Droit de réponse sur l’article « De jeunes burundais en entraînement militaires dans les pays voisins » : Il n’y a pas lieu de mener une campagne de négation puisque l’absence d’éléments tangibles sur ces rumeurs est un fait indéniable (SOCIC).
La « Société civile citoyenne » (SOCIC) a tenu une conférence de presse ce vendredi 9 Mai à l’Hôtel EGO de Bujumbura, pour dénoncer les tentatives de manipulation de la population burundaise et de la communauté internationale. L’Organisation a fait ce constat après avoir eu les rapports des membres des associations constituant le consortium sur toute l’étendue du territoire national.
Ces burundais, de différentes régions disent de façon unanime que « c’est par les ondes qu’ils apprennent qu’il y aurait eu des distributions d’armes et des entraînements ; ce sont des rumeurs puisque personne n’a jamais rien remarqué d’anormal dans sa localité ». La conférence de presse était donc principalement axée sur ces témoignages et il fallait que toute la population soit informée de cette réalité.
La SOCIC en a profité pour partager une réflexion sur ce phénomène de rumeurs à savoir :
● Que les rumeurs constituent un phénomène devenu habituel au Burundi depuis très longtemps (après les massacres de 1965), avec chaque fois une recrudescence en période électorale ;
● Que des hommes politiques et certains membres de la société civile, bien avant ces rumeurs, chaque fois qu’ils ne sont pas d’accord avec un texte règlementaire ou même une simple mesure administrative, agitent toujours le spectre de la violence par l’expression « BUCA BITERA AKARAMBARAYE » ; Donc qu’ils l’écrivent maintenant ne signifie pas qu’il y a du nouveau ;
● Que des circonstances particulières ont aidé la rumeur à prendre son ampleur : commémoration du génocide rwandais, son contexte d’émotion intense surtout avec la responsabilité supposée de la Communauté internationale ; le câble de l’agent du BNUB qui survient après l’annonce d’une fin prochaine de cette mission qui peut, en soi, susciter des frustrations individuelles parmi les agents; l’état actuel des divisions au sein de la société civile burundaise qui se caractérise par une cacophonie ;
● que la campagne de diabolisation dans la globalisation des jeunes « Imbonerakure » avait déjà duré plusieurs mois et avait même été déjà dénoncée depuis 2013.
La SOCIC conclue donc à une course de positionnement politique, mais qui ne doit absolument pas déraper, au risque de compromettre ceux parmi les principaux acquis de l’Accord d’Arusha : « le droit à la paix et à la sécurité et l’obligation de les respecter ; ainsi que la gouvernance démocratique ».
Il n’y a donc aucun besoin à mener une campagne de négation puisque l’absence d’éléments tangibles sur ces rumeurs est un fait indéniable.
La SOCIC a conclu son exposé par quelques considérations :
Le Burundi n’est pas, d’un côté, peuplé de sauvages qui ne pensent qu’à exterminer leurs semblables et de l’autre, d’anges naïfs qui méritent une protection particulière. Les Burundais sont des femmes et des hommes avec des qualités et des défauts semblables, qui ont choisi de vivre ensemble dans la paix. Il n’y a ni bons, ni mauvais ; cette approche manichéenne de notre société doit cesser.
La manipulation, résultat de manœuvres conduites dans le secret, est une réalité dans notre pays ; c’est pourquoi, il faudrait absolument privilégier le discours présenté et soutenu publiquement, ce qui donne la possibilité à d’autres acteurs d’ajouter leurs observations ou de le rectifier au besoin. La population doit être vigilante pour éviter de se laisser influencer par ces manœuvres, en sachant que « Quand la cible est déjà consciente qu’elle est objet de manipulation, qui cherche à l’entrainer dans des actions ou réactions conçues à son insu ; la partie est perdue pour le manipulateur ».
Les Burundais gardent en mémoire les drames du passé et les souffrances qu’ils ont enduré ; de ce fait la première aide qu’ils sollicitent de la Communauté internationale, particulièrement des Nations Unies, est de les aider à consolider la Paix chèrement acquise. Ainsi, le BNUB est encouragé à mettre fin à l’ostracisme imposé à une partie de la société civile pour se donner l’occasion de connaître les Burundais tels qu’ils sont ;
– La liberté d’expression, au nom de laquelle des excès potentiellement nuisibles à la nation entière peuvent être commis, doit se nourrir du respect de la liberté et des droits d’autrui.
Le Coordonnateur de la Société civile citoyenne,
Dr Pierre Claver KAZIHISE