Toutes les maisons construites anarchiquement qui seront démolies, sont marquées par une croix rouge. Le ministre chargé de l’Intérieur ne cesse de rappeler la date limite de cette activité : « Vous avez jusqu’au premier septembre. C’est le dernier délai ».
Dans différents quartiers de la mairie de Bujumbura, certains habitants ont déjà exécuté cette mesure. D’autres n’ont pas encore osé toucher à leurs constructions, même si leurs maisons sont déjà marquées d’une croix rouge.
Des boutiquiers disent qu’ils sont en train de chercher un autre endroit pour délocaliser leurs marchandises : « Oui, on sait bien que le premier septembre est le dernier jour, mais on est en train de chercher un autre endroit », explique-t-il.
Quant aux propriétaires des maisons qui sont marquées, ils disent qu’ils attendent le rapport des équipes techniques sur la démolition des constructions anarchiques : « Nous avons présenté les documents de nos parcelles. On attend ce rapport. On ne peut pas démolir parce qu’on ne sait pas jusqu’où démolir », a fait savoir un habitant du quartier de Bwiza.
Mais les citadins craignent que cette mesure, de démolir des maisons anarchiques ne touche que certaines personnes. A Bwiza, l’un des quartiers de la commune Mukaza, toutes les maisons qui seront détruites, sont marquées sauf une maison se trouvant sur la 4ème avenue.
Pourtant, les maisons construites tout près de celle-ci ont été marquée : «Lorsqu’ils sont venus marquer nos maisons, ils en ont mis une sur celle-là. Mais après quelques jours la croix a disparu et ils ont continué à construire. On ne comprend pas pourquoi. S’il n’y pas de croix cela veut dire qu’elle ne sera pas détruite. On se pose souvent cette question, nos maisons seront détruites, mais pas celle-ci, alors qu’on est au même niveau. Pourquoi ?», demande une personne interrogée.
Mais ce mercredi 18 août, lorsque les ingénieurs envoyés par le ministre en charge de l’intérieur ont présenté leur rapport, ce dernier a précisé qu’aucune maison ne sera épargnée : « Même moi, cette mesure m’a touché, j’ai une maison qui a été marquée et je l’ai déjà démolie. Nul n’est intouchable avec cette mesure », a fait savoir le ministre Gervais Ndirakobuca.
A la fin de cette réunion, il a mis en garde les commissaires des marchés. Après la démolition des maisons qui se trouvent dans les quartiers, ce sera le tour des stands construits anarchiquement à l’intérieur des marchés.