Un Nervi c’est un voyou, un souteneur de Marseille, un tueur,..

Dans sa livraison Marie-France Cros journaliste du quotidien la libre Belgique, du dimanche 23 août 2015 à 08h41, http://www.lalibre.be/actu/international, elle a traité de Nervi celui qui était chargé de la sécurité à l’intérieur de la salle où des hautes autorités de l’Etat du Burundi devaient animer un débat public. N’eut été l’intervention de ce Mr chargé de la sécurité qui a mis à néant le projet d’inondation d’œufs à tous les participants au débat, la situation aurait dégénéré et sûrement que Madame la journaliste s’en serait donnée à cœur joie avec d’autres quolibets.

Afin que cette insulte ne passe pas inaperçue et que tout un chacun puisse comprendre le regard et la considération que porte cette journaliste sur la population burundaise, voici la signification et l’origine de ce vocable.

D’après la source « le Rouge & le Noir », nèrvi est un mot provençal qui signifie le nerf. Le nèrvi vient du latin nervium et s’apparente au nervo italien, au nervio espagnol ou encore au nervi catalan (Doit-on répéter que Provençaux et Catalans ont beaucoup en commun ?) Lou tresor dóu Felibrige de F. Mistral, dictionnaire provençal de référence, précise que le nèrvi peut aussi être un « garnement de la lie du peuple, voyou insolent et tracassier, sorte de lazzarone à Marseille. »

Ce sens du mot est né à Marseille et vient plus précisément du nèrvi de biòu, le nerf de boeuf. En effet, au XIXe siècle, Marseille entérine sa mauvaise réputation de « ville coupe-gorge ». Dans cette ville construite autour du port, les ouvriers sont extrêmement nombreux, l’emploi se fait rare et les salaires sont très bas. Les trafics en tout genre se développent et les petits voyous foisonnent.

Ces petits voyous se promènent le plus souvent avec un nerf de boeuf, dont ils se servent pour casser la tête des riches passants et des bourgeois pour leur faire le porte-feuille. On appelle donc ces mauvais garçons des nèrvi en référence à leur arme favorite. Précisons que ces nervis sont des ouvriers, des mauvais ouvriers sans foi ni loi mais avec un certain style, une certaine classe malgré tout. Notons qu’aujourd’hui, à Marseille, l’on peut se faire traiter de « chien des quais » en référence au nervi d’origine. Cette simple insulte donne une idée de ce que pouvait être le nervi au XIXe siècle. Le nervi est rapidement devenu une figure emblématique de la ville puis le mot s’est répandu dans tout le reste du pays pour désigner un petit délinquant, un vaurien, un petit voleur, un voyou ou encore un casseur.
Que chacun se fasse une idée ou une opinion.
Source : le Rouge & le Noir

Minani Pontien