L’intégrité, une exigence de la CNARED?

Lorsque le Président Joseph Kabila fût élu par son peuple pour un second mandant, l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba n’a pas digéré la défaite. Voyant son âge avancer, il a pris les conséquences qui s’imposent en invitant quelques adeptes dans la rue avant de réaliser son rêve en prêtant serment dans son propre salon. Maintenant il est tranquille parce que c’est lui le Président imaginaire du Congo.

Plus moderne encore, l’opposant historique burundais Léonard Nyangoma vient de le faire online, avec l’aide de Richard Delvaux Ciramunda, un autre comédien burundais, en faisant croire à tout le monde qu’il se trouvait à Addis Abeba alors qu’il n’y a jamais mis les pieds. Venant de Nyangoma cela n’étonne personne car il est habitué à l’imposture et à la mégalomanie.

Pendant toute une décennie, le quartier général du mouvement rebelle CNDD de Léonard Nyangoma a toujours été Musenyi, une localité imaginaire située dans un pays tout aussi imaginaire. Aujourd’hui, il a fait d’Addis Abeba un autre Musenyi, sa localité politique imaginaire. C’est peut-être là qu’il se trouve encore puisqu’on ne le remarque pas sur la scène politique burundaise. C’est là qu’il doit se trouver encore parce que les membres du CNDD sont en train de construire le Burundi depuis 2005, les FDD quant à eux ayant été intégrés dans l’armée burundaise pour former la Force de Défense Nationale. C’est ce que signifie son ami intime Gratien Rukindikiza qui le connaît bien quand il écrit :

«L’ancien ministre de la fonction publique et de la réinsertion des réfugiés du Président Ndadaye est rentré pour préparer sa campagne législative et présidentielle. Il était resté plus de 10 ans à l’étranger où il avait dirigé la rébellion sans jamais mettre les pieds au Burundi. Les combattants se plaignaient de l’entendre seulement à la radio sans le voir sur le terrain. C’est une des raisons de son limogeage à la tête de la rébellion. » Le 11/03/2005 (Burundi News).

Que Nyangoma ait ignoré les réalités de terrain du CNDD et des FDD, cela pourrait étonner ceux qui ne connaissent pas comment le CNDD et les FDD sont nés et que Nyangoma est loin d’en être la pièce maîtresse même s’il a été coopté Président du CNDD. Les initiateurs du mouvement avaient simplement besoin d’une figure politique connue pour endosser leurs actions, et, face à la couardise de Sylvestre Ntibantunganya et des autres dirigeants du FRODEBU qui avaient décliné l’offre, ils se sont rabattus sur Nyangoma qui a accepté. Ce n’est pas son bras droit William Munyembabazi qui dira le contraire puisqu’il n’a jamais hésité de confier cyniquement ceci :« Est-ce que Nyangoma sait d’où est venu le CNDD ? »

Ce n’est pas non plus Festus Nyanyungu qui dirait le contraire puisqu’il n’a jamais caché que Nyangoma ne faisait rien de spécial que quelqu’un d’autre ne ferait pas. C’est peut-être ce qui est en train de se passer aujourd’hui avec le fameux CNARED, si jamais il existe, avec la différence que cette coalition prétend rassembler tous les groupuscules aussi hétéroclites qu’illégaux connus au Burundi sans oublier tous les criminels recherchés par la justice. Cela se comprend d’ailleurs du moment qu’il n’y a aucune cause à défendre comme en 1994.

On ne peut pas commencer à défendre l’Accord d’Arusha alors qu’il est en train d’être appliqué dans son esprit et dans sa lettre, tout comme on ne peut pas se mettre à défendre une Constitution qui est suivie régulièrement, sous l’œil vigilant de la Cour Constitutionnelle.

De même, on ne peut pas commencer une action salvatrice pour un pays en tablant sur la déstabilisation des institutions régulièrement élues, en fondant son action sur l’insurrection et le terrorisme, ou pire encore, en prônant la guerre comme solution aux problèmes socio-économiques. Comment promettre la guerre et le terrorisme à un pays dont les forces armées sont engagées dans le maintien de la paix dans le monde et à la lutte contre le terrorisme ?

Qu’est-ce que Nyangoma n’a pas essayé ?

