BRUXELLES ( BELGIQUE), 30/03/2020 – M. NTIMPIRANTIJE Abel, pharmacien d’origine burundaise, exerce dans une pharmacie à Bruxelles
Il s’avère être très occupé en ce moment. Mais il a voulu répondre à quelques questions que des citoyens Barundi se posent.
Par ailleurs c’est lui qui nous a appris ce détail important : Le virus CORONA actuel s’appelle SARS-2-CoV. La maladie, elle, s’appelle COVID-19.
Voici son intervention :
Covid 19, que sait-on aujourd’hui ?
Sans entrer dans les détails académiques, les scientifiques s’accordent sur les généralités suivantes :
Covid 19 est une maladie causée par le virus de la famille des coronavidae appelé SRAS-2 CoV. Elle est décelée en décembre 2019 dans l’empire du milieu, se manifestant par une pneumonie à gravité inconnue jusqu’alors.
Au départ, les symptômes généraux en sont :
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une toux persistante,
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de la température
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Faiblesse et douleurs thoraciques
Ces symptômes vont évoluer, chez les personnes âgées et/ou ayant d’autres affections cardio vasculaire, respiratoire ou immunologique, vers un des complications respiratoires nécessitant une prise en charge clinique : hospitalisation, assistance respiratoire, et éventuellement décès. Chez les sujets jeunes, 98% des cas positifs se remettent spontanément. Le mode de transmission reconnue jusqu’hier est essentiellement aérienne, le virus étant transmis par dispersion des gouttelettes rejetées dans l’air en toussant/éternuant.
Aujourd’hui on en sait un peu plus sur la durée de vie du SARS-CoV-2 dans l’air et sur différents matériaux avec cette nouvelle étude publiée dans le NEJM du 17 mars. Sur base d’un modèle de contamination artificielle, les auteurs montrent que le virus survit jusqu’à 3 heures dans de fines gouttelettes présentes dans l’air, 24 heures sur le carton et 2 à 3 jours sur des surfaces plastiques ou métalliques.
On sait également que le manque d’appétit, l’agueusie (manque de goût) sont des symptômes additionnels.
Mode de transmission :
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La transmissibilité du virus est actuellement aérienne et par contact physique.
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Tout indique qu’il n’existe pas de contamination verticale de la mère à l’enfant via le placenta.
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Le contact avec une surface contaminée
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La question demeure quant à une possible transmission oro-fécale. En effet, certains patients infectés présentent des symptômes gastro-intestinaux. Ceci procéderait de la même manière que pour l’infection pulmonaire, profitant de l’abondance de la présence du récepteur dans le tractus digestif. Le problème, selon des chercheurs chinois, est que la transmission oro-fécale pourrait très bien survenir même après une élimination parfaite du virus au niveau pulmonaire.
Mesures de prévention
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La seule prévention efficace, en l’absence de vaccin, semble bien être le confinement. Ce mode conviendra difficilement aux pays africains dont les populations vivent d’activités extérieures. Par ailleurs ces mesures de confinement doivent être soutenues par des mesures d’accompagnement, dont le chômage temporaire, soutiens financiers, formations et consultation en ligne, pour ne citer que ceux-là. Cependant, l’évolution est telle que l’on ne pourra l’éviter pendant longtemps. Autant profiter de ce répit pour mettre des structures en places, équiper les hôpitaux et les laboratoires, ETRE INVENTIF. Des mesures négociés et communes aux pays frontaliers, des organisations régionales peuvent participer à gérer les mouvements transfrontaliers
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Immunisation collective : un certain nombre de pays dont la Suède, la Hollande, L’Angleterre ont opté pour l’immunisation collective, ceci pour des raisons économiques évidentes. Cependant, ils tendent à restreindre la libre circulation vue les résultats des tests. Ces tests ayant passé du simple millier à des dizaines de milliers par jour ; ils révèlent plus de porteurs sains et d’autre qui jusques là s’ignoraient
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Renforcer le nettoyage et la désinfection des surfaces et des objets usuels (poignées de portes, tables, sanitaires …) certaines données confirment que la contamination par l’environnement est plausible, faisant du nettoyage et de la désinfection des locaux et surfaces, un geste indispensable dans une approche globale de prévention.
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Le lavage des mains, les règles d’hygiène de base, le respect de la distanciation sociale (2m entre les individus), le port d’un masque de protection est fortement recommandé pour les cas testés positifs.
Les traitements
A l’heure actuelle, in n’y a aucun traitement confirmé. La chloroquine et ses dérivés dont on parle tant a montré des résultats prometteurs, mais son usage n’a pas encore été vulgarisée.
Que retenir de tout cela : nous sommes devant une pandémie dont l’issu n’est pas certaine. Les personnes âgées et fragilisées sont les plus à risque, ce qui pourrait expliquer les décès par milliers en occident, moins en Afrique où les populations sont très jeunes et surtout éprouvée par d’autres pandémies comme la malaria, ébola, ce qui pourrait avoir contribué à doper leur immunité. Cela ne va pas durer longtemps aux vues de l’évolution actuelle. Il est impossible de faire un dépistage systématique, ce qui veut dire que des porteurs asymptomatiques côtoient et peuvent contaminer les autres. L’heure est à la solidarité, au civisme, à l’inventivité, à faire appel à la mère nature en identifiant les plantes médicinales tout au moins pour les traitements symptomatiques ; et ces plantes existent. De la discipline à l’information, la formation et le respect des consignes mis en place par l’autorité
SOURCES : NAHIMANA P. | Photo : burundi-forum.org / NTIMPIRANTIJE Abel