L’Histoire du Parti CNDD-FDD est caractérisée par une série de rencontres sous forme de réunions ou de congrès pour animer en interne la vie des Bagumyabanga. En externe, de nombreuses rencontres ont eu lieu à travers des colloques et même des négociations. A chaque fois un pas a été marqué dans l’Histoire de ce Parti hier connu comme Mouvement de libération pour la défense de la démocratie. Arrivé au pouvoir par la force des urnes, il a instillé cette culture de dialogue dans la marche générale de la gestion de la chose publique. Des moments hautement significatifs peuvent être rappelés au lecteur de la présente déclaration. 1.Des moments liés à l’évolution du Mouvement CNDD-FDD :
i.tout le monde se souvient que le 24 septembre 1994 est une date inoubliable chez les Burundais en général, chez les Bagumyabanga en particulier car ayant marqué la naissance du Mouvement CNDD-FDD à l’issue d’un dialogue entre les amis de la démocratie ;
ii.l’animation des membres du Mouvement CNDD-FDD a été une phase de vie en continue encore une fois sous forme de dialogue négocié quotidiennement pour que tous les adeptes regardent dans la même direction et de comprendre de la même façon le pourquoi de la guerre ;
iii.l’année 1998 a été marquée par l’éviction à la direction du Mouvement CNDD-FDD de Nyangoma parce qu’il ne suivait plus les consignes de dialogue établies à l’intérieur de l’organisation ;
iv.l’année 2002 a vu Ndayikengurukiye Jean Bosco se faire écarter également de la coordination générale du Mouvement CNDD-FDD à la suite de son comportement de s’enfermer dans un tour d’ivoire, décider seul les affaires de la guerre et de l’organisation et ignorer les autres membres. Encore une fois la violation de la très haute consigne de dialogue a conduit à son éviction de la tête du Mouvement CNDD-FDD ;
v.contrairement à ce qui se faisait avant, la venue de Monsieur Pierre Nkurunziza à l’époque à la tête du mouvement en 2003 a été marquée par le premier congrès de l’organisation à l’issue duquel un Mugumyabanga apprécié de tous s’est vu confié sa direction après des échanges libres et démocratiques lors de la grande rencontre ;
vi.il a été fait mention dans les recommandations que le nouvel élu en la personne de Monsieur Pierre Nkurunziza ne faillira guère à cette démarche de dialogue qui caractérise toujours l’esprit démocratique dans la mise en place des responsables du mouvement à tous les échelons. Le nouvel élu a juré de s’y soumettre et les participant ont applaudi ;
2. A l’entrée dans le gouvernement de transition et post-transition après, l’esprit de dialogue n’a pas changé mais plutôt a été amplifié : une grande réunion de dialogue a eu lieu pour changer le Mouvement en Parti politique. Dans la suite, des congrès ont eu lieu à Gitega, Ngozi, Bujumbura, Muyinga, Makamba, Kayanza etc. pour consolider le dialogue à l’intérieur de cette grande Organisation ;
3.A travers les travaux communautaires, l’esprit de dialogue a prévalu puisque chaque activité a dû bénéficier le consensus de la population pour sa réalisation collective d’autant plus vraie que les projets étaient conçus et exécutés par les bénéficiaires eux-mêmes, les autres partenaires dont le Gouvernement et autres bailleurs de fonds n’intervenant que sous forme d’appuis.
4. Le fonctionnement de l’Etat a perçu également le retentissement de cette vision de dialogue à travers la mise en œuvre de ses programmes respectifs. Il y a moyen de noter entre autres les OMD, la Vision Burundi 2025, le CSLP I et II, la stratégie nationale de sécurité, CVR , code électoral, le cadre de dialogue qui a eu comme résultante la mise en place du Forum des Partis Politiques (FDP) etc. A cela s’ajoutent les états généraux de la justice, les rencontres nationales sur la lutte contre le SIDA et la malaria, les Etats généraux de la presse, de l’Education, de l’agriculture, etc. sans oublier la formation de plusieurs gouvernements sur base de consultations entre les parties prenantes. Il ne serait pas commode de passer sous silence les multiples retraites organisées par le Gouvernement, les Partis politiques et même les associations qui, toujours fondent leurs rencontres sur le dialogue ;
5.Au regard de ce qui précède, le Parti CNDD-FDD :
i.confirme sa disposition à poursuivre le chemin de la démocratie qu’il a commencé depuis sa naissance et pour lequel les Bagumyabanga ont versé leur propre sang jusqu’aujourd’hui d’ailleurs pour que dialogue se déploie indéfiniment dans le Pays en général et chez les politiciens en particulier ;
ii.rappelle à qui veut l’entendre que le dialogue est, non seulement d’usage dans le vécu quotidien de véritables Bagumyabanga mais encore qu’il se veut être la coutume dans le comportement de chaque membre. Les quelques exemples présentés sur une liste de loin exhaustive prouvent bien que le processus de dialogue est en train de s’ancrer dans la vie de l’Organisation ;
iii.réitère que le gouvernement de large ouverture qui vient d’être mis en place a non seulement répondu à cette exigence de dialogue entre tous les partenaires intéressés à savoir les Partis politiques, les membres des corps de défense et de sécurité, les personnalités neutres à la défense et la justice, les membres de la coalition des indépendants, les membres des coalitions des Partis politiques, les représentants des journalistes, les représentantes des associations des femmes mais encore s’est appuyé sur l’article 129 de la Constitution et sur l’arrêt No RCCB 312 de la Cour constitutionnelle du 17 août 2015 pour s’ouvrir à toutes les forces politiques présentes à l’Assemblée Nationale et ayant totalisé plus d’un vingtième lors des élections législatives ;
iv. s’engage à poursuivre la même voie qui constitue le socle de la démocratie mais qui se retrouve à l’opposition des politiciens véreux dont les idées ne peuvent se déployer qu’à travers des manifestations sauvages, de l’insurrection, des assassinats sélectifs, des coups d’Etat, etc.
