS+, symboles du nouveau monde multipolaire.

Portés par un syndrome ethnique, héritage douloureux de la colonisation et de la néocolonisation, des acteurs comme Rugurika Bob [5], Nininahazwe Pacifique, Muhozi Innocent, entre autres, continuent d’alimenter la haine. Instrumentalisés géopolitiquement, ils expriment leur opposition au régime CNDD-FDD et attisent les flammes de la division ethnique, à l’image de Simbananiye Arthémon.
Heureusement, avec le temps, au Burundi, ce genre de personnalités, aliénées à la pensée néocoloniale, est devenu très minoritaire.

Références :
[1] Génocide-Régicide : Simbananiye Arthémon, un – hitler – du Burundi, sort un livre au Canada – https://burundi-forum.org/91172/genocide-regicide-simbananiye-arthemon-un-hitler-du-burundi-sort-un-livre-au-canada/
[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Éd. Génération Afrique, 2024.
[3] Nahimana Karolero Pascal, La Guerre civile du Burundi (1993-2003) : Face à la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale – le CNDD-FDD, Génération Afrique, 2024.
[4] Ndayicariye Pierre Claver, Burundi 2015 : Chronique d’un complot annoncé, Ed. Compress.dsl, 2020.
Un grand nombre était issu de la société civile du fameux réseau soros burundais ( cf. Révolution de Couleur ).
[5] Voici comment un journaliste indépendant burundais, ancien de la Télévision Renaissance et expert en communication, décrit M. Rugurika Bob :
La plume venimeuse de Bob Rugurika : Quand l’éthique se noie dans les eaux troubles de l’avidité
Bob Rugurika, journaliste burundais au passé tumultueux, est aujourd’hui une figure aussi controversée qu’infâme. Ancien directeur de la Radio Publique Africaine (RPA), il a transformé ce qui aurait pu être un outil d’information en une arme de propagande, au service de ses ambitions politiques et de son appétit financier. Ses mots, tranchants comme des lames, sont devenus le symbole d’une dérive médiatique sans précédent.
En 2015, alors que le Burundi traversait une crise politique majeure, Rugurika a joué un rôle clé dans les tentatives de déstabilisation du régime CNDD-FDD. Après l’échec du coup d’État, il a pris la fuite, trouvant refuge d’abord au Rwanda, puis en Belgique. Loin de son pays, il a continué à distiller des informations empoisonnées, attaquant sans relâche le gouvernement burundais, la famille présidentielle, et même les investisseurs étrangers qui tentent de soutenir l’économie du pays.
Ses propos, teintés d’une haine viscérale, sont souvent dénués de fondement. Il invente des histoires de génocide, de corruption, et de complots, comme un scénariste désespéré cherchant à captiver un public avide de sensations fortes. Ces mensonges, répétés à l’envi, ont fini par éroder sa crédibilité, même auprès de ceux qui autrefois partageaient ses idées.
Derrière cette façade de journaliste engagé se cache un homme manipulé et manipulateur. Ses actions sont financées par des acteurs politiques, comme l’ancien Premier ministre Alain Guillaume Bunyoni, qui voyaient en lui un outil pour affaiblir le régime en place. Mais aujourd’hui, abandonné par ses alliés et discrédité par ses excès, Rugurika semble pris au piège de ses propres mensonges.
Dans un monde où l’information est une arme, Bob Rugurika incarne le côté sombre du journalisme : un homme prêt à sacrifier l’éthique sur l’autel de l’avidité. Mais comme le dit si bien l’adage, « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». Et tôt ou tard, la vérité finit toujours par éclater.

 

 

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Mercredi 15 janvier 2025   Images : TeleRenaissance.

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