Les Burundais épris de démocratie étaient encore sous le choc de l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana. Cette perte énorme devait retenir toutes les attentions et pousser tous les services et toutes les bonnes volontés à collaborer à l’éclatement de la vérité sur les assassins et les commanditaires. Le général Adolphe Nshimirimana était un grand pilier du régime, surtout de par son passé de combattant exceptionnel et de part son influence auprès du chef de l’État. Ceux qui l’ont tué voulaient semer les dissensions au sein des généraux issus de l’ancien mouvement rebelle ou pour faire porter le chapeau à la garde présidentielle. C’est ainsi que des messages ont été diffusés sur les réseaux sociaux dans ce sens. Le trouble a failli s’installer suite au message de condoléances de Hussein Radjabu. Mais les déshérités ont fait montre de retenue et ont suivi l’appel du président Nkurunziza invitant au calme.

Des jeunes rendent hommage au Général Adolphe Nshimirimana, un Héros National

Dans le calme et la sérénité, les enquêtes pouvaient être menées et aboutir rapidement. Ce que les détracteurs du régime ne voulaient pas du tout! C’est ainsi que même sur le lieu du crime, le correspondant de RFI, Esdras Ndikumana, aurait tenté de forcer le cordon de sécurité installé par la police pour prendre les images de la dépouille du général. Devant le refus des policiers, il a forcé en arguant qu’il avait les mêmes droits que les journalistes de la RTNB. Ce qui a irrité les policiers et les agents de renseignements déjà furieux devant la perte de leur ancien patron. Esdras Ndikumana, fier de rouler pour la France, a engagé un échange véhément avec les agents de renseignements et est allé jusqu’à les prendre en photos avec des menaces de diffuser les images dans le monde entier. Devant une telle insolence, les agents de renseignements ont porté l’affaire devant leurs supérieurs qui ont ordonné de l’arrêter et de détruire toutes les images prises.

Esdras Ndikumana après sa visite au S.N.R

Les agents de renseignements ont alors procédé à l’interpellation du journaliste qui s’est mis à crier au scandale et à gesticuler à l’endroit des dignitaires du régime présents sur le lieu du crime. Or, ils avaient vu le comportement insolent et peu respectueux des circonstances. Seul Willy Nyamitwe, s’est déplacé vers le journaliste et lui a dit de coopérer. Mais Esdras Ndikumana s’attendait à ce qu’on le laisse partir avec les images et sans rappel à l’ordre! Son ego y a pris un coup et il s’est de nouveau emporté contre les agents de renseignements. Ce qui a fini par exaspérer.

Embarqué manu militari vers le siège du service des renseignements, Esdras Ndikumana a été roué de coups: une manière de lui dire que son chantage de dénoncer aux Occidentaux ne faisait point peur. Il a de nouveau menacé de faire payer tout le mal qu’on lui faisait. Ce qui a eu pour conséquence d’encourager les agents de renseignements à redoubler d’ardeur dans ce qu’ils qualifiaient de « correction »! Ils ont exigé que le serviteur des intérêts français ôtent ses chaussures et se mettent à plat ventre. Puis, ils ont détruit les images et sont allés s’enquérir de la décision finale. Le chef a ordonné de relâcher le journaliste et s’est excusé pour la « correction trop musclée ». Il a fait remarquer que dans les circonstances comme celles où le pays venait de perdre une grande personnalité dans un assassinat, c’était téméraire de sa part de faire de la provocation! Mais Esdras Ndikumana voulait provoquer pour que son scoop soit plus intéressant que l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana!

P.C Mbonima avec des pansements sur la main « Gauche » et le Visage

Miracle! Deux jours plus tard – Les pansements qui étaient sur la joue ont disparus — les pansements de la main gauche sont maintenant sur la main droite! Le docteur Antoine Kaburahe?

