Célébration de la Journée mondiale des enseignants et héritage du système éducatif colonial : Analyse des défis et de l’impact occidental sur l’éducation et l’emploi des jeunes dans le Burundi contemporain. La vision du Président Ndayishimiye et son approche éducative en harmonie avec les besoins nationaux.
Buhumuza (Muyinga), 2/11/2023 – En adéquation avec la politique éducative des Barundi, au Stade Umuco de Muyinga, dans une atmosphère détendue, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, Président du Burundi, a participé à la célébration de la Journée mondiale des enseignants. Cet événement, organisé par le ministère de l’Éducation nationale et de la recherche scientifique en collaboration avec les syndicats du secteur de l’éducation, avait pour thème cette année : « Les enseignants dont nous avons besoin pour un enseignement que nous voulons. » Le Chef de l’État a appelé les responsables du ministère de l’éducation à élaborer des programmes d’enseignement répondant aux besoins du pays, afin que le Burundi puisse disposer de cadres et techniciens compétents.
Depuis la colonisation, les Barundi vivent avec un système éducatif néocolonial, produisant une élite aliénée avec une pensée occidentalisée, et un chômage énorme chez les jeunes. L’Occident considère le Burundi comme l’un des pays les plus pauvres du monde actuellement.
Entre 1920 et 1945, la colonisation belge au Burundi, associée à celle du Vatican (la colonisation est un crime contre l’humanité), a commis le génocide des Banymabanga Barundi. Ceci a permis de bannir l’Ubungoma, l’Ubuntu des Barundi pour instaurer le christianisme. Le Vatican, financé par la Belgique[1], a établi de force dans toutes les collines du Burundi des établissements d’évangélisation qui sont devenus les premières écoles du pays.
Entre 1959 et 1972-73 (date du génocide contre les Bahutu Barundi), le Burundi – Ingoma y’Uburundi (nom de l’État traditionnel des Barundi) – a subi un génocide régicide organisé par les USA, le Vatican, la France, et la Belgique. Ceci a supprimé “Ingoma y’Uburundi” remplacé par “République”, mettant à néant l’Ubumu des Barundi, soit le système socioéconomique traditionnel des Barundi, et instaurant une économie de marché de type occidental. Pour accompagner ce type de système socioéconomique occidental -capitaliste- où les commerçants sont mis en avant à la place des Bapfumu Banyamabanga (savants), les USA, le Vatican, la France et la Belgique, après avoir mis en place la Banque du Burundi, ont créé l’Université du Burundi en 1964, avec comme premier recteur le Père Blanc, Père Walter Derouea, pour former l’élite burundaise porteuse de ce système.
Dans la tradition des Barundi, comme au temps d’Ingoma y’Uburundi, de l’Ubungoma, et de l’Ubumu, tous les Barundi étaient initiés comme umuhutu[2]. C’était cela l’école pour les Barundi. Être umuhutu était une fierté[3]. Les Bahutu produisaient les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins de tous les Barundi. Ces ressources étaient redistribuées de manière juste entre tous les imiryango barundi par les gestionnaires justes barundi appelés – Batutsi – [4]. Ces derniers mettaient en application la planification réalisée par les savants planificateurs, régulateurs, et législateurs Banyamabanga, sur demande du Mwami, véritable garant de l’harmonie sociale entre tous les imiryango barundi liés par une alliance – Ganwa – à travers Ingoma y’Uburundi. Le Mwami avait le devoir de maintenir un Ubumu harmonieux, juste et équitable pour tous les imiryango de son territoire.
Aujourd’hui, l’État du Burundi doit rechausser à ses piedsson système socio-économique traditionnel, l’Ubumu, comme base de sa planification. En le modernisant au regard du monde actuel guidé par l’économie de marché, cela lui permettra de “vivre le futur dans le présent”[5].
Notes :
[1]Mvuyekure Augustin, Le catholicisme au Burundi 1922 à 1962 – Approche historique des conversions -, ed. Karthala , 2003, 294 pages
