Deux décennies après la guerre civile, le CNDD-FDD célèbre ses acquis, sa jeunesse et ses perspectives face aux défis mondiaux.
Gitega, 28/08/2025 (BdiAgnews) – En présence du très populaire Ndikuriyo Réverien, Secrétaire général du CNDD-FDD, entouré de toutes les hautes personnalités de la première formation politique du pays, les festivités ont débuté dans l’enceinte de l’Université Polytechnique de Gitega. Des délégations venues d’Afrique du Sud –ANC-, du Tchad – Mouvement Patriotique du Salut, représenté par Aziz Mahamat Saleh – et de Zambie – United Party for National Development, représenté par le camarade Gilbert Liswaniso – avaient également fait le déplacement.
S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, Président du Burundi et Président du Conseil des Sages du CNDD-FDD, accompagné de son épouse, S.E. Ndayubaha Angéline, Première Dame du Burundi, s’est joint aux Bagumyabanga, militants du CNDD-FDD, pour célébrer du 28 au 29 août 2025 les vingt ans du parti à la tête du pays, ainsi que la neuvième édition de la journée « Imbonerakure Day ». La thématique retenue était : « 20 ans de stabilité politico-sécuritaire : Tremplin d’une jeunesse engagée pour le développement du Burundi ».
Dans son discours, le Président Ndayishimiye a salué les acquis de la gouvernance du CNDD-FDD, présenté comme un parti bâtisseur de paix et de démocratie, malgré son origine marquée par la lutte contre la tyrannie et l’oppression. Il a invité les militants à consolider ces acquis dans tous les domaines socio-économiques afin d’en faire un véritable levier pour l’émergence du Burundi. Selon lui, la résilience, la maturité et la force d’un Burundi désormais debout ne sont plus à démontrer.
Cette conférence, dite scientifique, a rassemblé les leaders du CNDD-FDD, les représentants des partis politiques agréés au Burundi ainsi que ceux des associations. L’objectif était de dresser un bilan et de mettre en lumière les grandes réalisations dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures, de l’éducation, de la santé, de la paix et du développement local.
Le Burundi, Ingoma y’Uburundi [1], est en guerre avec « la Croix et la Bannière » [2] depuis le XIXᵉ siècle jusqu’à nos jours. Entre 1959 et 1972-1973, « la Croix et la Bannière » détruisit l’État et le système socio-économique traditionnels des Barundi – « Ingoma » et « Ubumu » – en les remplaçant par une République (un État néocolonial, une dictature militaire) et une économie de marché (le capitalisme). Une élite néocoloniale « Hima » burundaise fut alors mise en place.
Dans les années 1990, une véritable fissure apparut au sein de « la Croix et la Bannière ». Les USA menaient une guerre géopolitique contre la France en Afrique, une « guerre froide africaine », particulièrement dans la région des Grands Lacs. Pour séduire les peuples africains, la France – puissance coloniale meurtrière et prédatrice – lança une vague de démocratisation face aux dictatures militaires que les États-Unis souhaitaient maintenir.
Le Burundi du dictateur Buyoya Pierre (UPRONA) entra dans le processus démocratique dès 1992. En 1993, les États-Unis, qui avaient misé d’abord sur Gahutu Rémi (PALIPEHUTU) dans les années 1980, puis sur l’ex-dictateur Bagaza Jean-Baptiste (PARENA), se retrouvèrent en compétition avec Buyoya, soutenu par la France. Les élections démocratiques portèrent Ndadaye Melchior (FRODEBU) au pouvoir, mais il fut aussitôt assassiné par Buyoya et ses alliés français, rappelant aux Américains qui dominait le jeu au Burundi. Ce meurtre déclencha une guerre civile [3], marquée par l’émergence du CNDD-FDD. En 1998, après la Déclaration de Saint-Malo, la France céda progressivement du terrain face aux États-Unis en Afrique. La guerre civile burundaise prit fin avec l’arrivée inattendue du leadership du CNDD-FDD. Dès 2005, ce dernier lança une politique en phase avec le néolibéralisme de l’époque : décentralisation du pays et modernisation du système socio-économique.
En 2015, alors que les États-Unis menaient une guerre géopolitique contre la Chine dans la région, ils tentèrent, avec leurs alliés regroupés sous « la Croix et la Bannière », de renverser le CNDD-FDD et de rétablir un régime « Hima » (les acteurs néocoloniaux burundais) au Burundi. L’opération échoua : le coup d’État militaire du 13 mai 2015 [4] fut déjoué.
De 2015 à 2021, le pays subit les sanctions socio-économiques imposées par « la Croix et la Bannière ». Mais, malgré l’émergence d’un nouveau monde multipolaire, le Burundi, entre 2022 et 2025, au lieu de s’émanciper des chaînes de la Colonialité dans la continuité de l’ère Nkurunziza, renoua ses relations avec « la Croix et la Bannière », laquelle leva alors ses sanctions socio-économique.
Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[2] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[3] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[4] Ndayicariye Pierre Claver, Burundi 2015: Chronique d’un complot annoncé, Bujumbura, Compress, 2020.
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Vendredi 29 août 2025 | Photo : Ntare Rushatsi House, Le Renouveau, Intumwa, Senat.bi