Burundi : La CVR reçue par le S.G. de l’OEACP et poursuite des auditions en Belgique

JUSTICE, DIPLOMATIE

Le président de la CVR du Burundi reçu par le Secrétaire Général de l’OEACP pour présenter les résultats de la justice transitionnelle. Les auditions se poursuivent en Belgique : témoignages sur les violences passées du Burundi

Bruxelles, 29/06/2023 – S’inscrivant dans la lignée des politiques étrangère et judiciaire du Burundi, le président de la Commission Vérité Réconciliation (CVR) du pays, le très respectable Monsieur Ndayicariye Pierre Claver, a été reçu mercredi par M. Chikotti, Secrétaire Général de l’OEACP-Afrique, Caraïbes et Pacifique, en présence de l’ambassadeur du Burundi en Belgique, le très estimé Amb. Ntahiraja Thérence. L’objectif de cette rencontre était de présenter les missions et les résultats déjà obtenus par la CVR du Burundi entre 2018 et 2022, soulignant l’importance de la justice transitionnelle en Afrique. À l’issue de ces échanges, M. Ndayicariye a inscrit un message dans le livre d’or du Secrétariat de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP). M. Chikotti a exprimé sa grande appréciation des efforts déployés par le Burundi en matière de justice transitionnelle et de recherche de la vérité pour la réconciliation des Burundais.

 

Par ailleurs, M. Ndayicariye et son équipe ont poursuivi les auditions individuelles. Le professeur BAKUNDA, né à Matana/Bururi et résidant à Liège/Belgique, a été auditionné. À l’âge de 65 ans, il a vécu la tragédie de mai 1972 à Gitega en tant qu’élève au Collège Notre Dame de Gitega. L’objectif de ces auditions est de donner la parole aux Burundais vivant à l’étranger afin d’éclairer le passé.

 

Ensuite, la CVR du Burundi a procédé à l’audition du couple Simon NDAYIRUKIYE et Salomé MUREKAMBANZE, résidant en Belgique depuis 2003, afin de mieux comprendre le douloureux passé du Burundi. Cette diversité des sources permet d’apporter un éclairage plus complet sur le passé.

 

Ce jeudi, la CVR a vécu un moment de communion avec les veuves NGENDABANYIKWA Pascasie (veuve du Commandant Bazayuwundi Mathias) et NTEZAHORIRWA Françoise (veuve du Commandant KARORERO Charles) rencontrées à La Louvière en Belgique. Cette rencontre avait pour but de découvrir la vérité sur les arrestations des officiers de 1969. L’audition de Mme Ntezahorirwa Françoise, veuve du Commandant Karorero Charles assassiné en 1969, a permis de révéler la vérité grâce aux témoignages de ceux qui ont vécu de près ces violences. La CVR du Burundi a également rencontré des personnes ressources en Belgique. Le président de la CVR a auditionné Madame Ngendabanyikwa Pascasie, veuve du Commandant Bazayuwundi Mathias, lui aussi assassiné en 1969, afin d’obtenir la vérité de la part de véritables témoins de cette période.

Au même moment, M. Nzokirantevye Joseph, fils de Misigaro et Kabura Elisabeth, originaire de Mutambara dans la province de Rumonge et né en 1949, a été auditionné par la CVR. Cela s’inscrit dans la recherche de la vérité sur le passé violent du Burundi.

 

L’après-midi, Mme Tangira Catherine, née à Muyaga, Cankuzo, âgée de 76 ans et retraitée avec une licence en mathématiques, a témoigné en tant qu’aînée vivant en Belgique sur l’année 1972 devant la CVR du Burundi.

 

Les auditions se sont poursuivies avec Mme Iribagiza Rose Paula, fille du Mwami Mwambutsa Bangiricenge, qui est revenue sur les moments forts de la chute d’ Ingoma y’Uburundi, ainsi que les assassinats du Muganwa Rwagasore (1961) et du Mwami Ntare Ndizeye (29/04/1972).

 

La journée s’est ensuite achevée avec les auditions de Mme Ndabahariye Clotilde, âgée de 72 ans et originaire de la commune de Gatara, Kayanza. À Bruxelles, la CVR a donné la parole aux veuves de 1965, 1969 et 1972, dont les maris ont été tués dans des conditions atroces.

 

M. Ntacorigira Victor, fils de Ntacorigira François (père) assassiné en 1972 et résidant à Bruxelles, a complété un témoignage déjà fait devant la CVR.

 

Enfin, la journée s’est clôturée avec le témoignage du docteur Barampama Athanase, résidant en exil en Belgique, qui est revenu sur l’année 1972 et l’École Moyenne Pédagogique de Musenyi/Ngozi, où des enseignants et des élèves ont été arrêtés et tués.

 

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Jeudi 29 juin 2023 | Photo : CVR, Amb. Ntahiraja Thérence

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