Les acteurs de la société civile du Nord-Kivu ont déploré, jeudi 13 octobre, les 4 mois d’administration de la rébellion du M23 à Bunagana et autres villages du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Comme l’écrit la radio Okapi, ces rebelles et leurs alliés aient profité de ce temps pour consolider leurs positions militaires de Tshanzu, Runyoni, Bunagana et Kabindi. Les échanges commerciaux se poursuivent via la frontière de Bunagana, entre l’Ouganda et cette partie du territoire national sous occupation rebelle.
Certains habitants venus des camps des réfugiés congolais en Ouganda sont revenus dans la zone, les uns volontairement, les autres par la force. Des sources locales ont confié à Okapi que le poste frontalier de Bunagana, côté congolais fonctionne sous le contrôle du M23.
Le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, Sylvain Ekenge, rassure que l’armée congolaise se prépare à la reprise des opérations pour la reconquête de cette partie du territoire de Rutshuru.
Selon Actualité.CD, Bunagana, dans la province du Nord-Kivu est depuis plus de 100 jours dans les mains des rebelles du M23. Face à l’enlisement de la situation, Kinshasa attend de l’aide des troupes de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) dont sa mise en place effective prend encore énormément du temps.
Rwanda-RDC : Des accusations mutuelles continuent entre les deux voisins
Lors de la 11e session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies, le représentant permanent adjoint du Rwanda auprès de l’ONU, Robert Kayinamura, a accusé la République démocratique du Congo de monter une pile d’accusations contre le Rwanda chaque fois qu’elle prépare des élections, confie The New Times.
Il répondait au représentant permanent de la RDC, Georges Nzongola-Ntalaja, qui a accusé le Rwanda de « voler des minerais, des gorilles et des chimpanzés » dans les forêts de son pays.
Robert Kayinamura a exhorté les responsables congolais à cesser d’externaliser les solutions à leurs problèmes internes : « La RDC a eu un passé difficile, dès l’époque coloniale. Le Rwanda n’a que 28 ans. Chaque fois qu’’il n’y a ni eau, ni électricité, ni routes, c’est le Rwanda qui est à blâmer ».
Et de rappeler que la RDC abrite plus de 130 groupes armés locaux et étrangers, y compris les FDLR qui, selon lui, ont commis un génocide contre les Tutsis au Rwanda.
Le Soudan du Sud compte plus d’enfants-soldats
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (AUPSC) affirme que les parties belligérantes dans les conflits à travers le continent utilisent toujours des enfants soldats, bien que cela soit illégal en vertu de ses instruments et de ceux des Nations Unies.
Le Soudan du Sud a été désigné comme le pays comptant la majorité des enfants soldats, même si le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration en cours, dans le cadre de l’accord de paix de septembre 2018, a également vu des milliers d’enfants soldats secourus du front de guerre, écrit The East African.
Le rapport de l’Union africaine indique que 21 mille enfants ont été recrutés par les forces gouvernementales et les groupes armés au cours des cinq dernières années. Plus de 2 200 enfants ont été victimes de violences sexuelles depuis 2016 et plus de 3 500 enfants ont été enlevés.
« Celles-ci sont en violation des instruments continentaux existants de protection de l’enfance, en particulier la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant ; et déterminés à prévenir efficacement le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les situations de conflit sur le continent africain », indique le communiqué du Conseil de ce 13 octobre.
Et d’exhorter les belligérants à respecter pleinement le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, ainsi qu’à respecter et à maintenir le caractère civil et humanitaire des centres éducatifs, des camps de réfugiés et de déplacés internes.
Le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine appelle à cesser immédiatement de cibler et d’utiliser les écoles et les camps de réfugiés et de déplacés internes comme centres de recrutement.
« Nous devons tous prendre conscience de notre responsabilité commune de protéger tous les enfants des ravages des guerres. Le moment est venu de s’attaquer aux violations des droits des enfants dans les pays touchés par des conflits et de les prévenir dans l’avenir », a déclaré Bankole Adeoye, commissaire de l’Union Africaine aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité.
Ouganda : 20 patients infectés par le virus Ebola guéris
Des médecins ougandais, utilisant au moins deux médicaments à l’essai, le Remdesivir et d’autres traitements, ont réussi à sauver 20 personnes infectées par le virus Ebola, révèle Daily Monitor.
Le ministre ougandais de la Santé, Jane Ruth Aceng indique qu’avec ces médicaments et l’engagement communautaire, le pays fait de bons progrès pour contenir l’épidémie, qui a jusqu’ici infecté 54 personnes et tué 19.
« Le gouvernement américain est intervenu très rapidement pour nous fournir des médicaments d’essai – le Remdesivir et des anticorps monoclonaux que nous avons proposé aux agents de santé ».
Selon le ministère de la Santé, le taux de létalité estimé pour le virus Ebola varie de 41% à 100% lors des dernières épidémies.
Le directeur des services cliniques du ministère, Charles Olaro, a indiqué à Daily Monitor qu’ils n’avaient reçu que sept doses d’anticorps monoclonaux : « La plupart de ceux que nous avons sont fabriqués aux Etats-Unis. Il n’y a pas beaucoup d’usines qui fabriquent des anticorps monoclonaux ».
Kenya-Tanzanie : Vers la construction d’un gazoduc reliant les deux pays
Le Kenya a l’intention de poursuivre la construction d’un gazoduc reliant la principale ville de Tanzanie, Dar es Salaam, à la ville kényane de Mombasa en passant par la capitale Nairobi, dans le but de réduire les coûts énergétiques, a fait savoir le président kényan William Ruto ce 10 octobre. Le gazoduc de 600 km a été estimé par des rapports locaux à environ 1,1 milliard de dollars.
Selon Africanews, Uhuru Kenyatta et Samia Suluhu avaient signé un accord préliminaire pour transporter du gaz de la Tanzanie au Kenya pour la production d’électricité et éventuellement pour la cuisine et le chauffage. L’accord faisait partie d’un plan à long terme visant à développer les infrastructures entre les deux principales économies d’Afrique de l’Est.
L’importation de gaz de Tanzanie offrira au Kenya une alternative à la réduction du coût du gaz de cuisine, écrit The East African.
« Nous allons accélérer la construction du gazoduc de Dar es Salaam à Mombasa afin que nous puissions utiliser les ressources dont nous disposons pour abaisser les tarifs de l’énergie à la fois pour un usage commercial et domestique au Kenya », a déclaré William Ruto, ce 10 octobre, dans une réunion d’information conjointe avec le président tanzanien Samia Suluhu Hassan.
Le projet sera financé par le biais d’un partenariat public-privé. Il permettra, une fois achevé, au Kenya d’exploiter les vastes gisements de gaz naturel de la Tanzanie et de réduire les prix de l’électricité.
Par Egide Harerimana (Iwacu)