Face à la Globalisation GUAN et à l’émergence des BRICS+, l’ingénierie burundaise recompose ses alliances, outils de planification, horizons nouveaux.
Gitega, 15/11/2025 – Le Burundi est un vieil État millénaire : Ingoma y’Uburundi. Il possède un cœur, une âme et un esprit : l’Ubungoma, c’est-à-dire la pensée à la manière du Tambour sacré, englobant cosmologie, spiritualité et philosophie, à l’image de l’Ubuntu.
À ses côtés se trouve INGOMA, l’État au sens des institutions politiques : une dyarchie dirigée par Karyenda, le Tambour sacré, représenté par Mukakaryenda, et par le Mwami, chef des BATAKA, chef de tous les chefs des MIRYANGO barundi, chef de tous les BARUNDI.
Enfin, l’UBUMU désigne le système socio-économique écologique – à la façon de Mu, Mukakaryenda, la femme Tambour sacré Karyenda, la divinité suprême. L’Ubumu est la planification socio-économique des Barundi, mise en œuvre par les Banyamabanga, à partir de l’Ibanga, LA VÉRITÉ DES BARUNDI : l’ensemble des connaissances barundi, fait des lois du Cosmos, des lois de la Nature et des mystères contenus à l’intérieur du Tambour sacré Karyenda, ceux du « Monde non Existant » (cf. « Noun » égyptien ). [1]
Avec la Colonisation puis la Colonialité, de profonds bouleversements se sont opérés pour permettre à la « Croix et la Bannière » [2] de prendre le contrôle géopolitique du Burundi, Ingoma y’Uburundi.
L’outil raciste géopolitique du « conflit interethnique Hutu–Tutsi » [3], créé en 1911 par l’Allemand Hans Meyer [4], a servi ( et sert ) à détruire l’unité sociale des Barundi et à voler leurs terres. L’Itongo / Amatongo – la terre sacrée – est en effet au cœur de l’identité des Barundi.
Entre 1920 et 1944, l’Ubungoma a été détruit pour imposer le christianisme.
Entre 1920 et 1966, Ingoma a été démantelé pour être remplacé par une République.
Entre 1920 et 1972-1973, l’Ubumu a été détruit pour être remplacé par une économie de marché.
De 1966 à 2004, le Burundi est devenu un pays chrétien, une République – en réalité une dictature militaire – régi par une économie de marché, l’un des pays les plus pauvres du monde.
De 2005 à 2025, le Burundi reste chrétien, républicain – cette fois sous un régime démocratique – mais toujours régi par une économie de marché néolibérale … et demeure l’un des pays les plus pauvres.
Revenons maintenant en détail sur cette dernière période, de 2005 à 2025 … ( Pour voir le détail : https://burundi-agnews.org/les-articles-presentant-le-bilan-de-ces-dernieres-annees-au-burundi/)
I) Au sortir de la guerre civile : construire la République démocratique
Au sortir de la guerre civile burundaise [5], le pays se reconstruit autour de l’« État République Démocratie » (cf. Discours de La Baule sur la démocratisation de l’Afrique, François Mitterrand).
[2005]
Rétrospective sur la question sécuritaire | Y a-t-il un conflit entre les médias et le pouvoir burundais ? | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi
[2006]
L’UPRONA et son réseau dans la société civile | Extrême droite : une société civile véhiculant l’« anti-hutuisme » | L’objectif d’une opposition est-il de nuire à l’image de son pays ? | L’opposition actuelle | L’opposition burundaise sous autopsie : politique / opposition, un face-à-face disproportionné | Opposition / UPRONA (II) : le réseau politique, civil et médiatique « UPRONA » dirige l’opposition burundaise | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi | 3ᵉ acteur sociétal : la société civile rundi ( plus média )
[2007]
Une diplomatie burundaise trop timide ! | Société : les acteurs de la société burundaise – la diaspora – | Une année assez bonne en termes sécuritaires au Burundi | Le souci premier du gouvernement Nkurunziza est le socio-économique | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi | 3ᵉ acteur sociétal : la société civile rundi
[2008]
Bilan de deux trimestres : les acteurs barundi | Une société civile active, masquée par une autre trop politisée | La sécurité intérieure s’améliore, tandis qu’en RDC le retour aux combats s’annonce | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi | 3ᵉ acteur sociétal : la société civile rundi
[2009]
L’État, acteur principal des Barundi | FNL, le « phénomène » ? | Désormais, la sécurité est au service du socio-économique au Burundi | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi | 3ᵉ acteur sociétal : la société civile rundi
[2010]
Une législature convaincante, avec une sécurité retrouvée, une décentralisation en cours et l’entrée dans l’EAC | Une liberté de la presse qui coûte cher aux Barundi | Quelques réalisations de l’État rundi de 2005 à 2010 | L’État, acteur principal des Barundi | 2ᵉ acteur sociétal : les partis politiques rundi | 3ᵉ acteur sociétal : la société civile rundi | Le thé rundi : plus 39 % de gain en 2010 | Faits médiatiques depuis mai 2010 (scrutins démocratiques 2010)
[2011]
Nkurunziza Pierre, ou le meilleur président africain actuel | Un système judiciaire à l’épreuve du changement | Une guerre ethnique Bahima contre Bahutu | Un des pays les plus démocratiques d’Afrique | Un État impliqué dans le développement (2011) | Le travail parlementaire en évolution positive d’année en année | Une rébellion virtuelle terrorise | Le développement socio-économique en marche au Burundi | De bons indicateurs socio-économiques | « Grand reportage » sur les chantiers | Satisfaction dans l’enseignement supérieur
II) Socio-économique : une planification chiffrée
Sur le plan socio-économique, le Burundi se dote progressivement d’une planification chiffrée, outil de pilotage et d’évaluation.
