Isabel dos Santos quitte la présidence d’Unitel, premier opérateur téléphonique angolais

Visée par une vaste enquête anti-corruption, Isabel dos Santos, fille de l’ex-président angolais, a démissionné mardi soir du conseil d’administration d’Unitel, le premier opérateur mobile du pays. Accusée d’avoir détourné environ 5 milliards de dollars aux entreprises publiques durant le règne de son père, Edouardo dos Santos, elle a vu cette année ses avoirs dans une multitude de sociétés gelés par la justice angolaise puis portugaise.

Pour Isabelle dos Santos le coup est rude. Unitel est le fleuron de son empire, avec 80% du marché de la téléphonie mobile en Angola, mais surtout l’entreprise constitue l’un de ses principaux arguments de défense. En effet à tous ceux qui l’accusent d’avoir pillé l’économie angolaise, elle pouvait répondre qu’elle avait contribué à créer 3 000 emplois et enrichi le pays, en investissant près de cinq milliards de dollars en vingt ans dans Unitel.

Co-fondatrice en 1998 de l’entreprise, Isabel dos Santos qui en détient toujours un quart du capital quitte la présidence du conseil d’administration en dénonçant « un climat de conflit permanent et de politisation des administrateurs ».

En clair, les autres actionnaires lui faisaient la guerre. La question est désormais pour elle de savoir si elle pourra conserver ses parts dans la société, alors que la justice angolaise la pourchasse pour corruption. Ses avoirs ont été gelés dans une multitudes de sociétés en Angola mais aussi au Portugal, pays dans lequel elle avait investi une grande partie de sa fortune. « La princesse » comme la surnomment les Angolais a toujours nié ces accusations et a tenté en vain jusqu’à présent d’obtenir le déblocage de ses avoirs.

Isabelle dos Santos a toujours rejeté les accusations de prévarication et de détournements de fonds. Même si elle conserve un quart du capital d’Unitel, son départ du conseil d’administration est un nouveau coup dur, pour cette femme considérée comme la plus riche d’Afrique.

RFI