Burundi : ADIP veut une agriculture s’appuyant sur l’agro-écologie

ECONOMIE, AGRICULTURE, GLOBALISATION

L’Association pour la dignité paysanne – ADIP – appelle le Burundi à privilégier l’agro-écologie, une agriculture prônant l’agriculture traditionnelle des Barundi dont la nourriture traditionnelle burundaise.

Bujumbura, 11/11/2022 – Au Burundi – Ingoma y’uburundi -, état millénaire Africain, les Barundi, peuple de l’Ubuntu, ont, de par leur tradition , toujours eu de très grands maîtres bahutu http://burundi-agnews.org/hutu , spécialistes de la terre, soit de véritables experts agriculteurs et agricultrices, portant en eux la connaissance de la Terre burundaise ( ingina, urushanga, ibumba, …)  depuis les temps reculés, prônant l’harmonie avec celle-ci.
Ces – bagumyabanga bapfumu  https://burundi-agnews.org/bapfumu/  – experts traditionnels Barundi –    notamment  parmi les  – barimyi –  agriculteurs / agricultrices – aidaient autrefois à mettre en place et à régulerla politique agricole des Barundi – , pilier des – politiques économique et socio-économique des Barundi – , sur demande du Mwami, aidé par les Batware et les Baganwa.  Avec cette politique, aucun des miryango barundi ne devait mourir de faim sur le territoire d’Ingoma y’uburundi. 
Pendant les 2 génocides contre les Bagumyabanga Bapfumu Barundi, d’abord entre 1920 et 1940 sous la Colonisation Belge ( un crime contre l’humanité ) , puis entre 1965-66 et 1972-73 pendant la Dictature militaire ( période post coloniale ), le Burundi a perdu cette expertise, remplacée par des experts occidentaux de la terre au service de l’oeuvre coloniale et puis des experts burundais, ayant été formés à la connaissance occidentale de la terre. Ceux-ci vont prôner les – monocultures -, notamment du café, du thé etc, mettant une priorité à l’exportation vers les marchés occidentaux. Pendant la période de la dictature militaire ( 1965-66 à 2005 ) à nos jours, la politique agricole des Barundi, plongée dans une économie de marché globalisée mais surtout occidentale, le Burundi, avec ses spécialistes occidentalisés et certains orientalisés, continuent de mettre en avant –les monocultures -, orientant une partie de sa production agricole vers le marché extérieur et  aujourd’hui une autre désormais plus importante destinée aux Barundi.
Ainsi depuis 1920 à 2022, avec cette politique des monocultures, le Burundi n’arrive pas à conjurer le sort, devant faire face à de nombreuses famines et de la malnutrition.

       Vendredi, M. Niyonkuru Déogratias, agronome, auteur de – Pour la dignité paysanne « expériences et témoignages d’Afrique, réflexions, pistes méthodologiques » – , en tant que Secrétaire Général de l’Association pour la dignité paysanne ( ADIP – https://adip-burundi.org/ ), vient de sortir une réflexion, assez révolutionnaire dans le contexte burundais, en rapport avec la politique agricole de Barundi, appelant à la pratique de l’agro-écologie, en privilégiant le retour à l’agriculture traditionnelle des Barundi, soit « une agriculture intégrée et diversifiée et abandonner les monocultures de maïs et de riz qui certes peuvent procurer quelques sous, mais restent la principale cause de la malnutrition qui sévit à grande échelle dans notre pays« .

Voici la totalité de la réflexion de l’ADIP  , intitulé « Dieu n’est vraiment pas un paysan ! »https://www.burundi-forum.org/wp-content/uploads/2022/11/bdi_burundi_niyonkuru_deo_Dieunestvraimentpasunpaysan_221113_143037.pdf 

         L’agro-écologie est une science d’origine Russe, Américaine et Allemande, rassemblant les meilleurs théories et pratiques agricoles tirées des connaissances de l’agriculture, de l’écologie, et de l’agronomie. Récupérée par des mouvements sociaux, politiques, dont notamment les écologistes en occident. Pour ces derniers, ce n’est pas les marchés qui doivent dicter aux Barundi ce qu’ils doivent cultiver et manger. L’agro-écologie est une agriculture qui s’harmonise avec son milieu.
Chez nous au Burundi, l’agro-écologie est une agriculture basée sur le bon usage du fumier, des phytosanitaires, des pesticides non chimiques ( pas d’engrais chimiques ) et des semences, offrant à la population une nourriture saine.

 

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Mardi 15 novembre 2022 | Photo : ADIP, ADISCO

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