6. Par voie de conséquence, le Parti CNDD-FDD rejette :
i.toutes considérations politiciennes de nature à mettre en doute le dialogue emprunté par les Bagumyabanga et les amis de la démocratie dans leur processus d’épanouissement et d’accès aux libertés politiques tant convoitées ;
ii. tout comportement politico-politicien de nature à détourner le sens du dialogue pour imposer le diktat au Peuple Burundais indépendant depuis les années 62 comme s’il n’avait pas droit de jouir de sa souveraineté et s’élire les dirigeants qu’il veut à tous les échelons du Pays ;
iii.toute ingérence dans les affaires internes du Pays car rien au monde ne saurait expliquer qu’un Peuple indépendant s’étant de surcroît inscrit dans la ligne démocratique car une seule démarche ne vise qu’à l’étouffement et à l’asphyxie du dialogue surtout quand cette pression emprunte la voie du déni du pouvoir élu démocratiquement par l’opposition radicale et ses bailleurs ;
7.Sur base des idées ci-haut exprimées, le Parti CNDD-FDD déclare :
i.que les Bagumyabanga en particulier et les amis de la démocratie en général sont habitués à la pratique et aux bienfaits du dialogue à tel point qu’ils ne peuvent s’y soustraire ;
ii.qu’il ne peut accepter que le dialogue soit détourné en faveur des anti-élections et des antidémocrates dans le seul et unique objet de faire retirer au Peuple sa souveraineté et sa légitimité d’exercer son pouvoir via les élections démocratiques afin de faire prévaloir la tyrannie, l’insurrection, les coups d’Etat et le rejet de la Constitution dans l’esprit de la mise en place d’une transition qui ne saurait fondée sur l’ethnisme et le sectarisme ;
iii.que le conflit burundais a été toujours de nature profondément politique mais ayant porté une connotation ethnique (selon les Accords de Paix et de Réconciliation d’Arusha) et que partant rien ne saurait nous retourner en arrière puisque les élections démocratiquement organisées depuis 2005 ne constituent que la réponse en dernier recours adaptée à la résolution des conflits politiques tout en étant un moyen de dialogue ultime à l’intérieur duquel le Peuple Burundais tout entier est invité à participer pour trancher et montrer en qui il a confiance pour le conduire ;
iv.que l’indépendance d’un Peuple et la souveraineté qui en découlent ne peuvent être compromis dans sa volonté et sa liberté à organiser un dialogue à l’interne sans interférence extérieure dans sa volonté à mieux gérer la cité d’autant plus qu’il en est habitué et que des preuves d’expérience ont été suffisamment parlantes et concluantes. Les élections de 2015 ont eu lieu dans la paix, la tranquillité, la liberté et la transparence absolue ; les observateurs tant nationaux qu’internationaux étaient sur terrain et ont déclaré avoir vu que les élections étaient paisibles, libres et inclusives ; les résultats ont été proclamés par la CENI selon la maîtrise de l’art et validés par la Cour constitutionnelle. Les institutions parlementaires ont été mises en place dans une ambiance de dialogue absolue, le gouvernement vient d’être mis en place après des échanges fructueux entre les partenaires impliqués et enfin les membres du Gouvernement viennent de prêter serment devant tout le corps diplomatique accrédité à Bujumbura. Au vu de toutes ces expériences, le Peuple est invité à résoudre ses difficultés en interne sans devoir recourir à une force extérieure.
8.En conclusion, le Burundi appartient aux Burundais. Chaque fois qu’il ya eu des problèmes ils sont parvenus même tardivement à trouver le chemin qui convient pour arriver à l’objectif de la paix. Comme ont dit les sages, vaut mieux tard que jamais. Même si le processus de dialogue n’est pas encore bien compris par certains esprits malveillants comme étant le seul moyen d’asseoir et de consolider la démocratie, ils finiront par se rendre à l’évidence. Ceux qui l’ont compris précocement ont le devoir d’entrainer les retardataires dans ce processus interne de résolution des différends éventuels en dehors des yeux étrangers car cette démarche renforce le respect au Peuple seul détenteur du pouvoir dans le Pays.
Fait à Bujumbura, le 31 août 2015
L’Honorable Pascal Nyabenda,