Burundi / CNDD-FDD : La vision Ndayishimiye 2040-2060 comme une révolution culturelle

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Une retraite des nouveaux députés CNDD-FDD pour se préparer à relever les défis sociopolitiques et économiques pour construire un Burundi fort et uni, fidèle à ses racines.

Gitega, 7/07/2025 – Dans le but de bien préparer les représentants du peuple qui siégeront à l’Assemblée nationale pour la période 2025-2030, une retraite a été organisée. Le très populaire Ndikuriyo Réverien, Secrétaire Général du parti CNDD-FDD, a réuni les députés récemment élus pour réfléchir ensemble à leurs futures responsabilités. Il leur a rappelé qu’ils ont été choisis par le peuple burundais, qui attend beaucoup d’eux, insistant particulièrement sur le rôle du député dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens.

Le Burundi, aussi connu sous le nom d’Ingoma y’Uburundi, est un État millénaire fondé sur une organisation politique unique : Ingoma, la dyarchie sacrée entre le tambour Karyenda et le Mwami, niché au cœur de Kama, nom traditionnel de l’Afrique [1]. Le pays a traversé une longue période difficile durant la colonisation (1878-1962), marquée par des ingérences, qui persistent aujourd’hui encore, incarnées par la « Croix et la Bannière » [2]. Le défi actuel du Burundi est de se relever en tirant parti du nouvel ordre mondial multipolaire. En février 2025, l’Union africaine (UA) a franchi une étape historique en adoptant une résolution qualifiant la colonisation européenne (XVe-XXe siècles) de crime contre l’humanité, marquant un tournant dans la réparation mémorielle.  En 1966, soit quatre ans après son indépendance proclamée en 1962, un coup d’État militaire renversa Ingoma pour instaurer une République, un État néocolonial. Avec le génocide de 1972 contre les Hutu [3] du Burundi [4], l’Ubumu (signifiant « à la manière de la mère, de maman » : la femme Tambour Mukakaryenda), système socio-économique traditionnel des Barundi, fut détruit et remplacé par une économie de marché occidentale. Depuis son indépendance, le Burundi s’efforce de reconstruire son identité tout en affrontant les lourdes séquelles de la colonialité [5], c’est-à-dire la persistance des structures de domination héritées du colonialisme, même après la fin officielle des empires coloniaux. Chaque Murundi se doit de cultiver cette conscience historique.

À partir d’aujourd’hui, pour les prochaines décennies, les Barundi doivent évoluer vers une période de transition pour se retrouver. À l’instar de Mao pour la Chine, la vision Ndayishimiye 2040-2060 doit être une véritable révolution culturelle pour les Barundi.  Sur le plan politique, l’État républicain demeure. Cependant, dans les années à venir, un État parallèle doit se mettre en place. Le Burundi doit à nouveau vivre à la manière du Tambour (Ubungoma), dont les sons résonnent depuis des millénaires à chaque grande occasion. Il faut d’abord relancer les miryango, comme cela avait commencé à l’époque de Nkurunziza. Autour du Chef des Barundi (actuellement S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major), il ne faut jamais oublier le Tambour ( Représenté par une femme ) au Palais Ntare Rushatsi House.  Un peu comme en Ouganda,  les partis politiques doivent coexister avec les miryango, et les parlementaires avec les représentants des miryango, que sont les Bataka (chefs de tous les miryango des Barundi). Ensemble, parlementaires et Bataka doivent organiser l’État avec le Chef des Barundi (S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major), en respectant le contrat d’alliance ou d’entente entre tous les miryango des Barundi, soit notre Constitution.  Sur le plan socio-économique, le CNDD-FDD a tenté depuis 2005, dans un contexte mondial néolibéral d’économie de marché, de moderniser le système socio-économique burundais en décentralisant, donnant un rôle important aux communes, en encourageant l’esprit d’initiative via l’utilisation des microcrédits, et en modernisant la gestion du territoire. Ici, désormais, les Barundi doivent privilégier l’Ubumu comme plan socio-économique, puis le réguler si nécessaire. L’économie de marché peut demeurer, mais uniquement comme politique commerciale extérieure.  En politique étrangère, l’essentiel doit être la politique de défense : mettre en place l’African Standby Force (ASF). Aujourd’hui, pour le Burundi et l’Afrique (Kama), il est vital de mettre en place cette force que Khadafi avait financée. Malheureusement, elle fut stoppée par la Bannière, avec l’assassinat de Khadafi en 2011, un an avant son lancement officiel. Il faut une armée pour soutenir l’ Alliance des États du Sahel (ASF) , la RDC, le Soudan, etc.

Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[2] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[3] Selon l’Ubungoma, Hutu désignent « l’être du lieu du tambour sacré Karyenda », une force nourrissant les sons du Tambour Sacré en énergie ou productrice des ressources nécessaires pour satisfaire les besoins des miryango (les sons du Tambour, les familles) du Burundi, pays lui-même appelé Ingoma, le Tambour. Ainsi en 1972, les Hutu, piliers de l’Ubumu, furent ciblés et tués en raison de ce rôle fondamental.
[4] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi : Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
[5] Sindayigaya Jean-Marie, Renaissance de l’Afrique par les Valeurs de l’Africanité-Ubuntu, Bruxelles, 2023.

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Mardi 8 juillet 2025 | Photo : Intumwa Burundi

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