Gratien Rukindikiza en France est connu pour être un traître qui a vendu Melchior Ndadaye avant de s’exiler dans l’hexagone. Il était, en 1993, l’officier d’ordonnance du président Ndadaye. Il lui a faussé compagnie au retour d’une mission au sommet à l’île Maurice. Gratien Rukindikiza s’est illustré toujours derrière les plans macabres de son neveu Alexis Sinduhije. Nul n’ignore que depuis 2012, des rapports de l’ONU ont mis ce Sinduhije sur la liste des fauteurs de troubles dans la région des Grands Lacs. Il est pointé du doigt comme organisateur de l’attaque armée qui a été écrasée à Cibitoke fin décembre dernier. Mais comme il agit sur financements des Occidentaux, HRW, Amnesty International, Samanta Power et même John Kerry ont plutôt accusé le gouvernement du Burundi d’avoir commis des crimes en tuant les assaillants! Ils ont parlé d’exécutions sommaires. Comme si les Américains surprenaient les combattants d’Al Qaida ou de l’Etat Islamique et les arrêtaient pour leur servir de l’eau minérale en attendant d’y voir clair! Mais à travers l’élimination des frères Kouachi en France ou des combattants de l’Etat Islamique à Kobane (Turquie) nous avons les images du traitement infligé aux terroristes. Le Burundi a fait de même. Comme ses militaires le font d’ailleurs en Somalie et en RCA.

Gratien Rukindikiza fait la diversion en annonçant une attaque qu’il attribue aux Imbonerakure. Il sait pertinemment que c’est son neveu Sinduhije qui prépare la guerre. Dans ce lien: http://burundinews.free.fr/actualites/imbonerakurebataillon.html Rukindikiza écrit que Nkurunziza veut organiser une mascarade d’attaque. Une manière de dire que même l’attaque de Cibitoke était l’oeuvre de Nkurunziza! Quel cynisme! En toute logique, Nkurunziza ne peut pas s’investir aussi grandement dans les élections, mobiliser les masses pour aller voter et en retour créer l’insécurité dans une attaque armée. Il faut comprendre plutôt que le plan d’attaque est une oeuvre démoniaque de ceux qui viennent d’échouer à renverser le régime à travers l’insurrection et la tentative de putsch.

Deux bataillons des Imbonerakure? Le monde entier commence à découvrir la manipulation qui se cache derrière la diabolisation de la jeunesse affiliée au parti CNDD-FDD. Pacifique Nininahazwe avait parcouru l’Europe avec l’aide d’EURAC pour expliquer que les Imbonerakure sont une milice aussi dangereuse que les Interahamwe. Le haut commissaire des Nations Unies chargé des droits de l’homme est gagné à la cause de Sinduhije et de Samanta Power. Des informations filtrent à New York pour souligner que le diplomate jordanien est un proche de Samanta Power car les deux sont d’anciens activistes des droits de l’homme. Il faut donc comprendre ses prises de position comme un soutien indéfectible à Samanta Power. La vérité sur terrain est que les Imbonerakure sont plus actifs dans les travaux de développement communautaire. Ils n’ont pas été mêlés à l’insurrection. C’est plutôt les jeunes affiliés au parti MSD de Sinduhije qui ont infligé aux innocents le supplice du collier, qui ont brûlé des véhicules et des maisons, sans oublier l’usage des armes à feu contre la police. Les preuves sont légion.

Gratien Rukindikiza nous donne des pistes et prépare l’opinion nationale et internationale à l’attaque dite imminente. Il donne les dates: 22 juin. Juste par diversion car ce serait un peu avant le scrutin des communales et des législatives. On connaît le calendrier. Et le gouvernement ne va pas le changer. Rukindikiza sait comment le plan a été monté par son neveu. Il est capitaine de l’armée. Il communique ce qu’il juge fantaisiste. Le secret.

