Burundi : Ndayishimiye échange sur le bilan de sa Planification 2025

À Muramvya, le Président Ndayishimiye Évariste dresse le bilan 2025, entre sécurité, réformes, mines, énergie et justice devant citoyens réunis.

Gitega (Muramvya), 26/12/2025 — Sous la forme d’une émission médiatique (TV, internet, réseaux sociaux), en présence de l’ensemble du Gouvernement, de journalistes et de citoyens burundais, S.E. Ndayishimiye Évariste, Général-major et Président du Burundi, a organisé une rencontre de restitution de l’action gouvernementale en 2025.

Selon le Chef de l’État, plusieurs messages ont été mis en avant :

  • La paix prévaut dans le pays. Le Burundi, a-t-il insisté, ne nourrit aucun projet d’attaque contre le Rwanda, malgré ce qu’il présente comme des velléités venant de Kigali : « Nous sommes prêts à faire échec à toute agression. » (Cf. Monde Multipolaire : Nouvelle Route chinoise de la soie — Dar (Tanzanie) – Katanga (RDC).)

  • Des progrès ont été enregistrés dans les ressources énergétiques et le secteur minier. (Cf. Monde Multipolaire.)

  • Des défis demeurent, notamment la forte croissance démographique et les changements climatiques. (Cf. Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale GUAN. Colonialité )

  • Une avancée notable est annoncée dans le secteur judiciaire, avec la mise en place de structures plus proches de la population, afin de réduire l’accumulation des dossiers. Le Président a appelé les citoyens à privilégier, lorsque c’est possible, les règlements à l’amiable, afin d’éviter des procédures inutiles.

2025 apparaît comme une séquence politique structurante. Porté par la victoire de sa formation, le CNDD-FDD, aux élections de 2025, S.E. Ndayishimiye Évariste a consolidé son mandat autour d’une planification nationale recentrée sur la souveraineté économique et l’ancrage multipolaire. Tout en maintenant une diplomatie sélective avec l’Occident (USA, UE, Vatican) décrit comme « ennemi historique » par les panafricanistes décoloniaux burundais, au regard du passé colonial et des tensions post-2015.  Le Burundi a resserré ses liens avec des puissances émergentes (Chine, Russie, Vietnam) et a cherché à renforcer sa présence régionale (UA, EAC, SADC).

Cette orientation s’est traduite par un remaniement gouvernemental, l’accélération de réformes administratives et une priorité assumée pour les secteurs miniers, énergétiques et infrastructurels, dans la continuité de la vision présidentielle 2040-2060 [1]. L’année 2025 se présente ainsi comme un tournant, avec une planification plus cohérente, recentrée sur la stabilité, et l’ambition de préparer une décennie de politique socio-économique.

Le redécoupage territorial, des nominations à large échelle, la consolidation des ressources naturelles (mines, agriculture, énergie), une diplomatie plus offensive (multipolarité affirmée à l’UA et au BRICS+) et un renforcement sécuritaire ont contribué à façonner un État voulu plus efficace, une présence internationale accrue et une gouvernance alignée sur des priorités nationales.

Mais le tableau n’efface pas les zones de tension dont la dépendance aux bailleurs internationaux, et les tiraillements culturels entre traditions et modernité qui viennent tempérer l’optimisme.[2]

Au-delà du bilan institutionnel, une question traverse le récit national : comment se retrouver ? Le Burundi, Ingoma y’Uburundi,[3] est appelé à se relever en sortant [4] de la Colonialité, imposée par « la Croix et la Bannière »[5] à travers l’outil raciste géopolitique colonial du « Conflit Interethnique Hutu – Tutsi »[6] , incorporé dans la Constitution burundaise. Les Barundi sont invités à se rechausser de leur propre passé — Ubungoma (Cosmologie), Ingoma ( Etat,Politique, Institutions ), Ubumu (Plan Socio-économique)[7] tout en s’adaptant au monde d’aujourd’hui.  Dans le nouveau monde multipolaire, face à la fin de la globalisation GUAN et à l’émergence des BRICS+, l’ingénierie burundaise recompose ses alliances, ses outils de planification et ses horizons nouveaux.[8]

[ https://www.youtube.com/live/zQ-_ZlxjvoI ]

Références

[1] Bigirimana Jean, Réinventer le Burundi : L’énergie, l’agriculture, les TIC et l’éducation comme fondements du futur, Bruxelles, Ed. Les éditions du Net, 2025.
[2] Burundi / Bilan 2025 : Présidence – Planification, Vision 2040-2060, Multipolarité et Décolonisation. https://burundi-agnews.org/burundi-bilan-2025-presidence-planification-vision-2040-2060-multipolarite-et-decolonisation/ (Consulté le 27/12/2025)
[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Éd. Génération Afrique, 2024. | https://nahimanakarolero.com
[4] Harerimana Eric-Innocent, Umurundi, une identité inclusive, Ed. Iwacu, Bruxelles, 2025.
[5] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015. (« La Croix et la Bannière » désigne l’alliance historique entre le Vatican, la France – notamment via les Pères Blancs de Lavigerie –, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis contre l’ordre traditionnel burundais depuis le XIXᵉ siècle.)
[6] [7]  Nahimana Karolero Pascal, Réfugiés du Burundi — Quand Ingoma s’est tu. Histoire géopolitique d’un peuple brisé par la colonialité, Bruxelles, Génération Afrique, 2025. | https://nahimanakarolero.com
[8] Burundi / Bilan : De 1920 à 2025 – Repenser “à la manière du Tambour” la colonialité persistante. https://burundi-agnews.org/burundi-bilan-de-1920-a-2025-repenser-a-la-maniere-du-tambour-la-colonialite-persistante/ (Consulté le 27/12/2025)

Sources : Nahimana P. , http://burundi-agnews.org , Samedi 27 décembre 2025 | Photo : Ntare Rushatsi House