[2012]
De 2005 à 2012 : +46 % d’élèves, +123 % d’écoles secondaires | Constat : l’État vend très mal son image | S.E. Nkurunziza récompensé par AfriJapan-Africasia | La décentralisation, une affaire des parlementaires en 2012 | Bilan socio-économique : 2012, année du Cinquantenaire | Une diaspora tournée vers le développement | Le CNDD-FDD, aigle à épée et feuille de manioc, s’est installé | Un UPRONA, en 2012, déloyal au gouvernement | Bilan des actualités africaines 2012 | L’ADC Ikibiri, 1er acteur politique | Les partis comme 3ᵉ acteur social | Une société civile monopolisée par les médias | Une dynamique étatique de développement | Décentralisation : Busiga classée meilleure commune | La corruption passe de 65,9 % en 2011 à 35,7 % (OBR/TI) en 2012 | 1 276 fonctionnaires en 1961 contre 85 611 en 2012 | Y a-t-il un parti unique dominant ? | Les réformes économiques réalisées en 2012 | Pierre Nkurunziza ou l’âme d’un tambour amoureux de sorgho
[2013]
Le taux brut de scolarisation atteint 135 % | Le Président présente un bilan chiffré de Nouvel An (planification chiffrée pour aider à l’évaluation) | Déséquilibre ethnique à la magistrature : 23 / 77 | Sécurité : l’ex-dictateur hima Pierre Buyoya à l’Union africaine | Diaspora : diplomatie et associations politisées | CNDD-FDD – Imbonerakure, 1er parti du pays | Société civile et UPRONA : un cocktail dangereux | L’État et son ministre des Affaires étrangères Laurent Kavakure | 1er acteur social : l’État et sa diplomatie active | Évaluation de la planification après trois ans d’investiture de S.E. Pierre Nkurunziza
III) Début de la guerre géopolitique USA contre la Chine dans la région, au Burundi
À partir de 2014, la dimension géopolitique régionale se durcit, dans un contexte de compétition autour de la présence chinoise en Afrique.
[2014]
Une économie présentant des signaux positifs prometteurs, mais une redistribution injuste | Décentralisation : la commune, une réalité pour plus de 60 % des Burundais | L’espace médiatique (espace public), monopole des Bahima burundais | La peur sous la dictature ravivée par l’UPRONA et sa JRR | La lumière médiatique reste braquée sur une société civile burundaise politique dominante | Des milliers d’inaugurations attestent un peuple bâtisseur | La France devient la 1ère menace sécuritaire extérieure | Avec la proximité judiciaire, la justice populaire recule | Les sénateurs sont plus populaires que les députés | 76 % des TDC réalisés incluent une autorité publique | Une Présidence populaire mais coûteuse et à réformer | Edouard Nduwimana, personnalité de l’année, et 60 % des ministères bien administrés | On découvre un pays qui donne du rêve à ses jeunes | EAC : les Burundais ont le plus confiance en leur économie | Le Fonds de microcrédit rural améliore l’économie locale
[2015]
Révolution de couleur au Burundi ratée et début de la guerre humanitaire contre le Burundi | Décentralisation | Le CNDD-FDD est, pour la première fois depuis 2005, le plus médiatisé : 36 % | Les médias internationaux produisent 74 % de l’image négative du pays | La société civile hima burundaise, fer de lance de la révolution colorée | Inaugurations d’œuvres économiques, scolaires, civiles, sanitaires et publiques | Sécurité, guerre médiatique et « Burundi virtuel » en crise | La justice face à la révolution colorée « made in USA » | Une Assemblée nationale populaire et politique… | 98 % des TDC ont été réalisés en incluant une autorité publique | Révolution de couleur et 3ᵉ élections successives depuis 2005 (ère Démocratie) | Diplomatie forte : le ministère burundais des Relations extérieures est le plus sollicité | Acteur de la société : un Président Nkurunziza pour le développement et la paix
IV) Géopolitique : période de guerre humanitaire (2015-2020) – Révolution colorée
La période 2015-2020 est marquée par une « guerre humanitaire », où les outils médiatiques, juridiques et diplomatiques sont utilisés contre le Burundi.
