Burundi / Bilan 2025 : Présidence – Planification, Vision 2040-2060, Multipolarité et Décolonisation.

PRESIDENCE

Sources : Décrets présidentiels 2025 | Sites officiels : presidence.bi, assemblee.bi, burundi-agnews.org, RTNB.bi | Rapports CNIDH, CVR, Ministères.

L’année 2025 a vu le Président burundais S.E. Ndayishimiye Évariste, Général-Major, à travers la victoire de sa formation politique – le CNDD-FDD – aux élections de 2025, consolider son mandat à travers une planification nationale recentrée sur la souveraineté économique et l’ancrage multipolaire. Tout en maintenant une diplomatie sélective avec l’Occident (USA, UE, Vatican) – qualifié « d’ennemi historique » par les panafricanistes décoloniaux burundais en raison du passé colonial et des tensions post-2015 –, le Burundi a renforcé ses alliances avec les puissances émergentes (Chine, Russie, Vietnam) et accru son leadership régional (UA, EAC, SADC). Cette orientation stratégique s’est concrétisée par un remaniement gouvernemental, l’accélération des réformes administratives et une priorité accordée aux secteurs miniers, énergétiques et infrastructurels, dans la continuité de la vision présidentielle 2040-2060.

Gitega, 13/11/2025 – Sous l’autorité du Président du Burundi, S.E. Ndayishimiye Évariste, Général-Major, appuyé par le Vice-Président du Burundi, S.E. Bazombanza Prosper, et la Première Dame, S.E. Ndayubaha Angeline, la PLANIFICATION BURUNDAISE a poursuivi en 2025 son objectif central : garantir l’HARMONIE SOCIALE comme baromètre du bien-être des Barundi. Suite à la victoire électorale du CNDD-FDD validée en juin 2025 et à la formation d’un nouveau gouvernement en août 2025, cette planification s’est articulée autour d’une RÉGULATION soutenue des déséquilibres administratifs, économiques et sécuritaires. L’action présidentielle a ainsi conjugué stabilité politique post-électorale, relance économique et cohésion sociale, confirmant la continuité d’une gouvernance axée sur l’équilibre social et le développement national.

Conformément au mandat confié par le CNDD-FDD, premier parti du pays, cette feuille de route présidentielle a articulé plusieurs axes prioritaires visant à renforcer l’harmonie sociale et le développement du pays :

1. Une année électorale sous le signe de la continuité

L’année 2025 au Burundi a incarné une continuité politique affirmée, avec la large victoire du CNDD-FDD aux élections législatives, communales et présidentielles, confirmée par la Cour constitutionnelle. Le CNDD-FDD réélu triomphalement, le Président Ndayishimiye Évariste a consolidé son autorité en nommant immédiatement Ntahontuye Nestor comme Premier Ministre et en procédant à un remaniement gouvernemental (décrets n°s 100/001 à 100/003 du 5 août 2025).

La campagne électorale 2025, lancée à Kiremba, a mobilisé des foules massives lors de rallies géants, portée par un discours présidentiel focalisé sur la souveraineté nationale, l’empowerment de la jeunesse et une lutte implacable contre la pauvreté, renforçant l’hégémonie du parti CNDD-FDD.

2. Gouvernance 2025 : la refonte de l’État par décret présidentiel

En 2025, la gouvernance burundaise s’est caractérisée par une régulation intensive via plus de 100 décrets présidentiels, touchant tous les secteurs pour assainir l’administration et consolider le pouvoir central.

Le Président Ndayishimiye a organisé une recomposition massive du leadership : nomination du Premier Ministre Ntahontuye Nestor (décret n°100/001, serment le 5 août) et remaniement gouvernemental (n°100/003), suivis de 5 nouveaux gouverneurs (3-9 juillet), 42 administrateurs communaux (présentations personnelles de septembre à novembre, ex. Rwarukundo Calixte à Mwaro, Irakoze Diane à Kiganda), et restructurations en sécurité (révocations FDNB/PNB via n°s 100/047, 100/057), justice (Président/Vice Cour des Comptes, 9 746 titres fonciers délivrés pour 15,7 milliards BIF) et économie (administrateurs Sonalek Mining, BNDE, BRB, OBR, ADB).

