Burundi : Conseil Ministres Sous Ndayishimiye Discute la Vision 2040-2060

PRESIDENCE, SOCIO-ECONOMIQUE

Président Ndayishimiye Guide la Réunion du Conseil des Ministres sur la Vision Burundi 2040-2060. Planification du Burundi : Ancrage Historique et Adaptation Économique Contemporaine

Bujumbura (Ntare Rushatsi House), 30/08/2023 – En harmonie avec les politiques burundaises, ce mercredi, Son Excellence Ndayishimiye Evariste (Général Major), Président du Burundi, a présidé le Conseil des ministres. Tous les ministres, y compris le Premier Ministre, étaient présents. Six points figuraient à l’ordre du jour, dont le document de vision pour le Burundi en tant que pays émergent d’ici 2040 et développé d’ici 2060, présenté par la Présidence de la République.

Autrefois, sous Ingoma Y’Uburundi, l’état traditionnel des Barundi, le Chef des Barundi, umwami, sollicitait des Banyamabanga, particulièrement les savants barundi parmi les Bapfumu, pour élaborer une planification harmonieuse. Les Banyamabanga venaient de divers Miryango et comprenaient surtout des maîtres (ou experts) Bahutu,  des Bahima et des Batwa.
La planification regroupe les politiques sectorielles des Barundi, se focalisant ici sur un plan socio-économique pour répondre aux besoins précis des Barundi, rassemblant les ressources produites par les Bahutu.
Pour identifier les besoins des Barundi, les Batware, sous la supervision des Baganwa, consultaient les chefs ou représentants de chaque Muryango des Barundi, détenant ainsi les informations nécessaires. Notons l’importance dans ce système des Banyamabanga, des Bahutu et  des chefs des Miryango, conscients des besoins de leurs groupes à travers le territoire, des collines.
Après l’élaboration de la planification, le Mwami ordonnait sa mise en application. Les Batutsi, gestionnaires justes, devaient l’appliquer dans chaque colline d’Ingoma Y’Uburundi.
Ensuite, le Mwami, les Batware et les Baganwa, accompagnés de Batwa, parcouraient les collines du territoire, vérifiant si les Barundi vivaient bien en harmonie. Si ce n’était pas le cas, le Mwami ajustait en régulant la planification.
La colonisation  engendra entre 1920 et 1945 le Génocide des Banyamabanga. À partir de 1959, les Miryango des Barundi disparurent, remplacés par des partis politiques, instruments exogènes. Par la suite, le Génocide Régicide du Burundi (1959-2005) instaura un Président à la place d’un Mwami et une économie de marché.  L’instauration de ce type d’économie dans la société burundaise est la cause du génocide contre les Bahutu du Burundi en 1972-1973. L’économie de marché, exogène pour les Barundi, [1] est liée à l’Occident.

Aujourd’hui, la Planification Burundaise, y compris le document de vision 2040-2060, dépend de l’économie mondiale, notamment de la GUAN [2]. Tandis que le monde est devenu multipolaire depuis 2022 avec les BRICS suite à la Guerre en Ukraine.
Face à ces perspectives nouvelles, dont la venue d’une alternative aux Brettons Wood (= GUAN) , le Burundi devrait saisir l’occasion pour créer une nouvelle planification, en s’appuyant sur le modèle traditionnel d’Ingoma Y’Uburundi tout en tenant compte du contexte actuel. Une vision reposant sur l’économie traditionnelle des Barundi, avec des éléments du système économique mondial contemporain ( BRICS, GUAN … ). Les Barundi doivent faire un plan avec leur vision.

[1] Cfr. Les empires européens entre le 15ème et le 18ème siècle, comprenant l’Esclavage, la Colonisation et le capitalisme du 19ème siècle.
[2] Le Burundi face à la GUAN – Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale – https://bdiagnews.com/diplomatie/le-burundi-face-a-la-guan-globalisation-unipolaire-americaine-neoliberale/

Source : Nahimana P., http://burundi-agnews.org, Mercredi 30 août 2023 | Photo : ABP, Agaseke

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