Les statistiques de la BNR (Banque Nationale du Rwanda) montrent que pour le seul Coltan, les recettes enregistrées sont de l’ordre de 134.5 millions de dollars au moment où tous les minerais exportés ont réalisé une somme de 226.2 millions de dollars. KT Press a interviewé M. Evode Imena, Secrétaire d’Etat aux Ressources naturelles qui a indiqué que le Rwanda a l’objectif de réaliser 400 millions de dollars de recettes provenant des minerais exportés pour 2017 et de créer des 600 mille emplois y relatifs. L’activité minière au Rwanda occupe la deuxième place des recettes en devises fortes après le secteur du Tourisme.
Le Rwanda ne produit pas le coltan
Si cette information donnée par ce site internet rwandais s’avère vrai, les Congolais pourront eux-mêmes calculer combien le Trésor public perd de l’argent. Et dans ce contexte, on ne peut pas s’étonner que les budgets de certains minuscules pays soient plus volumineux, plus consistants que celui de la Rd Congo, évalué à peine à 9 milliards de dollars Us.
Et si aujourd’hui le Rwanda peut dire qu’il est premier exportateur de coltan, c’est parce qu’il a pendant longtemps profité d’une situation qu’il a lui-même créée. Nul n’est besoin d’expliquer aujourd’hui que le Rwanda est à la base du pillage des ressources naturelles de la Rd Congo à travers différents mouvements rebelles créés de toutes pièces. Dans ces conditions, c’est tout à fait normal que même un pays qui ne produit pas puisse facilement devenir un grand exportateur.
En plus, le Rwanda bénéficie des frontières qui sont quelque peu poreuses. Ceci permet à tout vendeur ambulant d’embarquer ses minerais, afin de les vendre à meilleur prix au Rwanda. Fait qui fait échapper beaucoup d’argent tant à la province qu’au pays tout entier.
Et pourtant, cette situation peut bien trouver solution, si et seulement si le Gouvernement de la Rd Congo prend conscience. D’ailleurs, quelques mesures ont été proposées pour permettre à la Rd Congo d’entrer dans ses droits. On cite l’organisation de ce marché du coltan pour éviter que tous les minerais ne transitent par le Rwanda. De deux, le pays doit assurer la sécurité de ses frontières, afin d’empêcher à tous les clandestins d’écouler facilement leurs marchandises à vile prix à un pays qui les exploite. De trois, le Gouvernement peut aussi attirer les investisseurs dans ce domaine, pour permettre à ceux qui préfèrent acheter ces minerais au Rwanda, de venir directement à Goma faire leurs affaires. Ceci exige que l’on mette un terme à l’insécurité et que l’on donne de garanties à quiconque veut investir en Rd Congo.
Sinon, c’est triste qu’un pays profite de la faiblesse d’un autre pour s’enrichir. Mais étant donné que l’on vit dans un monde où c’est le plus fort, le plus rusé qui s’impose, on ne peut qu’interpeller les autorités congolaises au sujet de cette triste situation .