La réforme territoriale – adoption unanime d’une loi réduisant à 5 provinces (contre 18) et 42 communes (contre 119) – vise l’efficacité et la lutte anti-corruption, alignée sur la Vision 2040-2060. Des sanctions exemplaires ont ciblé destitutions (Dr Sahabo Christophe pour non-assistance, trafiquants à Rutana, lynchage à Tangara) et audits (écart de 8,5 milliards BIF dans les loyers immobiliers de l’État, rationalisation lancée en novembre ; dissolution FIGA le 6 novembre).

Réformes sectorielles incluant la digitalisation fiscale (26 février), révision de la loi sur les finances publiques et création de l’ABREVPA, renforçant un État centralisé au nom de la performance et de la méritocratie.

3. Planification économique 2025 : mines, agriculture et énergie comme leviers de souveraineté

En 2025, le Burundi a fait de l’économie un pilier de souveraineté, priorisant les mines, l’agriculture et l’énergie dans sa Vision 2040-2060. Le secteur minier a accéléré avec des visites présidentielles (Tura wolframite le 8 novembre, Busoni or le 7 novembre, Shombo cassitérite le 16 octobre) et le lancement d’exportations responsables (8 et 28 octobre : 175 tonnes de cassitérite, wolframite, coltan), générant 7,77 milliards BIF (2,68 MUSD).

L’agriculture a visé l’autosuffisance : production rizicole multipliée par 4 (jusqu’à 12 t/ha via appui chinois), campagne d’avocatiers pour 85 millions de tonnes/an (600 MUSD export), récolte exemplaire de 7,5 ha de riz hybride par le Président ; filières renforcées (riz, avocat, cuir, pomme de terre) avec engrais subventionnés (24 septembre) et PPP agro-pastoraux (6 octobre).

L’énergie a progressé vers l’objectif de 500 MW (166 MW atteints), avec inaugurations du barrage Jiji-Mulembwe (25 juin), Mubarazi (6 janvier) et Ruzibazi (15 MW chinois). Infrastructures structurantes incluant le chemin de fer Uvinza-Musongati (2,14 milliards USD avec Tanzanie) et modernisations TDC (écoles, centres de santé, routes anti-érosion à Tangara le 25 octobre).

Partenariats clés : accords FMI (6 novembre), BAD (12 mai), BM (2 octobre), Qatar (180 milliards USD promis le 18 août).

Cependant, les panafricanistes décoloniaux burundais critiquent cet ancrage néolibéral (FMI/BM/FIDA, diaspora via Semaine du 1er août), favorisant une « globalisation unipolaire américaine néolibérale » au détriment de l’autonomie, alors que le monde est devenu multipolaire. Cette stratégie économique s’est appuyée sur des réformes sectorielles incluant la rationalisation du patrimoine immobilier de l’État et les Travaux de Développement Communautaire (TDC) pour les infrastructures locales.

4. Finances publiques 2025 : le Parlement renforce son contrôle budgétaire

La nouvelle législature 2025-2030 de l’Assemblée nationale a exercé un rôle actif dans la planification financière, avec l’adoption de la loi budgétaire et la promotion du budget-programme. Les députés ont accéléré la digitalisation de la fiscalité communale et imposé des indicateurs vérifiables pour le suivi de la dette publique. Les commissions parlementaires ont parallèlement évalué les politiques sectorielles, notamment dans les domaines agropastoral et énergétique.

5. Sécurité nationale et stabilité régionale : renforcement militaire et diplomatie défensive en 2025

En 2025, le Burundi a poursuivi la restructuration de ses forces de défense (FDNB) et de police (PNB) via une série de décrets présidentiels.

Face à la menace rwandaise persistante – marquée par le soutien au M23 en RDC de la part des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE –, le pays a adopté une posture hybride, alliant déploiement des troupes burundaises en RDC dans le cadre de cadres bilatéraux et régionaux (EAC-SADC), démentis fermes concernant toute collaboration avec les FDLR (février 2025 et juillet 2025), et une vaste réorganisation interne de ses forces (décrets de révocation, retraites anticipées et promotions, n°s 100/085, 100/069, 100/070 pour la FDNB ; 100/077, 100/040 pour la PNB).

Le Ministère de la Défense a réalisé 97 % de ses objectifs annuels (juillet), avec des formations intensives (150 commandos brevetés en septembre, 32 parachutistes en août) et une sécurisation efficace des élections de juin.

