L’ancien grand chef milicien Yves Kawa a été condamné mercredi à neuf ans de prison notamment pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le nord-est de la République démocratique du Congo dans les années 2000.

M. Kawa, 39 ans, « a été condamné à neuf ans de servitude pénale principale mais comme il avait déjà fait neuf ans de prison, le greffier a déclaré qu’il devait être libéré », a expliqué à l’AFP Dismas Kitenge, vice-président de la Fédération internationale des droits de l’Homme. Il devrait être libéré prochainement, après les formalités d’usage.

M. Kawa, qui était jugé par la cour militaire de Kisangani, dans la Province orientale (nord-est), « a aussi été condamné à payer 85.000 dollars de dommages et intérêts à la dizaine de victimes représentées », a ajouté M. Kitenge, également président de l’association congolaise Lotus.

Le natif de Bunia (700 km à l’est de Kisangani) était poursuivi pour coups et blessures volontaires, assassinats, participation à un mouvement insurrectionnel, détention sans titre d’armes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de guerre entre 2002 et 2004.

La cour de Kisangani lui a accordé des circonstances atténuantes, entre autres en raison de son jeune âge lors des faits. « Même s’il y a une volonté de punir, la peine est vraiment minime pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a estimé M. Kitenge.

Au début des années 2000, M. Kawa a été l’un des principaux chefs de guerre d’Ituri, un district riche en ressources naturelles, notamment en or, où les violences intercommunautaires ont fait 60.000 morts et des centaines de milliers de déplacés depuis 1999, selon des ONG.

M. Kawa figure sur la liste des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) de l’ONU, qui l’accuse d’avoir été « impliqué dans du trafic d’armes » et d’avoir joué un rôle dans « le recrutement et l’utilisation d’enfants entre 2001 et 2002 ».