Une fois le coup d’Esdras avorté, les détracteurs du régime ont cherché un autre stratagème. Une farce avec comme comédien: Pierre Claver Mbonimpa! Il a été imaginé un scénario où Pierre Claver Mbonimpa serait présenté comme victime d’une tentative d’assassinat en faisant croire que c’est un acte de vengeance lié à l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana! C’était déjà une insulte à la mémoire de l’illustre disparu! Comment oser mettre sur un même pied d’égalité un vieux schnoque vivant de trafic de montages et un héros de la lutte pour la restauration de la démocratie?

Le ridicule ne tue pas. Surtout lorsque les Occidentaux fabriquent des preuves artificielles! On connaît ce qu’ils ont inventé pour se débarrasser de Saddam Hussein ou Muammar Kadhafi! La nouvelle d’un plan d’assassinat de Pierre Claver Mbonimpa a circulé toute la journée. Dans la soirée, le coup est mis à exécution! Seulement le tireur n’a pas visé l’activiste! Mais les nouvelles ont été amplifiées pour dire que le vieillard avait été touché sur la joue et dans la poitrine. Sur son lit d’hôpital, les ambassadeurs occidentaux ont fait barrage pour empêcher que les autorités ne voient pas la mascarade!

Selon des confidences audit hôpital, les médecins ont posé des pansements sur une joue et sur une main de Pierre Claver Mbonimpa sans couvrir la moindre égratignure! Et trois jours après, le pansement sur la joue disparaît! Même celui placé initialement sur la main n’y est plus! Pierre Claver Mbonimpa est installé dans une chaise roulante avec une perfusion qui n’est là que pour le décor! Le vieux en profite pour évacuer sa fille! Pour lui, il sait qu’il ne supporterait pas l’exil européen! Il embarque dans un avion vers la Belgique où il veut se reposer après trois mois de mobilisation en faveur de la chute du régime! Arrivé à Bruxelles, on le montre sans perfusion! A coup sûr, il va regagner Bujumbura car personne ne veut le tuer!

Des leçons à tirer? Ceux qui ont assassiné le général Adolphe Nshimirimana s’attendaient à un soulèvement des jeunes affiliés au parti CNDD FDD. Ils comprenaient que le crime allait occuper la une des médias pendant bien des jours. Ils sentaient que le régime pouvait utiliser cet acte terroriste pour rejeter tout dialogue avec ses opposants radicaux. C’est pourquoi il fallait créer ces scenarii du journaliste Esdras Ndikumana et de Pierre Claver Mbonimpa. Et notez que l’on a beaucoup parlé de Mbonimpa et de Ndikumana et même la marche en mémoire du général Adolphe a failli passer inaperçue! L’on a noté la présence des ambassadeurs occidentaux au chevet de Mbonimpa que vers la veuve du général Adolphe! Ces mêmes Occidentaux se sont empressés d’exiger les négociations et un gouvernement dit d’union nationale!

Pendant ce temps, le président de la république est la cible des critiques acerbes disant qu’il a échoué à défendre les droits des journalistes et des activistes! Cela coûte bien des énergies à s’occuper de ces imposteurs et le regime baisse ainsi la garde alors que les têtes tombent chaque jour! Et on parle plus d’anciens manifestants arrêtés que des défenseurs du régime qui sont lynchés par des tueurs à gages! Même quand un couple sans histoire est décimé comme hier soir à Kamenge, on lui colle l’étiquette de frondeur pour attribuer le crime au régime! Ainsi la panique s’installe, les bistrots se vident, les recettes publiques tarissent et le régime va échouer à payer les salaires. Ce qui permettrait aux opposants soutenus par les Occidentaux de ramasser le pouvoir où il se trouvera alors: dans la rue! Avec ces attaques meurtrières qui ciblent les défenseurs des élections, il y a un grand risque pour le régime de se tromper de stratégie en appelant toujours à la retenue: les quartiers d’où viennent les tueurs à gages et ceux qui incendient les véhicules de l’Etat sont connus, non?

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