Sur base de mensonges nourris de toutes pièces, Nyangoma a été associé à la formation de la Force de Défense Nationale du Burundi. On se souvient que lors de l’exercice de démobilisation il s’est fait passé pour un Lieutenant Général pour encaisser le maximum d’argent possible, alors qu’il n’avait aucun grade militaire. Aussi a-t-il été incapable d’exhiber la force dont il se réclamait lors de l’intégration des forces armées comme en témoigne encore son ami intime Rukindikiza :

« Les chiffres officiels ont donné froid au dos des sympathisants. Certains n’en revenaient pas. Comment expliquer aux militants de Nyangoma qu’il n’avait même pas la force d’occuper une colline de recensement ? (…)Heureusement que les chiffres ont été publiés. De mensonges en mensonges, il était difficile d’analyser les forces en présence. Les bataillons ont été réduits en pelotons. Certains politiciens devraient réduire leurs prétentions avant de recevoir une leçon électorale du peuple. Le peuple se souviendra de ceux qui ont crié qu’ils étaient investis d’une mission de libération du peuple après une trahison de leurs compagnons en 1993. »

Quand on sait que Gratien Rukindikiza est le cousin d’Alexis Sinduhije qui a annoncé la naissance de CNERAD. On sait aussi que Gratien Rukindikiza est l’architecte et le cerveau de tous ce que son coussin fabrique, et on comprend bien le rôle minable de Nyangoma dans cette nouvelle invention.

Ce n’est ici pourtant pas la dernière imposture puisque lors de la campagne électorale de 2010, après avoir vendu des illusions au peuple, celui-ci l’a humilié avec un score décourageant. C’est dans ces circonstances que l’ADC-IKIBIRI dont il s’est autoproclamé porte-parole est né. On se rappelle bien des propos incendiaires de Léonard Nyangoma le 09 juillet 2010 après son fiasco électoral. Tous les Burundais se sont interrogés sur la nature de la fameuse rébellion FRONABU – TABARA dont on n’a connu ni les tenants ni les aboutissants ou encore moins la disparition. C’est ici une des autres tribulations de Léonard Nyangoma comme nous le révèle le journal Nyabusorongo :

« Le 8 octobre de cette année, Alexis Sinduhije et Pancace Cimpaye se rendent en Ouganda. Ils y rencontrent Manassé Nzobonimpa et Léonard Nyangoma. Ce dernier est actuellement basé en Tanzanie. Ce groupuscule doit évaluer la situation financière du mouvement Fronabu Tabara et établir un rapport complet sur l’utilisation des fonds car leur bailleur, dont nous taisons le nom pour l’instant, commence à s’impatienter : il n’y a pas d’actions concrètes sur le terrain. L’argent aurait été mal géré par Léonard Nyangoma. Presque toutes les armes de ce mouvement ont été saisies par l’armée burundaise à Rumonge. Un mouvement étouffé dans l’œuf. Sinduhije se sent gêné de l’annoncer au bailleur. Il faut trouver une astuce, faire un tapage médiatique pour que le bailleur ait confiance. Mais où trouver des rebelles, les filmer et les interviewer au nom de ce mouvement ? »

Ici on voit bien la valeur et les vertus de ceux qui prétendent sauver le Burundi de tous les désastres.

Carence grave d’intégrité et de cohérence chez Nyangoma

En réalité Nyangoma se ment à lui-même. La seule entreprise politique à laquelle il a contribué réellement et efficacement est le FRODEBU. Il lui a consacré toute son énergie et toutes ses facultés.

Mais le CNDD et les FDD, ce n’est pas lui. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a si mal presté jusqu’à en être chassé. Il a toujours tenté de contrôler le FRODEBU jusqu’à ce qu’en 1996 et en 1997 au moment même où le CNDD et les FDD atteignaient la culmination et devenaient l’interlocuteur privilégié du Gouvernement du Burundi, lui il s’attardait à des querelles avec Jean Minani pour essayer de devenir Président du FRODEBU. En ces moments cruciaux, Nkurunziza et les autres combattants de la libération se faisaient loger des balles un peu partout dans leur corps dans des conditions que seules leur détermination et leur foi rendaient supportables.

Toutes les singeries de Nyangoma aux côtés du MSD, du PARENA, de l’UPRONA, de toutes les frondes des divers partis ne sont que des rôles pathétiques joués dans des habits empruntés ou imposés.

