RUSSIE, 7/04/2020 – Dr. NDIHOKUBWAYO Benjamin, est un jeune neurologue burundais, à Rostov State Medical University, en RUSSIE.

Pour rappel, la RUSSIE est un des pays – meilleurs AMIS – du BURUNDI. Actuellement la situation due à la pandémie est celle-ci :

La RUSSIE connaît 7.497 cas positifs COVID-19 sur 144.500000 d’habitants. Il y a CONFINEMENT GENERAL. 58 décès.
Le BURUNDI connaît 3 cas positifs COVID-19 sur 10.860000 d’habitants. Il n’y a pas de confinement. 0 décès. Il n’y a pas de progression COVID-19 depuis le jeudi 2 avril 2020.

Dr. NDIHOKUBWAYO nous fait part de son expérience russe dans la lutte du COVID-19. Il nous raconte ce qu’il lui arrive à l’heure actuelle en RUSSIE : [  https://www.burundi-forum.org/wp-content/uploads/2020/04/Un-Docteur-burundais-au-centre-de-riposte-covid19-en-Russie.pdf ]

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Un Docteur burundais au centre de riposte covid19 en Russie ?

Il est 14h00. Comme d’habitude, je suis au département. Du coup mon portable sonne, de l’autre bout du fil une voix féminine.
« Benjamin vous avez été choisi pour participer dans les activités de lutte et prévention contre le coronavirus », me dit-elle.

Malgré la multitude de question qui me passa en tête, je n’ai posé qu’une seule, la seule qui me semblait pertinente pour le moment.
« Pourquoi moi ? ».

La dame m’a semblé être bien préparée, comme si elle savait ce que j’allais demander ! Bref, la réponse a été rapide et courte !
« Vous êtes fiable, quelqu’un sur qui on peut compter. » A-t-elle répondu.

J’étais ému, mais en même temps un peu stupéfait. J’ai vite appelé mon Mentor.
« On m’engage dans la lutte contre le coronavirus. » lui ai-je dit.

« Mais bien sûr, je m’en doutais. Il faut y aller. Surtout, prends soin de toi » me dit-il.

J’ai dû comprendre que la situation avec la pandémie commençait à chauffer. C’était un choix difficile, malgré l’assurance de mon mentor. J’ai été emmené alors dans un campus où vivent plus de 400 personnes, où je devais passer des nuits comme médecins de garde. Des fois, il m’arrivait de penser que du coup quelqu’un allait se sentir mal. Je me rejouais la scène encore et encore. Dieu merci,cela ne resta que pensée. J’étais heureux de servir le peuple russe, sauver la vie
des autres tout en risquant la sienne. Les jours qui suivirent ne furent pas des plus simple.

Le confinement général est décrété. Seuls les médecins, les policiers et les vendeurs d’aliments essentiels sont autorisés de quitter leurs domiciles.

« Quand tout le monde est chez soi, être le seul étranger dans les rues d’une si grande ville n’est pas très effrayant ». Il m’arriva d’être arrêté par des policiers.
« Honorable, vous violez les mesures d’auto isolement, retournez chez vous, s’il vous plaît. » Me dirent-ils avec un ton moqueur.
« Je ne peux pas rester à la maison, nous sommes dans le même bateau, je vais ramer moi aussi. Je suis également au service de lutte contre le coronavirus »  ai-je répondu.

Un des policiers me regarda et ajouta: « tu es un héros pour notre pays, mon hommage ».
Ils me laissèrent partir.

Dans mon interview à deux télévisions russes Russia TV et Don24, une journaliste me posa une question qui me sembla “bizarre”.
« Pourquoi as-tu décidé d’aider le peuple russe alors que tu es un étranger ? »

« C’est un grand honneur pour moi de servir les autres comme médecin, peu importe leur nationalité, race ou ethnie, c’est une vocation. » Cela fut ma réponse,
une sorte de dogme pour moi et que, à mon avis devait avoir tout médecin digne de ce nom.

Nous continuons notre lutte contre cet ennemi commun qu’est la pandémie du COVID19. C’est en respectant les mesures de protection, d’hygiène que nous gagnerons. C’est une expérience inestimable dans la lutte contre les épidémies, qui sans doute me servira à mon retour au pays.

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Bravo et courage à notre cher MEDECIN …. Il nous rend fier d’être des BARUNDI !

SOURCES : Dr. NDIHOKUBWAYO Benjamin ,  NAHIMANA P.  | Photo : NDIHOKUBWAYO Benjamin