Photo : http://beninmondeinfos.comLes autorités burundaises accusent leurs homologues rwandaises depuis l’année 2016, de recruter, puis d’armer des Burundais, réfugiés au Rwanda contre le pouvoir de Bujumbura. Suite à la confirmation de ces accusations par les Etats-unis d’Amérique, le bureau des Nations unies aux réfugiés a préconisé des mesures aux dirigeants pour la gestion des camps de réfugiés. Mais depuis près d’un an, Kigali n’a pas encore donné de suite aux suggestions des autorités onusiennes.

Du coup, des questions se posent sur la position du président Paul Kagame dans la crise burundaise.

Le président Paul Kagame est depuis dix-huit mois, dans le viseur de son voisin burundais au sujet de sa gestion des réfugiés burundais sur son territoire. En effet, Pierre Nkurunziza accuse M. Kagame de recruter des mercenaires parmi les Burundais et de les armer contre leur pays. Cette accusation a été confirmée par une enquête diligentée par les Etats-Unis d’Amérique et des témoignages des services de sécurité congolaise. Ce que Paul Kagame a toujours nié.

Sur ce, le bureau des Nations unies pour les réfugiés a émis des suggestions pour la gestion des camps de réfugiés burundais au Rwanda.

Mais un nouvel élément viendra mettre en doute la sincérité du pouvoir rwandais. Il s’agit du silence des autorités au sujet des suggestions à elles faites par le bureau des Nations-unies aux réfugiés. Il s’agit de mesures et réaménagements visant à sécuriser les camps de réfugiés, d’impliquer davantage l’organisation internationale dans la gestion de ces camps de réfugiés au détriment du pouvoir rwandais. Mais depuis quatorze mois, aucune réponse n’a été donnée par Kigali concernant la stratégie de sécurisation des camps de réfugiés sur son territoire.

Au vu de la situation, l’on se demande si le président Paul Kagame est vraiment irréprochable dans cette affaire dont l’accuse son voisin de l’ouest. Plusieurs éléments militent contre le président rwandais. D’abord, il est Tutsi à l’opposé de son voisin burundais qui est Hutu. De chaque côté des frontières, l’ethnie qui n’est pas au pouvoir est persécutée. Les Tutsi burundais sont alors les bienvenus au Rwandais tandis que les Hutu rwandais, prennent le chemin du Burundi. M. Kagamé a aussi tenu à maintes occasions, des discours incitant à la haine raciale contre les Hutu.

Dans ces conditions, il serait difficile de laver M. Kagame de tout soupçon.

[ Source : beninmondeinfos.com Christophe SESSOU , 18 avril 2017 , http://beninmondeinfos.com/index.php/monde/33-afrique/6715-burundi-paul-kagame-un-soutien-a-la-rebellion ]