Une attaque imminente? Rien de nouveau du reste car Pacifique Nininahazwe venait également de dire que l’insurrection a échoué et qu’il fallait provoquer une guerre civile. Ces menaces viennent-elles d’un défenseur des droits de l’homme ou d’un seigneur de guerre? Rukindikiza brouille toujours les pistes en essayant de minimiser le rôle que les insurgés qui sont partis au Rwanda comptent jouer. Nous savons que la majorité des jeunes qui participaient aux manifestations violentes sont partis au Rwanda. Ils suivraient des entraînements militaires pour revenir à Bujumbura semer le chaos. Dans leur stratégie, ces jeunes pourraient donc assassiner leurs camarades restés dans les quartiers. La communauté internationale des Occidentaux dira que c’est Nkurunziza qui tue. Rien de nouveau car ce fut la même stratégie pour le FPR au Rwanda en 1994. Le FPR a sacrifié des centaines de milliers de Tutsis de l’intérieur du pays pour prendre le pouvoir. Sinduhije, Pacifique Nininahazwe, Vital Nshimirimana, Armel Niyomwungere et Didier Nyambariza croient dans un tel plan. Ils sont les seuls à exploiter la corde ethnique dans cette crise. Ils s’enfocent dans l’erreur.

Petite anecdote de la manifestation des Burundais à La Haye. Ils étaient autour de 160 personnes venues des Pays Bas, de Belgique, de France et du Luxembourg pour réclamer l’ouverture d’un dossier contre Nkurunziza à la CPI. La police a bloqué le groupe pour l’empêcher de se rendre devant le siège de la CPI. Juste quelques trois ou quatre personnes furent reçus à la CPI dont Léonard Nyangoma. Le reste du groupe s’est contenté de brandir les pancartes autour de la gare des trains de La Haye. Puis ils sont allés vers un domicile où était prévue une collation. Mais la police a empêché que tout le groupe se dirige vers un domicile car cela perturbait la tranquillité du voisinage. Le groupe s’est scindé en petits groupuscules. Ceux qui avaient acheté des boissons et comptaient vendre ont été déçus. Les boissons et les amuses-gueules ont été distribuées gratuitement. Au moment des discours, les militants du MSD ont récupéré le mouvement. Ce qui a créé la protestation des manifestants qui ne se reconnaissent pas dans les mésaventures de Sinduhije. Ils se sont séparés sous des insultes et dans une tension explosive.

C’est notre informateur qui était dans le groupe qui rapporte que le mouvement contre la candidature de Nkurunziza est loin d’avoir un même agenda! Et voilà que Rukindikiza confirme que Sinduhije est toujours dans ses rêves de lancer les hostilités contre sa mère patrie. Il ne fait que sacrifier des jeunes naïfs comme il a fait dans le mouvement insurrectionnel du 8 mars 2014 à Bujumbura. Il a pris son passeport et s’est envolé vers l’Europe. Il est revenu avec l’attaque des gens qui portaient de longs manteaux et que dire de l’attaque de Cibitoke? Pour l’insurrection dans les quartiers, c’est trop flagrant.

Ces révélations de Rukindikiza nous poussent à dénoncer le rôle que joue la croix rouge burundaise dans les troubles. Des informations nous sont parvenues faisant état des appuis logistiques que la croix rouge a fournis aux manifestants à Musaga, Nyakabiga, Cibitoke et Mutakura. Les véhicules de la croix rouge ravitaillaient les manifestants en termes d’eau minérale et de nourriture. Ils facilitaient également l’évacuation des manifestants recherchés pour avoir lancé des grenades contre la police. Nous apprenons que dans l’attaque envisagée, la croix rouge a offert du travail à bien des jeunes qui rentrent du Rwanda et à ceux qui se sont distingués dans les manifestations au Sud du pays. Ils vont être recrutés comme agents chargés d’identifier les biens des familles qui ont fui leurs maisons. Mais à vrai dire, ces jeunes vont être déployés pour lancer des grenades et semer les troubles pour créer la panique dans le pays. L’attaque ne pourrait plus concerner Bujumbura mais plusieurs coins du pays. La police et les renseignements doivent revoir à la hausse le niveau d’alerte.

Mais il faut nuancer. Nous savons que bien des jeunes qui sont partis au Rwanda ont refusé de faire la guerre. Il y en a qui sont déjà rentrés et dénoncent les manipulations de Pacifique Nininahazwe et Sinduhije. D’autres se sont échappés et se retrouvent en Ouganda. Un groupe est retenu dans un camp de réfugiés et subirait des tortures pour accepter de s’engager dans la guerre. Ils sont loin de constituer deux bataillons. Nous devons ajouter que le régime de Kigali a revu son soutien aux fauteurs de troubles. Il a compris, à travers l’échec du putsch et la position de la Tanzanie, qu’il a plus intérêt à garder de bonnes relations avec Nkurunziza que de le déstabiliser. Sans l’EAC, les Occidentaux savent qu’ils ne peuvent pas renverser Nkurunziza. Mais vigilance.

Editeurs B-24