Sur le plan géopolitique, une « rupture majeure » est intervenue avec la lettre du 27 juin 2025, révélant les dessous de la « guerre humanitaire » menée contre le Burundi depuis 2015, amplifiée par l’engagement burundais pour stabiliser le Kivu en RDC. La coopération militaire s’est élargie avec le Vietnam (visite à Hanoï), la Russie (discussions BRICS+ avec Sassou-Nguesso) et la Chine, parallèlement à une participation active aux sommets SADC-EAC, à des plaidoyers onusiens sur les Grands Lacs et à des engagements renforcés au Sahel.

Priorités internes : lutte contre la criminalité économique (fraudes sévèrement sanctionnées à Kayanza) et consolidation de la stabilité au service de la Vision 2040-2060, dans un contexte régional exigeant une vigilance accrue.

6. Justice 2025 : réformes structurelles et poursuite de la réconciliation nationale

La planification judiciaire de l’année a suivi trois axes prioritaires. Sur le plan structurel, le lancement de l’année judiciaire 2025-2026 a mis l’accent sur l’indépendance des juges et la réduction des délais de traitement des dossiers, accompagné d’un renforcement de la Cour constitutionnelle et de la Cour des Comptes. La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) a poursuivi ses travaux de mémoire à travers des exhumations à Makebuko et la résolution des litiges fonciers historiques. Enfin, la CNIDH, réaccréditée de statut A, a intensifié son action pour la protection des droits humains, avec une attention particulière portée aux populations vulnérables.

7. Diplomatie 2025 : le Burundi s’impose sur l’échiquier continental et multipolaire

En 2025, la diplomatie burundaise a marqué un pivot stratégique vers la multipolarité, renforçant les liens avec le Vietnam (projets eau et défense en avril/septembre), le Japon (TICAD9 en août, dons médicaux de 8 milliards BIF), la Tanzanie (lancement du chemin de fer Uvinza-Musongati en août) et les BRICS+ (discussions avec Sassou-Nguesso en janvier), tout en consolidant son rôle continental : élection du Président Ndayishimiye comme Vice-Président de l’UA (16 février) et Envoyé spécial au Sahel (18 juillet), participation à 17 sommets (SADC, EAC, COMESA, ONU Océans en juin).

Les relations bilatérales avec l’Occident ont été sélectives – audiences USA (ambassadrice Peterson en janvier/octobre), UE, Vatican (60 ans de relations en août, basilique Mugera en août) –, avec ratifications d’accords (OACI, EAC-TIC, Zambie, Tchad) et focus sur la diplomatie économique pour attirer investissements en mines, énergie et agro-industrie.

Sur le front défense, des sommets RDC (mars-mai) et exercices FDNB ont renforcé les capacités, démentant les rumeurs d’attentats à Bukavu (février).

Cependant, les panafricanistes décoloniaux burundais dénoncent un ancrage persistant dans la « globalisation unipolaire américaine néolibérale » occidentale : eurocentrisme élitiste, substitution de l’Ubuntu (cfr. Ubungoma : cosmologie, spiritualité des Barundi) par des valeurs importées (femme, jeunesse), oubli des ancêtres Barundi au profit d’« Européens », et ancrage total dans la « république » négligeant l’État millénaire traditionnel – Ingoma y’Uburundi –, contrastant avec le discours présidentiel anti-colonial (dénonciation du « génocide économique » en RDC et appel à décoloniser l’économie bleue à l’ONU). Malgré ces tensions, le Burundi a accru sa visibilité via missions asiatiques, partenariats Chine-Turquie et promotion de la Vision 2040-2060 auprès de la BAD et du PNUD.

8. Santé, éducation et cohésion sociale : progrès inégaux et tensions culturelles en 2025

En 2025, la Présidence burundaise a intégré les priorités sociales dans sa planification nationale, avec une lutte accrue contre les maladies infectieuses (mpox, tuberculose, choléra, paludisme) via campagnes de vaccination et renforcement des infrastructures sanitaires grâce à des dons internationaux ; des projets éducatifs favorisant l’inclusion des filles, rapatriés et handicapés, marqués par une rentrée scolaire 2025-2026 axée sur les internats et le numérique, malgré des défis persistants comme les effectifs surchargés et le manque d’enseignants ; et une mobilisation communautaire via travaux de développement et campagnes civiques pour l’environnement (reboisement, lutte contre l’érosion et pollution du lac Tanganyika, promotion des énergies renouvelables).