Déjà en août 2000, Nyangoma s’est vu obligé de signer l’Accords d’Arusha et la multitude de réserves qu’il lui a opposées n’est resté que du vent alors qu’il insiste qu’il n’a jamais lèvé ces reserves jusqu’aujourd’hui. Depuis lors, il ne doit plus que jouer rôles sous des casquettes lui arborées selon les circonstances. Cela irrite souvent ses amis tels que Gratien Rukindikiza qui n’est pas parvenu à contenir son courroux dans sa publication du 03 novembre 2005 intitulée : « scandales, demagogie et confusion dans la propagande du CNDD de nyangoma. »

Le plus comique des rôles de Nyangoma est lorsqu’il a joué à l’analphabète pendant toute une législature de 2005 – 2010 et en refusant de voter les lois soit disant qu’il ne comprenait pas le français. Que faisait-il donc à l’Assemblée Nationale ? Toucher des salaires ?

Tandis qu’on y est, quel est la différence entre l’ADC-IKIBIRI et le CNARED ? Aucune. Qu’est –ce qui pourrait faire que ce fameux CNARED, s’il existe, marche au moment où l’ADC-IKIBIRI n’a pas marché alors que les circonstances et les acteurs sont les mêmes ? A tout menteur, on se souviendra que le mensonge a une date d’expiration et l’ADC-IKIBIRI en est la preuve.

Conclusion

Pour diriger un pays, il faut quand même un minimum d’intégrité et de justice. Même si en politique tous les coups sont permis, il est fondamental de se plier devant les faits. Comment Nyangoma peut-il s’aveugler jusqu’à ne pas voir les écoles, les hôpitaux, les routes, les bureaux, les centres, etc. construits par le gouvernement quand tout le monde les voit ? Une simple lecture des données de la Banque Mondiale et de sa chérie, l’Union Européenne pourrait l’aider à se rendre aux évidences. Est-il vraiment compliqué de voir les orphelins qui ont retrouvé une vie digne, les pauvres soignés gratuitement, les enfants qui fréquentent l’école à cause des efforts du gouvernement CNDD – FDD? Qui d’autre sauf le Président Nkurunziza a appliqué la politique d’unité nationale, la Constitution de 2005 et l’Accord d’Arusha ? Quand l’a-t-il fait et sous quelle législature ?

Par contre qui a envoyé sélectivement les jeunes aux études à Bangui ou en Europe ? Qui a assassiné sélectivement les officiers des régions différentes de la sienne tel que le Colonel Ngurube ? Qui a poussé et arrangé l’exil sélectif des politiciens en provenance de régions différentes de la sienne tels que Christian Sendegeya ou Augustin Nsanze et d’autres ? Qui a confisqué les structures du CNDD pour les limiter à William Munyembabazi et Nephtali Ndikumana et d’autres gigolos de Rurundwe ? Ne serait-ce pas cela du régionalisme primaire que le fameux Président du CNARED dénonce dans son fameux« discours à la nation ? »

Nous ne voulons pas évoquer les magouilles financières de Nyangoma parce qu’elles sont honteuses et innombrables. Laissons ce soin à Gisaka, Aziza Gulamari, les anciens réfugiés de Tanzanie, les enfants « adoptés » à distance par l’entremise de son cousin, l’Abbé Cyriaque Sindayihebura et beaucoup d’autres.

Franchement Nyangoma devrait se ressaisir parce que maintenant que le peuple burundais le connaît assez, il ne peut plus l’embrouiller. La communauté internationale devrait savoir la personalité du Président de cette machination qu’est la CNARED pour ne plus perdre son temps sur lui. Même Ciramunda et Pancrace Cimpaye qui ne diffèrent pas de lui commencent à se lasser. Si Nyangoma n’a pas pu conduire correctement le CNDD alors que la cause était juste et honorable, qu’il n’a pas pu faire le poids à l’ADC- IKIBIRI alors que l’alibi si malhonnête fusse- t- il était là, comment pourra-t-il survivre à une invention aussi rocambolesque que le CNARED inventé de toutes pièces par Sinduhije et Rukindikiza qui n’y croient pas eux-mêmes ? Comment ne peut-il pas demander de l’aide au professeur Rufyikiri et à Onésime Nduwimana qui eux ont compris rapidement que s’ils pouvaient vendre leurs âmes au diable, ils se réservaient une ligne rouge, celle de tenter de réfléchir avant de parler et de pouvoir répéter ce qu’on a dit.

Signé, Minani Claver

Contributions des lecteurs de B-24