Vers une nouvelle ère politique : le CNL entre réorganisation interne et enjeux électoraux
Butanyerera ( Ngozi ), 10/03/2024 – Dans un contexte marqué par une polarisation croissante de la scène politique burundaise, le Congrès National pour la Liberté (CNL), seconde force politique au Burundi, a tenu un congrès extraordinaire, à la veille d’une année cruciale menant aux élections démocratiques de 2025. Sous la houlette de l’Hon. Rwasa Agathon, cette formation politique a vu se réunir ses membres dans un climat tendu, reflet des divisions internes exacerbées par les enjeux électoraux à venir.
Au terme de cet événement d’importance, un nouveau comité exécutif a été élu, marquant une étape significative dans la restructuration du parti. Les postes clés ont été attribués comme suit :
1. M. Girukwishaka Nestor, élu Président,
2. Hon. Hakizimana Léopold, désigné Secrétaire Général,
3. Hon. Manirambona Térence, nommé Responsable de la Communication,
4. M. Irambona Adolphe, en charge des Affaires Sociales,
5. Hon. Mpozeriniga Félix, responsable des Relations Internationales,
6. Hon. Ndayisenga Bernard, à la tête de la Sécurité,
7. Hon. Niyonkuru Pelate, gérant les Finances,
8. Hon. Hatungimana Godeberthe, veillant sur la Solidarité et l’Éducation,
9. Ntahomvukiye Eric, portant la voix de la Jeunesse,
10. Hon. Ntacobakimvuna Marie Immaculée, représentante des Femmes.
Cette réorganisation intervient dans un contexte où les tensions internes au CNL atteignaient leur paroxysme, avec une fronde ouverte contre l’Hon. Rwasa, accusé par certains membres du parti d’adopter une conduite autocratique. Il se veut être le président à vie du CNL. Sa récente mise à l’écart, loin d’apaiser les esprits, semble plutôt avoir cristallisé les divisions, Rwasa, épaulé par M. Bizimungu Simon, refusant d’admettre sa défaite.
Dans la tradition burundaise, la structure du pouvoir repose sur le système d’Ingoma, où les Bataka, chefs des imiryango, élisent un Mwami comme figure centrale. Ce Mwami, chef suprême, symbolise l’unité à travers l’alliance ganwa, fédérant toutes les imiryango sous l’égide d’Ingoma y’UBurundi, l’entité étatique traditionnelle. L’essence de la gouvernance burundaise réside donc dans l’umuryango, plutôt que dans les partis politiques, une notion introduite par un décret colonial belge du 25 décembre 1959. Ainsi, le concept de parti politique, propre aux systèmes occidentaux, reste relativement étranger pour de nombreux Burundais, marquant un contraste avec les pratiques ancestrales.
Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Lundi 11 mars 2024 | Photo : CNL Burundi