[2016]
Apparition d’une nouvelle société civile burundaise, nationale
[2017]
Économie : entrepreneurs barundi | La France et son réseau médiatique, 1ère force du désordre | Régulation des politiques économique et judiciaire | 15 000 dépositions sur le génocide-régicide remises à la CVR
[2018]
La sécurité au 1er trimestre 2018 est généralement bonne | Inaugurations d’infrastructures socio-économiques | L’industrie des multinationales contre le Burundi | Économie et globalisation | Économie, justice et sécurité | L’économie du Burundi a accru le tertiaire en 2018 | HCR : arrivée de 250 rapatriés burundais de Tanzanie | Buyoya : 500 000 manifestants contre Faki Mahamat
[2019]
600 militaires barundi seront rapatriés de Somalie | 353 nouveaux certifiés à l’École des brigadiers de police
[2020]
Burundi – Présidence / Planification 2020 : mort (assassinat) de Nkurunziza et entrée en fonction de Ndayishimiye (période COVID-19)
V) Planification socio-économique ( Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale GUAN )
[2021]
Burundi – Présidence / Planification 2021 : fin de la guerre humanitaire des USA
[2022]
Burundi – Présidence en 2022 : une planification ouverte à la Globalisation (GUAN)
VI) Début du monde multipolaire (2022, guerre en Ukraine)
La guerre en Ukraine accélère l’entrée dans un monde multipolaire. Le Burundi cherche sa place entre Globalisation et nouveaux pôles (BRICS+).
[2023]
Burundi : la sécurité en 2023, la GUAN intensifie sa quête de contrôle | Burundi : le passé pèse lourd sur le bilan socio-économique 2023 | Bilan : pourquoi le Burundi, de 2020 à 2023, plonge dans les bras de la Globalisation ? (6 mars 2023)
[2024]
Burundi : la Présidence en 2024 – une planification ancrée dans la Vision 2040-2060
VII) Planification socio-économique (GUAN) dans un monde multipolaire
[2025]
Burundi / Bilan 2025 : Présidence – Planification, Vision 2040-2060, Multipolarité et Décolonisation.
En conclusion, le Burundi, Ingoma y’Uburundi, doit se retrouver en sortant de cette Colonialité, imposée par « la Croix et la Bannière » à travers l’outil raciste géopolitique du Conflit Interethnique Hutu – Tutsi incorporé dans la Constitution burundaise. Les Barundi doivent se rechausser à leurs pieds de leur propre passé – Ubungoma, Ingoma, Ubumu – tout en s’adaptant au monde d’aujourd’hui :
un Ubungoma transformé, en dialogue avec le christianisme, l’islam, et d’autres traditions spirituelles ;
une Ingoma transformée, prenant la forme de la République ;
un Ubumu transformé, s’exprimant à travers l’économie de marché (capitalisme, néolibéralisme, GUAN, BRICS+).
C’est à cette condition qu’ils pourront vivre pleinement le présent en ouvrant un futur où Ubungoma, Ingoma et Ubumu, transformés mais assumés, redeviendront des sources de souveraineté, de justice et de dignité.
Références
[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[2] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (La « Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[3] Nahimana Karolero Pascal, Réfugiés du Burundi — Quand Ingoma s’est tu. Histoire géopolitique d’un peuple brisé par la Colonialité, Bruxelles, Génération Afrique, 2025. Sur la création des fausses ethnies Hutu, Tutsi.
[4] Rugurika Mathias, Repères historiques du Burundi : Tome 1 : de la période précoloniale à l’indépendance, le 1er juillet 1962, 2022.
[5] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la globalisation unipolaire américaine néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[ Photo – Jimmy Elvis Vyizigiro | MUKAKARYENDA, chargée d’entretenir le tambour dynastique KARYENDA abandonna ses fonctions en se convertissant au CHRISTIANISME sous le nom de MARIA RUBURISONI en mai 1928. Ce serait la dernière vestale authentique. KARYENDA est veuf et mourra ainsi dans le BURUNDI Chrétien ]
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, samedi 15 novembre 2025 | Photo : burunditravel.bi, africaa.54, RTNB.BI, Wikipédia.