Commémoration en Belgique : 51 ans du Génocide Régicide au Burundi

HISTOIRE, GENOCIDE, REGICIDE, JUSTICE
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Commémoration en Belgique des 51 ans du Génocide Régicide : l’assassinat du Mwami Ntare Ndizeye Charles et le Génocide contre les Bahutu du Burundi en 1972.

Bruxelles ( Belgique, Capitale de l’Union Européenne ), 29/04/2023 – En présence d’un corps diplomatique du Burundi conduit par le très apprécié ambassadeur du Burundi en Belgique, l’éminent ambassadeur Ntahiraja Thérence et son équipe, la diaspora burundaise de Belgique a solennellement commémoré les 51 ans depuis l’assassinat infâme du Mwami d’Ingoma Y’uburundi, Ntare Ndizeye Charles, dans le tristement célèbre régicide du Burundi, ainsi que le génocide contre les Bahutu du Burundi de 1972-1973, qui a entraîné plus de 1,5 million de victimes, sur une population de près de 3 millions de citoyens. Deux cérémonies distinctes, organisées respectivement par des personnalités de la communauté Baganwa de Belgique et des citoyens Barundi tels que M. Kinyentama Gervais , M. Ntirandekura Tharcisse, etc. ont été tenues à cette occasion.

Sur le plan judiciaire, les affaires relatives au régicide et au génocide avancent lentement mais sûrement. Depuis 2011, l’État du Burundi a collaboré avec la Muganwakazi Iribagiza Rosa-Paula, fille du Mwami Mwambutsa Bangiricenge, sœur du Muganwa Rwagasore Louis, héros national du Burundi, et sœur du Mwami Ntare Ndizeye Charles, pour effectuer des fouilles visant à retrouver les restes du Mwami Ntare Ndizeye Charles. Des prélèvements ADN ont été effectués sur les restes retrouvés dans les fosses communes afin de faciliter leur identification. En 2012, un processus de rapatriement du corps du Mwami Mwambutsa Bangiricenge, mort en exil et enterré en Suisse, a été lancé pour enfin être inhumé à Muramvya, au Burundi.
Le lundi 20 décembre 2021, le Parlement et la Commission Vérité Réconciliation (CVR) du Burundi ont qualifié les événements de 1972-1973 de génocide contre les Hutus, lors d’une réunion qui s’est tenue au palais des congrès de Kigobe. Ensuite, le vendredi 28 avril 2023, la Cour suprême en chambre de cassation à Bujumbura a rendu une décision annulant les jugements du Conseil de guerre de Gitega et de Bujumbura rendus en mai 1972. Cette décision signifie que les victimes du génocide régicide du Burundi, ainsi que leurs familles, ne seront plus considérées comme des traîtres ou des “abamenja”.
Cependant, les Barundi attendent toujours la reconnaissance de l’État du génocide régicide du Burundi.

De 1959 à 1972-73, les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique ont conjointement œuvré pour mettre fin à l’Etat traditionnel du Burundi, connu sous le nom d’Ingoma y’Uburundi, et pour instaurer une économie de marché. Ils ont employé, comme acteurs néocolonialistes, les Bahima Barundi, étant des citoyens porteurs du – caché de l’âme du Murundi – :
Entre 1959 et 1966, pour préparer la fin de l’Ingoma y’Uburundi, le Mwami Mwambutsa Bangiricenge, les Baganwa (Baranyanka, Rwagasore, Birori, Ntindedereza, Ntakiyisha, Nahimana, Kamatari, etc.), les Bagumyamabanga et les chefs des imiryango ont été écartés du pouvoir, certains assassinés, d’autres chassés, sous la direction de Ntiruhwama Jean, un muhima Murundi.
En 1966, avant de proclamer la République, le réseau français de Jacques Foccart au Burundi, constitué de jeunes officiers formés à Saint-Cyr en France et de leurs amis (Ntiruhwama, Simbananiye, Micombero, etc.), a intronisé le dernier fils du Mwami, Ndizeye Charles, pour vérifier si tout l’ossature politique d’Ingoma Y’uburundi avait bien été éradiquée. Après l’intronisation, voyant que tous les acteurs politiques d’Ingoma Y’uburundi avaient été écartés ou tués, ils ont proclamé la République, évinçant le jeune Mwami Ntare Ndizeye Charles, récemment intronisé. Ce dernier a été assassiné par le réseau Focart burundais le samedi 29 avril 1972, dans le cadre du régicide du Burundi.
De 1967 à 1972-73, le réseau français de Jacques Foccart au Burundi (Shibura, Sota, Rusiga, Simbananiye, Micombero, etc.) a travaillé à la destruction de la structure économique traditionnelle d’Ingoma y’uburundi, basée sur un système économique sans monnaie ni entreprises. Les Barundi, organisés en entités collinaires et autour de chefs de miryango, les Bahutu Barundi produisaient les biens nécessaires, tandis que les Batutsi les distribuaient équitablement.
Pour atteindre leur objectif, le réseau a perpétré un génocide contre les Bahutu du Burundi en 1972-73. À partir de 1973, des coopérants français sont arrivés au Burundi pour mettre en place les premières entreprises, en utilisant la monnaie et la Banque de la République du Burundi.

Au Burundi, entre 1959 et 1972-73, les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique ont décidé de mettre fin à l’État traditionnel des Barundi – Ingoma y’Uburundi – et d’y établir une économie de marché en utilisant les Bahima Barundi comme acteur néo-colon. Pour y parvenir, les acteurs politiques d’Ingoma y’uburundi ont été écartés ou assassinés entre 1959 et 1966. En 1972-73, le réseau du Français Jacques Foccart au Burundi a organisé le Génocide contre les Bahutu du Burundi pour supprimer la structure économique traditionnelle d’Ingoma y’uburundi.
Ainsi, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi doit être en mesure d’identifier les responsables politiques des États impliqués dans ce Génocide Régicide et les poursuivre en justice pour crime contre l’humanité, y compris de Génocide, et demander des réparations en leur nom.

 

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org, Dimanche 30 avril 2023 | Photo : revuedynastie.fr ,  Ngabonziza E. , Ndihokubwayo D.

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