Génocide des Bahutu du Burundi en 1972-73 : Le rôle des Mayi Mulele dans le déclenchement du génocide

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Le rôle de la France et de ses alliés dans le génocide des Bahutu au Burundi de 1972-1973: L’instrumentalisation des Mayi Mulele par le Régime Micombero et l’assassinat des Batutsi du Sud du Burundi.

Bujumbura, 26/04/2023 – Entre 1959 et 1972-1973, le Burundi a connu un Génocide Régicide organisé par les USA, le Vatican, la France et la Belgique, qui a fait plus de 1,5 million de victimes (morts, blessés, traumatisés, déplacés et réfugiés) sur une population d’environ 3 millions de citoyens Barundi. L’objectif était de maintenir le contrôle occidental sur le Burundi en mettant fin à l’État traditionnel des Barundi, l’Ingoma y’Uburundi. Ils ont supprimé le pouvoir politique traditionnel d’Ubuntu des Barundi, soutenu par l’existence des imiryango, ingabo, Mwami, Batware, Baganwa, Batwa, Bashingantahe et Bapfasoni/Bahima, pour le remplacer par une dictature militaire. Ils ont également détruit le système socio-économique traditionnel harmonieux des Barundi, géré avec justesse par les Batutsi Barundi et dont le pilier était les Bahutu Barundi, pour le remplacer par un système basé sur l’économie de marché capitaliste occidentale, faisant intervenir la monnaie, la banque et les entreprises. Ce Génocide Régicide avait pour but de maintenir le Burundi sous le giron géopolitique occidental en faisant disparaître l’État traditionnel des Barundi.

La Commission Vérité Réconciliation (CVR) du Burundi a organisé une conférence pour discuter du rôle des « Mayi Mulele » pendant le génocide de 1972. Selon M. Batungwanayo Aloys, un chercheur analyste géopolitique et doctorant, les enquêtes de la CVR montrent que ces mercenaires étaient recrutés par le régime Micombero pour justifier l’élimination des Bahutu Barundi. En mars 1972, Shibura André, Yanda André et Ntamagara se sont rendus à Uvira pour finaliser le plan d’attaque des familles Batutsi Barundi du sud du pays. Soumialot Gaston, chef d’état-major de la rébellion Simba du Comité National de Libération (CNL) créé par le Zaïrois congolais Mulele Pierre, a aidé à planifier l’attaque. Les mercenaires ont recruté avec eux des Bahutu mécontents pour tuer les Batutsi Barundi, ce qui a permis au dictateur Micombero de mettre en marche son plan d’élimination systématique des Bahutu du Burundi.

En gros, le livre testament de Simbananiye Arthémon [1] permet d’expliquer les résultats de l’enquête de la CVR du Burundi présentée par M. Batungwanayo. Ce livre apporte des précisions sur certains aspects géopolitiques. En 1969, le réseau français de Jacques Foccart, composé des officiers burundais de Saint-Cyr (comme Shibura, Sota, Rusiga et Ndayahose), a éliminé les officiers monarchistes barundi (cfr. Ingabo ) ceux de l’Ecole Royale Militaire belge. Ils ont ensuite mis en route le Plan « Français » Simbananiye, qui visait à mettre fin au système économique traditionnel des Barundi en anéantissant tous les Bahutu Barundi, qui étaient le pilier de ce système.

[1] Génocide-Régicide : Simbananiye Arthémon, un – hitler – du Burundi, sort un livre au Canada – https://burundi-agnews.org/diplomatie/genocide-regicide-simbananiye-arthemon-un-hitler-du-burundi-sort-un-livre-au-canada/

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Jeudi 27 avril 2023 | Photo : CVR BURUNDI

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