Burundi / Nécrologie : Nzomukunda Jean-Marie, Sulu, le léopard de Bwiza et de Matonge, tire sa révérence.

NÉCROLOGIE, DIASPORA

Un léopard s’est éclipsé dans la nuit éternelle : Nzomukunda Jean-Marie, alias Sulu, fils de Bwiza à Bujumbura, rassembleur et âme vibrante de Matonge, ce quartier congolais de Bruxelles qu’il chérissait tant, quitte ce monde, mais son étoile, bien que voilée, continue de briller dans nos cœurs.

Bruxelles (Belgique), 3/01/2025 – Né le 17 février 1952 à Bujumbura, Nzomukunda Jean-Marie, affectueusement surnommé Sulu, fils du Burundi et enfant du quartier sacré de Bwiza à Bujumbura, s’est éteint en ce début d’année 2025 en Belgique. Son départ, survenu au cœur des festivités imprégnées de l’esprit ancestral de l’Umuganuro, plonge dans la nostalgie et le chagrin tous ceux qui ont croisé son chemin.

Selon l’Ubungoma, la cosmologie profonde des Barundi qui façonne la sagesse de l’Ubuntu, Nzomukunda, avec son cœur et son esprit rassembleur, a franchi les voiles du visible pour rejoindre le paradis des Bazigaba, auprès des siens partis avant lui. Là-bas, il trouve refuge dans l’éclat de l’ancien Ingoma y’Uburundi, s’étendant jusqu’aux rives sacrées du lac Nyanza (Victoria).

Son âme, précieuse aux Bazigaba, reste intimement liée au couple mythique du tambour sacré, Mukakaryenga et Karyenda, figures de vie et de renaissance. Selon la tradition, cet esprit prépare déjà la venue d’un nouvel être, porteur d’Imana et d’une destinée divine, dont la lumière ne sera révélée qu’au cours de cérémonies sacrées. Sous la bienveillance des ancêtres, du couple légendaire Mukakiranga et Kiranga, et guidée par les valeurs des Bazigaba, cette nouvelle âme spirituelle trouvera une mère digne, une figure emplie de grâce et de pureté. Comme une antilope guib (Engabi), sans en être strictement une, elle incarnera une élégance qui permettra à son cœur de renaître dans notre monde et de perpétuer son éternité.

Dans les années 2000, alors que le Burundi émergeait des ténèbres d’une guerre civile, Nzomukunda incarnait un dynamisme et une présence chaleureuse. À Bruxelles, au sein du quartier vibrant de Matonge, il était souvent au restaurant des Babembe, un lieu de partage où il rassemblait de nombreux Barundi autour de repas typiques et de moments empreints de convivialité.

Ancien élève du Collège du Saint-Esprit, il portait une passion infinie pour les lettres, trouvant une résonance particulière dans le chef-d’œuvre de Kayoya Michel, « Entre deux mondes », miroir d’une âme introspective et sensible. Sur les terrains de basket, il brillait dès 1971, lorsqu’il arriva en Belgique pour participer à des compétitions sportives. Cependant, comme beaucoup de Barundi, son existence fut marquée par l’année 1972, celle du génocide, une tragédie qui a laissé une ombre indélébile sur son parcours.

Véritable Muzigaba, descendant des dompteurs de léopards (Ingwe), Nzomukunda incarnait une vérité discrète et une énergie rayonnante, émanant une sagesse silencieuse et une lumière apaisante. Il portait en lui l’essence même de l’âme éternelle, un lien indéfectible entre le passé, le présent et l’avenir.

La rédaction de BurundiForum s’incline avec révérence devant sa mémoire et adresse ses pensées pleines de compassion à sa famille, à ses proches, et à tous ceux qui ont été touchés par son humanité et sa présence inspirante.

Cérémonies funéraires

Les funérailles de Nzomukunda Jean-Marie – Sulu se dérouleront à la Salle de l’Église Notre Dame du Rosaire d’Uccle. Le deuil se poursuivra chaque jour de 16h00 à 22h00.

Adresse :
Avenue Montjoie, 36
1180 Uccle

Un communiqué ultérieur précisera la date de l’enterrement. La famille exprime sa gratitude pour votre soutien et votre sympathie en ces moments d’épreuve.

Contacts :

  • Yvonne : +32 473 727 406
  • John Chris : +32 483 112 555

Sources :  Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Vendredi 3 janvier 2025 

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