La cohésion sociale s’est affirmée à travers une multitude d’activités religieuses et commémoratives – incluant la 19e édition du Flambeau de la Paix (30 septembre-26 octobre à Ngozi), la Prière Nationale d’Action de Grâce (janvier et juin), le Jubilé catholique à Mugera élevé au rang de basilique vaticane (11 novembre), et les anniversaires des assassinats de Ndadaye Melchior (32 ans, 21 octobre), Prince Rwagasore (64 ans, 13 octobre) et Ntaryamira Cyprien (31 ans, 9 avril) –, ainsi que l’Imbonerakure Day (31 août) et les 20 ans du CNDD-FDD au pouvoir (29 août).

La Première Dame S.E.  Ndayubaha Angéline s’est activement impliquée dans la santé mère-enfant, la sensibilisation à l’hygiène menstruelle et les visites à des quintuplés au CHUK (24 octobre).

Cependant, ces initiatives, privilégiant les religions révélées (catholique, protestante, islamique) au détriment de l’Ubuntu et de l’Ubungoma jugés « rétrogrades », ont ravivé les critiques des panafricanistes décoloniaux burundais : ils dénoncent l’eurocentrisme persistant – célébrations coloniales de l’indépendance (63 ans), promotion du catholicisme (symbole vaticano-colonial), imposition de valeurs occidentales sur la femme et la jeunesse (Journée Internationale, MIPREDA), et consultances multinationales géopolitiques –, contrastant avec l’appel présidentiel à la méritocratie et à la démocratie, sans concertation avec les Miryango traditionnels.

La Semaine de la Diaspora (1er août) et les modernisations TDC (écoles, hôpitaux à Tangara, Gitega, Mpanda) illustrent une société en transition, entre spiritualité importée et aspirations décoloniales.

Conclusion : 2025, un socle pour la Vision 2040-2060

L’année 2025 marque un tournant pour le Burundi, avec une planification gouvernementale cohérente, centralisée et axée sur la stabilité, posant les bases d’une décennie de développement durable.

Sous l’égide du Président S.E. Ndayishimiye Évariste, les réformes administratives (redécoupage territorial, nominations massives), la consolidation des ressources naturelles (mines, agriculture, énergie), une diplomatie ambitieuse (multipolarité affirmée à l’UA et au BRICS+) et un renforcement sécuritaire ont structuré un État plus efficace, une présence internationale renforcée et une gouvernance alignée sur les priorités nationales.

Pourtant, des défis persistants – dépendance aux bailleurs internationaux, tensions culturelles entre traditions et modernité, pression démographique et vulnérabilité climatique – tempèrent cet optimisme. Le Burundi clôture l’année résolu à avancer vers l’émergence, composant avec les héritages du passé pour forger un avenir souverain.

 

FIG. I   PLANIFICATION 2025

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Légende FIG I  :

Priorité 9-10 : Axe majeur, actions nombreuses et structurantes

Priorité 7-8 : Axe important, investissement soutenu

Priorité 5-6 : Axe présent mais moins prioritaire

Priorité <5 : Axe secondaire

Ce tableau montre une accentuation en 2025 sur la diplomatie continentale, les réformes institutionnelles, les mines, les infrastructures et la jeunesse.

 

 

 

 

FIG II  PLANIFICATION 2025 

 

FIG III  PLANIFICATION 2025   Nations/Organisations classées par intensité d’interaction – Partenaires internationaux et thématiques transversales

 

FIG IV  PLANIFICATION 2025   A RETENIR – Sous-secteurs et organisations mentionnés

LUTTE ANTI-CORRUPTION
Nominations/Révocations

MINES (Or, Coltan, Cassitérite)
Exportation responsable

AGRICULTURE (Riz, Avocats)
Autosuffisance alimentaire

ÉNERGIE (Barrages)
Objectif 500 MW

SANTÉ/ÉDUCATION
Vaccination/Écoles

 

Sources : Nahimana P. , https://burundi-agnews.org, Mardi 10 décembre 2025   Photo : bdiagnews, Presidence.bi

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