Le représentant spécial au Burundi du secrétaire général de l’ONU a tenu une conférence de presse, ce vendredi 16 mai. La première depuis la fuite d’un télégramme diplomatique onusien dans la presse burundaise qui évoquait de possibles livraisons d’armes à la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure. Bujumbura avait expulsé un diplomate onusien et demandé des excuses.
Alors qu’il voulait essentiellement parler de la réunion de mardi prochain, co-organisée par le gouvernement – un bilan d’étape de la feuille de route devant mener aux élections -, Parfait Onanga-Anyanga a été essentiellement interrogé sur ce télégramme qui a tant fait couler d’encre au Burundi.
Le patron du Bureau des Nations unies au Burundi (Bnub) s’est refusé à confirmer les allégations contenues dans ce câble confidentiel destiné au quartier général de l’ONU à New York.
« Nous regrettons qu’un document aussi sensible ait pu se retrouver en place publique et ce qui me paraît encore plus grave, c’est l’exploitation politicienne qui en a été faite, s’insurge Parfait Onanga-Anyanga. Je crois que cela n’aide pas dans un pays comme celui- ci. Je prends un exemple : il n’avait jamais été question dans le télégramme envoyé aux Nations unies, d’une relation quelconque avec un génocide ».
Circulation illicite des armes
Allusion faite au génocide rwandais de 1994. Parfait Onanga-Anyanga précise qu’à titre personnel il ne croit pas un instant que les autorités burundaises pourraient en arriver à de telles extrémités. Pas question de ça. « Ce télégramme confidentiel avait pour but d’alerter New York », précise-t-il sans jamais prononcer les mots de distribution d’armes. Le représentant onusien s’est en revanche ouvertement inquiété de la circulation illicite des armes au Burundi, et a mis en garde contre toute violence politique à quelques mois des élections.
Parfait Onanga-Anyanga a dit souhaiter que le gouvernement lance une nouvelle campagne de désarmement à destination des populations civiles. Questionné également sur l’importance de mener des enquêtes. « Ce n’est pas de la responsabilité des Nations unies de les faire, rappelle-t-il aussi ajoutant que le Bnub ne s’engagerait pas dans une enquête à ce sujet. »