La République démocratique du Congo a annoncé mardi la signature d’un « accord de développement » avec deux entreprises – originaires de Chine et d’Espagne – pour le financement du projet de méga-barrage Inga III/Grand Inga sur le fleuve Congo. L’accord a été signé entre la RDC, « le consortium Chine d’Inga III » et le « consortium ProInga », selon un compte-rendu du conseil des ministres qui s’est tenu mardi.
Pour ce projet, Kinshasa est en contact avec le consortium chinois emmené par Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine) et avec le consortium espagnol formé autour du groupe de BTP espagnol ACS et du président du Real Madrid, Florentino Perez. En juin 2017, Kinshasa leur avait demandé de former « un groupement unique ».
« Cet accord est relatif aux activités permettant au développeur de lever des fonds pour la prise en charge des études relatives à cet important projet ». Inga III, « qui est la première des six phases du Grand Inga », selon Kinshasa, doit théoriquement prendre le relais des barrages Inga I (1972) et Inga II (1982) installés sur les rapides du fleuve Congo, dans la province du Kongo-central (ouest).
« Notre objectif est de démarrer (les travaux) d’Inga cette année. La construction va durer de cinq à sept ans, peut-être jusqu’à onze ans », avait déclaré le 13 juin dernier le chargé de mission du président Joseph Kabila pour ce méga-projet, Bruno Kapandji. « Les deux sociétés, espagnole et chinoise, se sont mises d’accord pour créer un consortium unique. Elles ont confirmé la construction d’un barrage d’une capacité de 11.000 MW. Le coût de ce projet: 13,9 milliards de dollars », avait poursuivi ce responsable de l’Agence pour le développement et la promotion du Grand Inga devant les professionnels du secteur minier à Lubumbashi.
« Nous sommes en train de préparer le contrat de collaboration exclusive qui va permettre d’aller chercher des financements », avait-il assuré aux professionnels un peu sceptiques. La RDC ne parvient pas à transformer ses richesses minérales sur place ni à éclairer la majorité de ses quelque 80 millions d’habitants faute d’usines hydro-électriques. Le pays tire pourtant son nom du deuxième fleuve le plus long d’Afrique (4.700 km).
(Belga)
Publié le mardi 16 octobre 2018 à 23h31 à KINSHASA (COD)