Juvent Nduwimana est cet agent du service national des renseignements qui était en mission en Somalie dans le cadre de l’Amissom. S’il est tristement célèbre au Burundi, c’est pour avoir affirmé qu’il a participé dans l’assassinat crapuleux des trois religieuses italiennes à la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge. La justice burundaise a choisi d’exploiter toutes les pistes comme le recommandait Bob Rugurika, directeur de la RPA! Il y a quelques jours, Juvent a été ramené au Burundi. Il est maintenant détenu à la police judiciaire à Jabe et sous haute surveillance de la police et des agents de renseignements. Ce qui est très normal vu les faits gravissimes dans lesquels il aurait trempé.

Mais son retour est apparemment mal vécu par le président de l’APRODH qui alerte déjà contre une manipulation par les agents du service de renseignements. Il faut dire que Pierre Claver MBONIMPA agit par procuration et par intérêt pour le compte de la RPA. Et quand on parle de la RPA, Alexis Sinduhije n’est pas loin!

Voici ce qu’écrit NetPress dans sa sortie du 6 avril:  » Jouvent avait été ramené le vendredi 3 avril 2015 et avait été gardé dans les cachots du service national des renseignements. Des voix s’étaient élevées pour protester contre l’incarcération de cette personne dans un endroit dont les gestionnaires sont eux aussi soupçonnés d’avoir téléguidé ce meurtre. Juvent Nduwimana a été transféré par après dans les cachots de la police judiciaire de Jabe dans la commune urbaine de Bwiza où, selon des informations concordantes, il serait approché par des agents de la police pour qu’il change de version des faits et de faire endosser la responsabilité de ce crime aux organisations de la société civile, dont l’Aprodh en tête. Et dans ces circonstances, il pourrait le faire de gré ou de force car même la torture devient un outil de travail si pas de conviction pour que Nduwimana change la version des faits. Pierre-Claver Mbonimpa, président de cette association et qui suit le dossier de près, indique qu’il y a tout le temps des visites à l’endroit du criminel autoproclamé, probablement pour essayer de le convaincre. »

Ces accusations de NetPress sont à comprendre dans la logique de ses attaques habituelles contre le régime en place. C’est un médium ouvertement hostile au système CNDD-FDD. Ce qui est certain, Juvent est prêt à exposer les circonstances et les raisons qui l’ont poussé à faire les déclarations qui font de lui l’un des assassins des Italiennes. Il est très en colère contre les activistes de la société civile et la radio publique africaine, coupable de tous ses maux!

Les informations que nous récoltons auprès de ses compagnons en Somalie font état d’un piège qui aurait été tendu à Juvent par Bob Rugurika, le Directeur de la RPA. Des mêmes sources, nous apprenons que Juvent est tombé des nues quand il a entendu à la RPA des révélations sur son implication dans la sauvagerie qui a emporté les religieuses à Kamenge. Juvent aurait confié avoir été approché par Bob Rugurika qui lui aurait promis une somme de trente mille dollars américains s’il aidait dans le montage visant à accuser le Général Adolphe NSHIMIRIMANA comme le commanditaire du crime. Comme Juvent travaillait pour le service national de renseignement son témoignage allait être capital.

Juvent aurait demandé à savoir en quoi consisterait son travail. Et Bob Rugurika lui aurait tendu un papier à lire. Juvent aurait demandé un peu de temps pour la réflexion et une avance s’élevant à la moitié du prix proposé. Comme il se préparait à partir en Somalie, il espérait emporter le pactole et jouer un malin tour à Bob! Mais est souvent pris qui croyait prendre!Bob Rugurika lui aurait demandé de faire d’abord un essai, juste pour voir s’il pouvait bien jouer son rôle! Après cet essai qu’il croyait non enregistré, Juvent est retourné à son travail. Bob ne l’aurait plus contacté. Et Juvent se disait que le marché avait avorté. Il regrettait de n’être pas parti avec l’argent de la RPAet même criait de rage, à en croire ses compagnons en Somalie!

Bob avait promis de reprendre contact dès qu’il aurait pu réunir la somme demandée pour l’avance. Mais Juvent ignorait que la farce avait été jouée! Quand Juvent est parti pour la Somalie, il ne se doutait de rien. Cela explique probablement sa méfiance envers les activistes de la société civile et les journalistes qu’il refuse de voir et de leur parler. Son silence préoccupe la RPA et bien des activistes qui pourraient être pointés du doigt dans la manipulation de l’opinion sur les véritables responsabilités dans le crime qui a ébranlé la nation toute entière voire même les partenaires du Burundi.

Pierre Claver MBONIMPA agit ici par solidarité négative car il faut le souligner, il sent que le compte à rebours pour ceux qui ont noirci l’image du pays par des montages a commencé. Si nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, il faut espérer que la justice fasse son travail et que l’opinion nationale et internationale comprenne que le mensonge a fait trop de dégâts au Burundi. Les activistes de la société civile ont été choyés par certaines chancelleries occidentales pour jouer le rôle de l’opposition présentée comme faible. Mais ils commencent à comprendre que l’opposition n’était pas faible mais qu’elle faisait face à un adversaire redoutable. Les activistes ont choisi d’être des ennemis et ce ne serait pas surprenant qu’ils soient traités comme tels. Affaire à suivre!

Paul Sorongo