La justice sud-africaine a décidé d’expulser un Rwandais qui avait avoué à la police avoir été envoyé par Kigali pour surveiller et tuer des opposants rwandais en Afrique du Sud. C’est la dernière histoire en date d’une trop longue série de témoignages et d’assassinats. On se souvient de Patrick Karegeya, l’ex-chef des renseignements extérieurs étranglé dans un hôtel fin 2013 ou de la tentative contre le général Nyamwasa en pleine Coupe du monde en 2010. Et même si ce Rwandais s’est rendu de son plein gré – et qu’il avait même bénéficié un temps du programme de protection des témoins -, il se retrouve expulsé vers son propre pays parce qu’il n’aurait pas respecté les règles migratoires. Ce qui inquiète plusieurs activistes persuadés que Pretoria l’envoie vers une mort certaine.
Alex Ruta – c’est son nom – pourrait ne pas être très bien accueilli au Rwanda. Cet ancien agent de renseignements a en effet trahi, a expliqué la chambre d’appel de la Cour suprême sud-africaine.
Arrivé en 2014, quelques mois après l’assassinat de Patrick Karegeya, après un périple à travers la Tanzanie, le Mozambique, le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, Alex Ruta pensait simplement devoir surveiller l’opposition rwandaise, et notamment le RNC de Patrick Karegeya et Kayumba Nyamwasa. Jusqu’au jour où un autre agent lui explique qu’ils vont devoir se procurer un revolver pour accomplir leur véritable mission : tuer l’un de ses opposants.