Les autorités de la République démocratique du Congo veulent organiser « des funérailles dignes » pour l’opposant historique Étienne Tshisekedi décédé à Bruxelles où il s’était rendu pour des soins médicaux, a-t-on appris vendredi de source officielle.

« Une commission est à pied d’œuvre au ministère de l’Intérieur pour des funérailles dignes d’un ancien Premier ministre et ancien vice-président de l’Assemblée nationale que fut M. Étienne Tshisekedi », a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende.

« Le chef de l’État a instruit le gouvernement afin que tout soit coordonné avec la famille et le parti du défunt dans l’organisation des différentes étapes des funérailles », a ajouté M. Mende.

A l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l’emblématique opposant décédé à 84 ans, la commission qui devra « entrer en contact avec le Rassemblement (la coalition d’opposition formée par M. Tshisekedi) et les institutions « sera mise en place aujourd’hui vendredi », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Augustin Kabuya.

« Les funérailles du président Tshisekedi dépassent le seul cercle familial ou du parti parce que les hommages doivent-être à l’échelle nationale voire internationale », a ajouté M. Kabuya.

Tshisekedi est mort mercredi après-midi à Bruxelles, huit jours après avoir quitté le Congo en pleines négociations sur la mise en place d’une transition politique destinée à sortir pacifiquement de la crise provoquée par le maintien au pouvoir de M. Joseph Kabila.

Le mandat de M. Kabila est échu depuis le 20 décembre 2016, mais le chef de l’État reste à son poste en attendant la tenue d’une élection permettant de désigner son successeur.

Tshisekedi était entré en dissidence en 1979-1980 en dénonçant l’arbitraire du régime du dictateur Mobutu Sese Seko, après avoir accompagné son ascension à l’indépendance du Congo belge, en 1960.

Il a ensuite incarné l’opposition au tombeur du « Léopard », Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir par les armes en 1997, puis à son fils Joseph Kabila, qui lui succèdera après son assassinat en 2001.

A Lubumbashi, deuxième ville de RDC, dans le Sud-Est du pays, les autorités municipales ont interdit la célébration d’un messe à la mémoire de Tshisekedi qui avait été demandée à l’Eglise catholique locale par l’opposant Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

Le maire, Jean-Oscar Sambuza a déclaré à l’AFP avoir pris cette décision par crainte de « dérapages » en marge d’un tel office et par le fait qu’il n’avait pas encore reçu le « programme officiel » du gouvernement central pour les obsèques de l’opposant.

AFP