L’enjeu des assises nationales des états généraux de l’éducation du 14 au 16 juin 2022 sera de demeurer ou de quitter la sphère coloniale européenne, pour les générations avenirs en entrant dans les humanités classiques africaines.
Bujumbura, 7/06/2022 – Sans connaître ses racines, on ne peut évoluer. L’Humain moderne ( Homo sapiens sapiens ) apparaît entre 200 et 300.000 avant notre ère en Afrique. L’Afrique, notamment des Grands Lacs, est le berceau de l’humanité. C’est à dire que les divers révolutions ( cognitive, philosophique, agricole, technique et scientifique, et industrielle ) ont commencé en Afrique, appelée Kama. Ce sont les humanités classiques africaines ( cfr. Omutunde, Diop, et Obenga ). Voilà où devrait puiser ses racines tout le système éducatif burundais. Mais à cause de la colonisation Belge surtout, la référence repose désormais sur les humanités greco-latine qui ne commencent elle que vers – 1500 avant notre ère en Europe.
Depuis les années 1980, une bataille féroce est déployée par les Africanistes ( c’est à dire des Européens spécialistes de l’Afrique ), à travers la Francophonie ( liée à la FrancAfrique ) et le Commonwealth, pour bloquer les jeunes générations d’africains dans les humanités greco-latine, en empêchant [1], en Afrique, le déploiement des humanités classiques africaines vouées à rendre la fierté à l’Afrique, mère de toutes les civilisations de notre monde contemporain.
Malheureusement, le Burundi, étant membre de la Francophonie, dans ce combat civilisationnel, s’est rangé du côté des Africanistes, jouissant quasi gratuitement de tous les manuels pédagogiques préservant jusqu’à nos jours le système colonial européen au niveau de son système éducatif. Instaurant un système éducatif inadapté aux Barundi. Ainsi aujourd’hui, de nombreux enfants burundais, en se dévalorisant, pensent que tout vient du monde – mundele ( blanc) -, une vérité véhiculée aussi par les religions coloniales pilulant au Burundi ( Catholicisme, Protestantisme, … ).
A partir de ce mardi, pendant 2 jours, M. Havyarimana François, Ministre burundais de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, organise les assises nationales des états généraux de l’éducation, permettant de repenser en profondeur le système éducatif burundais.
Le Burundi -ingoma y’uburundi – est un ancien territoire millénaire africain où vivent des Barundi, un peuple de l’Ubuntu. Autrefois, au niveau socio-économique, pour apprendre un métier, on se faisait initier [2] en devenant –umuhutu– [3]. C’était une très grande fierté d’être –umuhutu– pour les Barundi [4]. En effet, le système éducatif des Barundi formait des producteurs – Bahutu – , des gestionnaires justes –Batutsi–[5] , des savants planificateurs, régulateurs – Bapfumu [6], et des chefs -Baganwa -, -Batware – et -Bami-.
Notes :
[1] KaMa ( Afrique ) / Diaspora : NoRMaN AJaRi présente son nouveau livre “NOIRCEUR” – https://bdiagnews.com/histoire/kama-afrique-diaspora-norman-ajari-presente-son-nouveau-livre-noirceur/
[2] Burundi : La société initiatique des HUTU ou BAHUTU – https://burundi-agnews.org/economie/burundi-la-societe-initiatique-des-hutu-ou-bahutu/
[3] umuhutu/abahutu : http://bdiagnews.com/hutu
[4] Burundi : La fierté d’être HUTU chez les Barundi – https://burundi-agnews.org/culture/burundi-la-fierte-detre-hutu-chez-les-barundi/
[5] umututsi/abatutsi : http://bdiagnews.com/tutsi
[6] umupfumu/abapfumu : https://bdiagnews.com/bapfumu/
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 13 juin 2022 | Photo : MinEduRechScien.bi