Face aux crises cycliques violentes, Ndayicariye Pierre Claver insiste sur la vérité comme pilier de réconciliation, refusant les mensonges d’État et posant des actes de guérison nationale.
Gitega, 1/11/2025 – Sur son compte X, le très respecté Ndayicariye Pierre Claver, président de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi, est revenu sur l’« octobre noir de 1961 ». « Après l’assassinat du (Muganwa) Rwagasore Louis, l’UPRONA est entrée dans une zone de turbulence. Intrigues. Fragilité. Suite à cette tragédie, le Muganwa Baranyanka Pierre perdit deux de ses fils : (Muganwa) Ntidendereza Jean-Baptiste et (Muganwa) Birori Joseph [1], le 15 janvier 1963. La CVR a clarifié ce dossier. Les responsabilités ont été dégagées… Les deux reposent au cimetière de Mushasha, à Gitega, aux côtés de (leurs cousins) (Muganwa) Ntakiyica Jean-Baptiste , de (Muganwa) Nahimana Antoine et du Grec Michel Iatrou (le tueur de Rwagasore) ».
Au Burundi, la CVR enquête sur la période s’étendant de 1885 à 2008, englobant notamment les ères de la colonisation, de l’« indépendance » et de la globalisation unipolaire américaine néolibérale (GUAN) (1989 à 2022) [2]. Pour Ndayicariye Pierre Claver , l’impératif de réconciliation est particulièrement exigeant dans un pays miné par des crises violentes et cycliques. Il faut regarder la vérité en face, refuser les mensonges d’État et des individus, et poser des actes concrets de paix. La vérité doit être au service de la réconciliation.
De 1959 à 1966, la « Croix et la Bannière » [3] (Vatican, France, Angleterre, Allemagne, Belgique et États-Unis) avait décidé de mettre fin à Ingoma y’Uburundi, l’État traditionnel des Barundi. Dans un premier temps, les Banganwa – tels Rwagasore Louis, Ntidendereza Jean-Baptiste, Birori Joseph, Ntakiyica Jean-Baptiste, Nahimana Antoine et Kamatari Ignace – ont été éliminés lors de ce génocide colonial (et néocolonial) contre les Baganwa du Burundi. Cela s’est conclu par un régicide qui a échoué en 1965 (Mwami Mwambutsa Bangiricenge ayant réussi à s’enfuir in extremis), mais qui a été concrétisé en 1972 avec l’assassinat du Mwami Ntare Ndizeye [4].
Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Burundi : La diaspora burundaise – Du monde, de Belgique et d’ailleurs – Histoire, trajectoires et ancrage, Bruxelles, Génération Afrique, 2025.
[2] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003) : Face à la globalisation unipolaire américaine néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[3] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.
[4] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 3 novembre 2025 | Photo : President CVR du Burundi